La peur est grande à la perspective d’une victoire du RN aux prochaines élections. Pourtant rien n’est joué, passée la phase de sidération, la vie reprend de plus belle et les mobilisations se multiplient, émanant entre autres de la société civile, de l’éducation, du social, de la santé, de la culture, de l’université…
De multiples ramifications se créent entre ceux qui se retrouvent pour parler et laisser entendre leur refus d’une société bâillonnée par l’extrême droite qui tend à réduire, écraser, standardiser et censurer les voix individuelles. Des paroles s’échangent, des débats, mais aussi des émotions naissent chez les personnes qui se sentent moins seules à se retrouver liées par un désir fort de résistance. Des inventions fleurissent, images, affiches, slogan dire non de toutes les façons possibles, chacun avec ses forces et ses outils propres. Des idées surgissent, des volontés s’expriment, des projets voient le jour, tous sont mus par l’urgence des élections à venir car il y a là une chance à jouer, en contrant le RN pour une société plus désirable.
Les Voix de Marseille, comme collectif, tire sa raison d’être de ce foisonnement d’initiatives. Il se veut au cœur de la ville, il réunit des signataires issus de champs multiples, de la santé, de l’art, de la culture, du monde associatif, du social au sens large. Il est un reflet de la diversité de la ville de Marseille regroupant des femmes et des hommes qui refusent de céder sur le sens de leur action au quotidien, qui repose sur l’accueil de la différence et de la nouveauté des rencontres, des gens et des idées.
Le collectif des Voix de Marseille est né quelques semaines avant les élections européennes, avec comme idée directrice de bloquer le RN dans les urnes car son programme est synonyme d’arrêt, de régression, de renfermement et de négation de ce désir de vivre ensemble. Les conséquences pour nos vies intimes de laisser le pouvoir du RN seront réelles étant données ses prises de position sur la famille par exemple, contre le mariage pour tous ou la gestation pour autrui et l’application de la préférence nationale.
Le collectif a comme ambition de mobiliser différents champs de la société civile dans la durée et de persister après les élections du 30 juin et du 7 juillet et ce, quel que soit le résultat. Car le RN risque de gagner chacune des élections à venir et ce parti porte atteinte à la liberté de chacun. Les actions du collectif se répéteront et se diversifieront en élargissant leurs ramifications au-delà de la ville de Marseille, sur le territoire français. Notre objectif est de générer des contenus qui permettent de dénoncer et d’opposer point par point les idées du RN en en pointant l’imposture et la malhonnêteté.
La rigueur est de mise et les concepts continueront d’être affutés. Nous voulons aussi créer du lien social en accueillant les rencontres, les créations, les métissages, et les inventions qui s’opposent à l’uniformisation des idées et leur simplification excessive. Nous ne sommes pas une formation politique et ne sommes pas soutenus par un parti. Nous sommes un point de ralliement aujourd’hui et demain, pour lutter contre le RN et l’extrême droite ; aussi les volontés de chacune et de chacun dans leur diversité sont notre richesse. Notre engagement va au-delà des partis et des élections car il s’agit de faire entendre ce qui dépasse les convictions et les opinions de chacun nous rassemble et nous unis contre le RN, contre le modèle de société qu’il propose et les violences à l’égard des particularités qu’il entend légitimer.
A l’heure actuelle, à un peu plus de 15 jours du premier tour des élections législatives, il y a urgence. Il n’y a pas d’autre alternative que de convaincre chacune et chacun de voter pour se faire entendre, et de voter contre le candidat RN au premier et au deuxième tour des élections législatives