Les soirées du Castellet : l’éclectisme estival d’un duo accordéon et piano

Concoctées avec passion depuis 21 ans par Olivier Métay, professeur de formation musicale au conservatoire Pierre Barbizet de Marseille, les soirées du Castellet bénéficient d’une programmation soignée dans le beau cadre médiéval de ce village provençal.

Destimed Castellet
La pianiste Caroline Sageman et l’accordéoniste Thomas Chedal Bornu (Photo Philippe Gueit)

Invités du concert de ce samedi, l’accordéoniste Thomas Chedal Bornu et la pianiste Caroline Sageman ont proposé un moment qui reflétait les possibilités d’une telle formation, en enchaînant des œuvres naturellement attendues par leur paysage sonore originel et des adaptations gérées avec goût.

Dans la première catégorie, une vaste partie fut dévolue à la musique d’Astor Piazzola. Cet auteur reproduisait dans toutes ses créations un style reconnaissable, reprenant des tournures typiques comme des descentes d’accords sur quelques degrés dans des tonalités mineures parfois abruptement changeantes, des mélodies nostalgiques sur des boucles harmoniques, et une référence constante au rythme du tango, tout comme les pages de Richard Galliano jouées en solo avec grande sensibilité et détermination rythmique par Thomas Chadal Bornu.

Ce fut aussi l’occasion pour la pianiste de livrer quelques feuillets d’une sorte de journal intime en musique, traversés par un largo de Chopin et des chansons de Barbara, sans omettre de déployer son jeu pianistique dans des variations virtuoses écrites par Fazil Say sur le « Summertime » de Gershwin.

Mais cette soirée avait débuté par des références au répertoire plus ancien grâce à une transcription d’une sonate pour violon de Mozart, jouée dans un style vraiment prenant. Une formule certes peu conventionnelle, mais on sait que le compositeur lui-même s’intéressait à des instruments expérimentaux en son temps, comme le Glassharmonica, en verre !

Et il se trouve que l’adaptation colle parfois à l’original, ainsi qu’on put l’entendre dans le « Prélude, fugue et variation » de César Franck qui ouvrait le concert. On ignore généralement que cette partition d’orgue célèbre a été conçue au départ pour piano et harmonium, un instrument à anches libres tout comme l’accordéon ! Cette formule ayant inspiré au XIXe siècle bon nombre de grands compositeurs, ceci devrait donner des idées pour prolonger la découverte de telles pépites au travers d’un duo de qualité tel qu’on a pu l’apprécier sous les vieilles pierres du Castellet.

Le festival se poursuit jusqu’au 15 août en recevant les pianistes Antonin Bonnet, Bella Schütz, Virgile Roche, Philippe Cassard, Nathanaël Gouin, le clarinettiste Raphaël Sévère et le Romain Leleu Sextet.

Philippe GUEIT

Plus d’info et réservations :  Soirées du Castellet

 

 

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