Publié le 23 juin 2015 à 12h34 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 19h18
Le rideau est tombé, ce lundi 22 juin, sur l’édition 2014/2015 des Rencontres Gourmandes de Vaudieu. Rappelons que depuis quelques années, en son Château de Vaudieu, à Châteauneuf-du-Pape, Laurent Bréchet accueille les «Rencontres gourmandes» véritable ban d’essai pour futurs chefs étoilés, dont la logistique et la promotion sont assurées par Dimitri Kuchenbrod. Le principe de ces «Rencontres» est simple.
Trois jeunes chefs sont conviés à réaliser un plat gastronomique à partir d’un panier composé par l’organisation et qui met en avant les produits de saison. Le tirage au sort attribue à chacun des chefs soit l’entrée, soit le plat, soit le dessert et ils doivent tenir compte de l’accord mets-vin en fonction de la bouteille qui leur est attribuée.
C’est un jury de huit personnalités, issues des mondes de la cuisine, des vins, des médias, des arts et du sport, qui évalue les performances des chefs en fonction de critères prédéfinis et connus de tous. Quatre rencontres sont organisées chaque année, les trois premières voyant l’un des chefs se qualifier pour la finale.
Cette saison ce sont donc Xavier Burelle, Le Mas des Herbes Blanches à Joucas, Christophe Chiavola, L’Hôtel de l’image à Saint Rémy de Provence et Julien Gleize, L’Agape à Avignon, qui concouraient pour le titre suprême.
Le premier présentait une entrée de saison copieuse et toute de saveurs « Légumes harmonieusement confondus, concassée de tomates au saté, mi cru de thon façon tataki » dégustée en parfaite harmonie avec le rosé aromatique et charpenté du Domaine des Bosquets à Gigondas. En charge du plat, Christophe Chiavola avait décidé de se confronter à «La poitrine de canard cuit en basse température, haricot vert et courgette en fusion, petit pois collé, jus de de cochon aux épices».
Pour accompagner ce plat, un vin exceptionnel était proposé à la dégustation, un Hermitage rouge 2012 de Yann Chave, magnifique expression du cépage Syrah, un vin fin et racé, d’une rare élégance.
Pour le dessert, c’est Julien Gleize qui officiait avec une «Pêche pochée à la vanille, émulsion à la faisselle, jus glacé au Lirac « Le Temps » et basilic frais». Une petite merveille de fraîcheur et de saveurs construite toute en subtilité et qui était en parfaite harmonie avec le rouge 2013 de Lirac, plateau des Chênes, famille Bréchet, qui porte bien son nom puisqu’il fallait lui donner le temps de s’ouvrir pour bénéficier pleinement de l’accord parfait mets-vin. Au bout du suspens, c’est le dessert qui l’emportait, à la table du jury présidé par le Chef Michel Kayser, doublement étoilé en son restaurant Alexandre à Garons (30) et autour de laquelle se trouvaient réunis, Caroline Loeb et Serge Dupire, artistes, Manuel Amoros et Patrick Cubaynes, ex-artistes du ballon rond, Franck Pinay-Rabaroust, chroniqueur de Atabula, Philippe Cambie, œnologue, licencié es-gourmandises, et Laurent Bréchet, maître des lieux.
C’est donc Julien Gleize qui l’a emporté. Attiré très jeune par la cuisine il est initié aux plaisirs et subtilités culinaires par son grand-père James. Après des études à l’école hôtelière d’Avignon, il forge son expérience au sein des belles maisons comme L’Oasis à Mandelieu la Napoule ou Le jardin des sens à Montpellier. Copropriétaire du Domaine du Colombier pendant huit ans, Julien Gleize ouvre l’Agape (place des Corps Saints à Avignon) en 2014 avec son épouse Anne et obtient dans la foulée, un bib gourmand. Un chef discret, secret, presque, qui préfère les actes aux paroles et qui communique par le biais de ses compositions culinaires de forte personnalité. Beaucoup de générosité, aussi, chez cet homme qui sait pouvoir compter sur le sourire et l’accueil chaleureux de son épouse en salle. Un couple en forme, lui aussi, d’accord parfait. Ce fut une belle saison… Vivement les Rencontres de Vaudieu 2015/2016 !
Michel EGEA