Publié le 15 mai 2014 à 23h00 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h43
Les Docks, à la Joliette, à Marseille, sont à la veille de vivre une nouvelle vie, après avoir été des entrepôts, ils sont devenus bureaux, porte d’entrée d’Euromed, leur rez-de-chaussée va renaître en lieu de vie. Une réalisation due aux architectes Alfonso Femia et Gianluca Peluffo de l’agence 5+1AA, Constructa Urban Systems (filiale du Groupe Constructa dédiée à la conception et au développement de grands projets urbains) et JP Morgan Asset Management qui fait partie du pôle de gestion d’actifs et de fortune du groupe JPMorgan Chase & Co.
Le positionnement commercial de cette opération, en face des Terrasses du Port -qui ouvriront leurs portes le 24 mai- à proximité du Mucem, la Villa Méditerranée, la fondation Regards de Provence, les Voûtes de la Major, vise la complémentarité en matière d’offres commerciales en ciblant le moyen et le haut de gamme et en mettant l’accent sur la restauration (45%), le prêt-à-porter tendance, le design, les services (pour 35%), la culture et les loisirs (20%). De plus, les Docks, s’orientent en direction des commerces locaux, pour 45%, contre 40% de nationaux et 15% d’internationaux. La clientèle ciblée est avant tout celle des résidents et des actifs d’Euroméditerranée, sans ignorer les Marseillais, ni même les touristes. L’ouverture est annoncée en avril 2015.
«Nous sommes partis à la recherche du corps et de l’âme des docks de Marseille»
Alfonso Femia avance : «Ce bâtiment est exceptionnel, tout notre travail a été de voir comment dialoguer avec cette exceptionnalité. Nous sommes partis à la recherche du corps et de l’âme des docks de Marseille et avons tenté de renforcer le dialogue les liant l’un à l’autre». Cette opération, à ses yeux, «a relevé du nettoyage ». Il parle « d’une recherche de perméabilité. Les quatre cours se transforment en lieux extraordinaires et inattendus. Une nouvelle relation spatiale dynamique est définie, qui rythme le parcours longitudinal à travers la présence de vides, de respirations : les cours actuelles. Celles-ci offrent la possibilité d’inventer une nouvelle nature. Faites de lumière, de couleurs, de reflets et de jeux de matériaux, elles expriment le dialogue entre le corps et l’âme du bâtiment». Il ajoute: «Notre sincérité se traduit dans le rapport entre la matière nouvelle et le matériau monumental de l’existant qui est mis en valeur, dans une action sincère de dialogue».
Dans tout le bâtiment Alfonso Femia a travaillé la pierre, les céramiques, la végétalisation, la transparence et la lumière. Poète, il a installé sous diverses formes, des geckos, tel des porte-bonheur, des symboles d’une vie qui revient.
Pour préserver la cohérence du projet, chaque futur locataire des Docks devra suivre une charte architecturale précise. Du sol au plafond, des propositions de matières comme des palettes de coloris, seront élaborées pour accompagner les enseignes dans la finition de leur projet. Au sol, par exemple, bois/béton lissé/ résine/ sol en vinyle seront privilégiés. En termes de tonalités, les camaïeux de blanc, gris, bleu ou rouge, couleurs du projet, seront préférés. Enfin, les piliers des Docks se parent de blanc pour éclaircir et garder le cachet du bâtiment dans chacune des boutiques.
Cécile Tricault, JP Morgan, avance : «Ce projet nous tient à cœur. Dans ce bâtiment qui a une âme nous avons souhaité créer un lieu de vie différent».
Marc Pietri, Constructa indique pour sa part : «Ce projet est l’un des trois auxquels je suis le plus attaché. Pendant longtemps il a été le plus gros investissement d’une société étrangère en France. Il faut en effet savoir que JP Morgan a investi entre 260 et 280 millions d’euros à Marseille. Aujourd’hui c’est facile, après MP 2013, avec la nouvelle image de la Ville, mais il y a six ans il s’agissait d’un acte de foi».
«Ce bâtiment est unique dans sa spiritualité»
Pour Marc Pietri : «Ce bâtiment est unique dans sa spiritualité. Il compte 52 portes comme le nombre de semaines de l’année et 4 cours comme les saisons».
Puis de parler de respect : «Ici, nous avons le respect de la pierre, de l’architecture et de l’histoire de cette Ville. En Italie, les lieux historiques sont des lieux festifs, de vie, culturels, c’est ce qu’il fallait sur ce site. Et c’est un travail colossal qui a été réalisé sur un lieu occupé. Car, il ne faut pas oublier que 3 000 personnes travaillent aux Docks. Pour l’instant il n’y a eu aucune récrimination car nous avons expliqué ce que nous faisions et que tout est fait pour être les plus respectueux possible du travail des autres». Il est ensuite question de tradition et d’évolution : «Marseille, au XIXe siècle, s’est construite sur un axe Nord/Sud, aujourd’hui il faut reconquérir la mer et la trame devient Est/Ouest ». Une évolution en terme d’offres est également soulignée : « Les Docks proposent un concept que nous avons inventé à Miami où ce sont les restaurants et le festif qui sont le moteur. Nous ajoutons là une autre offre, les services. Ils paient moins mais ils apportent de la vie».
Christian Micolau, Constructa, poursuit : «On pourra manger ici à partir de 5 euros. On trouvera aussi un marché bio, sur 600m² et une halle qui accueillera 15 commerçants différents, chacun ayant sa spécificité. On pourra acheter pour consommer chez soi ou sur place.On trouvera une brasserie lyonnaise traditionnelle, un burger, un asiatique, une sandwicherie. Des services, des équipements de proximité et, chaque jour une animation différente sera proposée».
A ce jour, 60% des travaux «gros œuvre» ont été assurés : toutes les ouvertures des arcades côté littoral sont finalisées, reste encore un quart des ouvertures à terminer côté rue des Docks. Les excavations des deux cours sont également terminées. Quant aux travaux «décoration», ils doivent démarrer à la fin du mois de mai 2014.
Michel CAIRE