Publié le 26 avril 2015 à 21h48 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h54
L’année dernière, le Crédit Agricole et Le Bottin Gourmand s’unissaient pour créer les «Talents gourmands» qui ont pour but de distinguer un agriculteur, un artisan et un restaurateur sur le territoire de la Caisse de Crédit Agricole concernée. Le lauréat, dans chaque catégorie, obtenant un prix de 5 000 euros. Il y a quelques jours, au cœur du Domaine de Capelongue, à Bonnieux, le maître des lieux, Édouard Loubet, accueillait la finale pour le territoire Alpes-Provence. Président du jury, le chef doublement étoilé au Michelin avait sélectionné les trois dossiers qui allaient être examinés dans chaque catégorie. Examen des dossiers, mais aussi rencontres avec les postulants venus présenter leurs produits étaient au menu des jurés.
Dans la catégorie «Agriculteur», Ludovic Esteban, Sylvain Erhardt ainsi que Rachel et Frédéric Smets étaient en lice. A Savournon, dans les Hautes-Alpes, Bernadette et Ludovic Esteban exploitent une centaine d’hectares. Élevage de brebis, culture de lavande et blé bio sont une partie de leur quotidien. Car ils réalisent eux-mêmes leur farine qui leur permet de développer leur activité de boulangerie. Sylvain Erhardt, lui, cultive à Sénas des asperges vertes. Mais pas n’importe quelles asperges. Les siennes sont calibrées, bien droites, savoureuses : la haute couture de l’asperge, en quelque sorte. Aujourd’hui il fournit de nombreux restaurants, notamment des étoilés. Rachel et Frédéric Smets, eux, vivent à Bonnieux. Leur exploitation est toute petite, un hectare et demi seulement. Ils y cultivent en bio des plants maraîchers, aromatiques, médicinaux et à parfums tout en assurant la transformation en plantes séchées, eaux florales, sirops, confitures et huiles aromatiques. Eux aussi travaillent beaucoup avec les chefs de cuisine; ils assurent aussi une activité de conseil auprès des candidats jardiniers qui désirent créer leur jardin de plantes pour la cuisine ou la médecine. A l’issue de longs et fructueux échanges le Talent Gourmand a été attribué à Rachel et Frédéric Smets très heureux d’être ainsi distingués car ce prix va leur permettre de réaliser des investissements profitables à leur exploitation.
Dans la catégorie «Artisan», Laurent Lamorlette, boucher charcutier à Embrun dans les Hautes-Alpes, Bruno Biscarel, boucher charcutier à Courthezon dans le Vaucluse et Anne-Lise Signouret, chocolatière à Gap, dans les Hautes-Alpes, étaient en lice. Installés depuis plusieurs années, les deux bouchers charcutiers ont, chacun de leur côté, développé deux belles entreprises qui n’ont de cesse d’innover.
Anne-Lise Signouret, elle, s’est installée il y a quelques mois seulement. Sa passion et la qualité des bonbons proposés à la dégustation du jury ont fait pencher le vote en sa faveur. Dans son cas aussi, les 5 000 euros du prix n’auront pas de mal à être investis pour le développement de la chocolaterie.
Dans la catégorie «Restaurateur», enfin, trois personnalités très différentes étaient sélectionnées. Une toute jeune fille, Fanny Aimerito, qui fait partie de la brigade de Ludovic Turac, le chef étoilé de «Une Table au Sud» à Marseille. Il y avait aussi une aubergiste pleine d’allant, Géraldine Pouizin, qui ouvrira bientôt sa table au Domaine Dieulefit à Visan, dans l’Enclave des Papes et Hervé Guérin, cuisinier depuis 43 ans, qui fait vivre la gastronomie dans son restaurant «Les Chenets» de Saint-Julien en Champsaur dans les Hautes-Alpes. Choix délicat pour le jury qui, finalement, a choisi la mise en avant des produits du terroir et de saison effectué par Géraldine Pouizin qui avait proposé comme plat un murson, saucisse de couenne, réalisé par son cousin, éleveur de porcs dans l’encalve, accompagné d’un risotto aux légumes plein de parfums et de saveurs.
Une belle promotion 2015 de ces Talents Gourmands saluée comme il se doit par Philippe Quintin, rédacteur en chef du Bottin Gourmand Magazine et par Alain Gonnard, secrétaire général du Crédit Agricole Alpes-Provence. Les deux organisateurs se plaisant à souligner que cette distinction était avant tout un tremplin pour les jeunes professionnels, Philippe Quintin et Edouard Loubet confiaient aussi qu’ils étaient en mesure d’accompagner les jeunes pousses dans leur travail et de leur faire rencontrer des professionnels qui pourront leur donner des conseils. Le bon sens, en quelque sorte…
Michel EGEA