Publié le 28 juillet 2016 à 20h07 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 15h19
L’Inspection générale de la police nationale, aussi appelée la « police des polices », a rendu, lors d’une conférence de presse le mercredi 27 juillet, les conclusions de son rapport sur le dispositif mis en place le soir du 14 juillet sur la promenade des Anglais. Le dispositif de sécurité déployé sur la promenade des Anglais, à Nice (Alpes-Maritimes), le soir de l’attentat du 14 juillet «n’était pas sous-dimensionné», a affirmé, la directrice de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), Marie-France Moneger-Guyomarc’h, après avoir rendu son rapport au ministre de l’Intérieur.
«Pour un événement qui n’était pas exceptionnel (…) sans connaissance de menaces particulières, le service d’ordre n’était pas sous-dimensionné», a-t-elle déclaré. «Les 64 policiers nationaux étaient bien sur la promenade des Anglais, je le certifie», a-t-elle poursuivi, assurant que l’ensemble des points avaient été vérifiés, même si l’IGPN n’avait pas eu accès aux vidéos de surveillance des lieux de l’attaque.
Les polémiques liées à d’éventuelles failles de sécurité «sont le fruit d’une mauvaise compréhension et interprétation des informations», a estimé la responsable de la « police des polices ». Et d’ajouter : «Les interlocuteurs de l’IGPN, qui ont livré des informations en toute transparence, (…) vivent très mal les polémiques, comme des mises en cause injustifiées.»
«Les conclusions du rapport de l’IGPN sont insuffisantes pour répondre aux interrogations légitimes des familles des victimes !»
A la suite de cette conférence de presse de l’Inspection Générale de la Police Nationale présentant les conclusions du rapport, «nous avons noté qu’aucune force mobile supplémentaire n’était présente comme nous le disions depuis ce terrible drame, ainsi que plusieurs contradictions», a déclaré Christian Estrosi dans un communiqué relayé sur facebook Précisant: «Lors d’une conférence de presse le 21 juillet dernier, soit sept jours après le drame, le Préfet des Alpes-Maritimes a indiqué que 39 effectifs de Police nationale étaient présents au moment de l’attentat, contredisant ce rapport de l’IGPN et les propos du Ministre tenus le soir de l’attentat qui évoquait 64 agents mobilisés sur zone. Il y a là une contradiction qui ne trouve pas de réponse dans ce rapport.»
«Le rapport, poursuit-il, certifie page 10, que 64 policiers nationaux étaient engagés sur la Prom Party. Pourtant, ce même rapport, page 7, indique que dans une zone comprise entre la rue Meyerbeer, à l’ouest, et le début du quai des Etats-Unis, à l’est, sont présents : 2 sections CDI soit 24 personnes, deux BAC soit 6 personnes, et 3 BTS soit 9 personnes ; au total donc 39 personnes. Le reste des 64 agents était dans le Vieux Nice, alors que les 30 000 personnes présentes pour le feu d’artifice étaient sur la Promenade des Anglais. Il n’y avait donc que 39 policiers nationaux sur la Promenade des Anglais et pas 64».
Christian Estrosi affirme dans ce communiqué : «Nous ne renoncerons jamais à connaitre la vérité. Et ce rapport est loin de répondre aux questions qui demeurent :
– Pourquoi le Ministre a indiqué que nous avions validé le dispositif alors même que nous ne connaissions ni le nombre d’effectifs mobilisés, ni l’état de la menace qui n’était d’ailleurs pas non plus connue des services de l’État comme le révèle ce rapport.
– Pourquoi, selon les dires mêmes du Premier Ministre à l’Assemblée nationale, les forces de Police nationale étaient moins nombreuses au moment et à l’endroit où la population était la plus présente c’est-à-dire au début du feu d’artifice à 22 heures et dans le secteur devant le Palais de la Méditerranée ? Si nous avions eu à connaitre le détail du dispositif, nous n’aurions jamais validé cela.
– Pourquoi la Préfecture et le Ministre ont affirmé que la Police nationale était présente sur le boulevard Gambetta avant que le journal Libération démontre le contraire ?
Ce rapport indique que toutes les forces de l’ordre présentes ont fait de leur mieux et je tiens à saluer de nouveau leur courage et leur dévouement.
Si le Ministre, qui a commandé ce rapport et en a pris connaissance avant de le rendre public veut s’en satisfaire, pour nous, cette enquête administrative concluant que « le dispositif n’était pas sous-dimensionné » le 14 juillet au soir à Nice ne saurait être suffisant pour répondre aux interrogations légitimes des familles des victimes !»
Rédaction de DESTIMED