Le problème initial était de savoir si ma fille aurait son Bac avec mention «Bien» ou mention «Très bien» ; aujourd’hui le problème est de savoir si elle aura son Bac !
Après un sujet de physique que l’on pourrait qualifier de surréaliste, la voilà confrontée à un sujet de mathématiques dont certaines parties sont hors programme et dont la difficulté des autres parties est maximale.
En tant que mère, je suis déboussolée devant tant d’acharnement à déstabiliser nos enfants.
Qu’en est-il du Baccalauréat, n’est-ce pas un examen permettant d’évaluer le niveau d’un élève après de longues années passées sur les bancs de l’école ? Qu’évalue-t-on alors lorsque les sujets ne révèlent pas des programmes ou des compétences acquises par les enfants ? La capacité à gérer son stress ? La capacité à s’adapter ?
En tant que professeur, je suis indignée par tant de non professionnalisme de la part de nos inspecteurs et autres grands pontes de l’Éducation nationale qui ne maîtrisent même pas les programmes qu’ils nous demandent d’appliquer, alors qu’ils nous jugent et nous critiquent sur notre pédagogie, il faudrait qu’ils revoient leur copie…
Bien sûr m’ont assurée certains collègues, les notes seront harmonisées. C’est à dire que l’on va rajouter des points à tous pour réajuster le niveau. On donnera ces points à ceux qui n’ont pas travaillé dans l’année comme à ceux qui ont bossé. Quelle valeur aura la note de ma fille ?
Pourtant on insiste bien sur l’importance de leur dossier pour pouvoir accéder à certaines Prépas, comment vont être évalués nos enfants cette année par ces grandes écoles puisque les notes n’ont aucune valeur ?
J’en appelle au Ministre de l’Éducation Nationale pour qu’il redonne au Baccalauréat son objectif initial à savoir un examen sanctionnant un niveau acquis et des compétences travaillées.
Je lui suggère aussi de redonner de la valeur aux professeurs en faisant en sorte qu’ils ne soient plus décrédibilisés face à de tel sujet car nous aimerions juste que notre travail d’une année scolaire soit validé par l’examen et non remis en cause par ce dernier.