Publié le 10 septembre 2020 à 13h31 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 12h12
Se déplacer dans l’ouest de l’Etang de Berre consiste actuellement, trop régulièrement aux heures de pointe, à faire du sur-place, pour y remédier un projet routier de liaison routière Fos-Salon est soumis à un débat public qui vient d’être lancé avec quelque retard -la faute au confinement- et se poursuivra jusqu’en décembre 2020. Un temps fort aura lieu le 28 septembre, à 18 heures, à Miramas, avec une première plénière du Débat, en présence notamment de Chantal Jouanno, Présidente de la Commission nationale du Débat Public et de Jean-Michel Fourniau, Président de la Commission particulière du Débat Public. Trois grandes options d’aménagement sont à l’étude: l’historique autoroutière, l’autoroutière intermédiaire ou la voie express. Trois options et des tarifs radicalement différents puisque le coût estimé varie de 272M€ à 533 M€.
Ce projet de liaison routière Fos-Salon (25 kilomètres), ne date pas d’hier, initialement conçu au moment de l’aménagement de la zone industrielle de Fos-sur-Mer, et partiellement réalisé dans les années 1980 lors de la construction de la RN569, il doit aujourd’hui s’adapter et évoluer au regard des nouvelles mobilités, des transports de marchandises, des politiques publiques nationales et européennes, ainsi que des besoins du territoire. Les questions qu’il soulève sont nombreuses. Il est à la croisée de thématiques telles que la santé et la pollution, la qualité de vie, la protection de la nature, l’environnement, la lutte contre le réchauffement climatique, la Sécurité routière, I’impact sur l’agriculture -la Chambre d’agriculture a déjà fait savoir qu’elle était contre le projet sous quelque forme que ce soit- et sur le foncier ou encore le développement économique du territoire, du Grand Port Maritime de Marseille et de la Zone Industrialo-Portuaire de Fos-sur-Mer. Ce débat est classé prioritaire pour les habitants et les usagers du territoire. C’est le 7 mai 2019 que la Commission nationale du Débat Public (CNDP) [[La CNDP est une autorité administrative indépendante, qui organise en France tous les débats sur les grands projets d’équipement (aéroports, lignes à très haute tension, etc.)]] a décidé d’organiser ce débat public pour la liaison Fos-Salon considérant d’importance les enjeux socio-économiques et environnementaux qui y sont attachés. Pour chaque débat, la CNDP nomme une Commission Particulière du Débat Public (CPDP), celle de Fos-Salon a été désignée le 5 juin 2019. Elle est composée de sept membres issus du monde universitaire et de la participation citoyenne : Jean-Michel Fourniau en est le président. A ses côtés: Séverine Cachod, Xavier Derrien, Olivier Klein, Mathieu Leborgne, Laura Michel et Margherita Mugnai.
«Notre mission est d’aller à la rencontre de la population, de permettre à tous de donner son avis»
Jean-Michel Fourniau explique: «Les personnes sélectionnées pour être membre de la Commission le sont pour leur indépendance intellectuelle, leur capacité à rester neutre. On ne doit pas habiter la zone tout en connaissant le territoire. Notre mission est d’aller à la rencontre de la population, de permettre à tous de donner son avis». Laura Michel ajoute: «Nous avons vraiment envie de faire participer des personnes traditionnellement éloignées des débats. C’est la raison pour laquelle nous utilisons Internet mais nous ne le privilégions pas. Nous croyons à l’inclusion, à la diversification des formes de débat». Ainsi quatre manières d’intervenir sont proposées: venir aux réunions publiques prévues de septembre à décembre 2020 lors des forums territoriaux pour discuter des enjeux propres à chaque zone du tracé ; assister à des réunions plénières, à l’ouverture, à mi-parcours du débat et en clôture pour échanger tous ensemble ; participer à des réunions thématiques, pour rentrer dans le fond de chaque enjeu. Autre possibilité est avancée comme faire venir le débat chez soi en invitant la Commission particulière du débat public lors de rencontres, ateliers, conférences pour débattre avec les amis, les proches… Et enfin, contribuer à l’atelier citoyen. Un panel de 25 citoyens recrutés selon des critères socio-démographiques et géographiques se réunira 3 fois au cours du débat. Ses travaux seront publiés sur le site du débat et présentés lors des réunions plénières. On peut enfin aller sur le site participatif accéder aux ressources disponibles, en particulier le dossier du maître d’ouvrage; poser des questions sur le projet et/ou sur le débat en lui-même; commenter l’ensemble des messages déjà publiés par d’autres internautes; déposer un avis, une contribution ou un cahier d’acteur. Jean-Michel Fourniau reprend: «Nous sommes là pour faire le lien entre la population et le maître d’ouvrage (la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) Provence-Alpes-Côte d’Azur. Nous ouvrons le champ du débat donc ouvert à toutes les questions. Nous faisons un compte rendu à la fin du débat sans prendre position mais en rendant compte de tous les points du débat et nous pouvons, si cela nous semble nécessaire, faire des recommandations».
«Le débat peut être vif mais il doit être un moment de dialogue, le plus constructif possible»
Xavier Derrien ajoute: «Le débat peut être vif mais il doit être un moment de dialogue, le plus constructif possible, dans le respect des opinions de chacun suivant 3 principes: la transparence, l’argumentation et l’équivalence de traitement. Chacun, quel que soit son statut: citoyen, élu, association…, peut participer de la même manière au débat.» Un débat qui, tel une valse, se décline en trois temps: le premier: «explorons ensemble quelle mobilité aujourd’hui ?» Le deuxième : «imaginons ensemble quelle mobilité demain ?» et le troisième temps : «élaborons ensemble quelles recommandations pour la décision publique ?»
Michel CAIRE
Les événements organisés dans les principales villes du tracé
|