Publié le 26 janvier 2014 à 10h49 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h13
« Usagers et représentants des usagers du transport régional nous ont fait part, ces dernières semaines, de leur insatisfaction en ce qui concerne la qualité du service TER, actuellement en Provence Alpes Côte d’Azur. La Région partage ces insatisfactions et interpelle fortement la SNCF, tant au niveau régional que national sur une situation inacceptable qui pénalise les usagers« , explique Jean-Yves Petit (EELV), vice-président de la région, délégué aux transports et à l’éco-mobilité, président de la Régie Régionale des Transports.. C’est dans ce cadre qu’est conduite cette lettre ouverte.
« Depuis plusieurs mois, les usagers des TER vivent des conditions de transports inacceptables. Fin août, dans une lettre ouverte aux usagers et à leurs associations, j’avais déjà demandé à la SNCF des mesures immédiates en vue de rétablir la qualité et la fiabilité de l’offre.
Mis à part le mois de septembre, l’offre de transport n’a fait que se dégrader durant le dernier trimestre de l’année 2013, le mois de décembre fut catastrophique et le mois de janvier démarre tout aussi mal.
Le nombre de trains supprimés ainsi que l’irrégularité s’élèvent chaque mois.
Je reçois de plus en plus de courriers d’usagers se plaignant des suppressions ou des retards de leurs TER ainsi que de la mauvaise qualité de l’information.
Si la situation n’est, en rien, comparable avec les années 2009/2010 où le nombre de trains supprimés était de plus de 10% contre 5% actuellement, c’est devenu insupportable pour les usagers.
Pour beaucoup d’entre eux, ils n’ont d’autre choix que de prendre le train, notamment pour des raisons liées au coût de leur déplacement domicile / travail ou études.Cette précarité des TER rend très fragile leur situation face à leur employeur.
Lundi 20 janvier, lors d’une conférence de presse, le Directeur régional de la SNCF a confirmé cette mauvaise qualité de l’offre TER. La cause principale est due à une maintenance déficiente sur le technicentre de Marseille qui, sur notre région, assure l’entretien de 90% des trains.
Le directeur régional indique avoir voulu mettre en place une nouvelle organisation du travail pour assurer l’entretien et la réparation des trains la nuit et le week-end, c’est-à-dire à des périodes où peu de TER sont en service.
Il a précisé, à la presse, que ce dispositif, qui permettrait de disposer d’une plage hebdomadaire dédiée à la maintenance de 100 heures au lieu de 40 heures actuellement, est bloqué suite à un refus du personnel concerné.
En ma qualité de vice-président du Conseil Régional délégué aux transports, il ne m’appartient pas de m’immiscer au sein du dialogue social de la SNCF.
Par contre, je souhaite représenter les dizaines de milliers d’usagers qui, chaque jour, prennent un TER pour se rendre à leur travail ou à leurs études dans des conditions aléatoires et difficiles.
Je demande qu’ils ne soient pas oubliés dans un contexte de conflit social et qu’ils puissent disposer d’un service public ferroviaire de qualité et fiable.
Dans l’attente d’un retour à une situation normale et conforme à l’offre de transport demandée par la Région, je demande que l’accès des usagers, sans réservation obligatoire, à tous les TGV et Intercités existants soit permis afin de compenser les suppressions de TER.
Il convient également de rappeler que, pour ce qui concerne le matériel roulant, la Région assume ses responsabilités :- achat de 16 locomotives en 2013 pour un coût de 16M€ ; achat de 26 trains neufs (1ère livraisons en 2014) pour un coût de 230M€ ; investissements dans les lieux de remisage et de maintenance (Marseille, Avignon, Nice, Cannes, Les Arcs, …) de la région pour un coût global d’environ 50M€. Une délibération sera votée lors de l’assemblée plénière de février qui prévoit un 1er investissement de 20M€.
A cela s’ajoute l’augmentation régulière (25% depuis 2008) du nombre de TER qui va se poursuivre suite aux investissements de la Région sur l’infrastructure ferroviaire (la 3ème voie Cagnes/Antibes, la virgule Avignon TGV/Avignon Centre, la 3ème voie Aubagne/Marseille, la réouverture d’Avignon/Carpentras, …).
La contribution pour l’exploitation des TER que la Région verse à la SNCF s’élève, pour 2013 à plus de 250M€, c’est un effort considérable de notre collectivité régionale.
Nous assurons, ainsi, la pérennité de l’activité ferroviaire et le maintien de ses emplois sur la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Alors à l’entreprise publique SNCF d’assumer ses responsabilités et sa mission de service public !
Pour ce qui me concerne, je continuerai de me battre pour obtenir un service TER de qualité ».