En pleine campagne des Municipales, Aurélie Filipetti, la Ministre de la culture, est venue en amie dans le 6e secteur de Marseille pour honorer par sa présence une action militante au sens le plus noble du terme. Un projet culturel exemplaire porté depuis des années par le monde associatif et soutenu, entre autres, par les élus socialistes Patrick Mennucci et Christophe Masse.
Dans une Tribune récente, j’émettais le vœu que les pouvoirs publics, malgré la crise économique, considèrent, au moment d’établir leurs priorités, à la fois la culture institutionnelle et le réseau associatif, véritable vivier créatif branché sur le vécu, et si essentiel à l’exception culturelle française.
Œuvrer pour l’accès à la culture pour tous
C’est aujourd’hui chose faite à travers le soutien de la ministre et l’action inlassable de militants d’un collectif citoyen et de l’association « Rives et Cultures ». Ils n’ont cessé d’œuvrer pour l’accès à la culture pour tous dans le secteur sinistré du 11e arrondissement où les équipements de proximité indispensables au vécu quotidien manquent cruellement. Il s’agit d’un projet ambitieux de Pôle culturel/médiathèque qui devrait s’élever sur l’ancien site industriel Rivoire et Carret. Labélisé « Patrimoine du XXe siècle », il fut l’un des hauts lieux de l’économie marseillaise. Cette réalisation permettrait de valoriser à la fois la riche histoire de la vallée de l’Huveaune, des ségobriges jusqu’à Marcel Pagnol; de diffuser les pratiques culturels; de mettre à disposition des locaux pour les associations, ainsi que les outils culturels les plus modernes pour une population importante dépassant le 6e secteur de la 2e ville de France.
Un enjeu majeur de développement et de progrès social pour les années à venir
Les élus socialistes Patrick Mennucci, candidat à la Mairie de Marseille, et Christophe Masse, tête de liste PS-EELV des 11e et 12e arrondissement, ont présenté à la ministre de la Culture, ce projet qui est un des enjeux majeurs de développement et de progrès social pour les années à venir. Car, malgré la belle vitrine apportée par Marseille-Provence 2013 Capitale Européenne de la culture, on peut légitimement se demander ce que sera sa suite, et en particulier pour les Marseillais eux-mêmes, alors que ce 6e secteur a été superbement ignoré durant cet événement international. Ce vaste territoire ne comprend qu’une bibliothèque municipale « La Grognarde » qui pour ne rien arranger est peu accessible en transports en commun, ni tramway ni métro. Un territoire qui se paupérise, avec une désertification industrielle et qui a subi en peu de temps une urbanisation intensive sans penser à l’humain.
« La culture est un moyen essentiel pour s’élever »
Ce projet stratégique, revêt en outre, une valeur symbolique majeure. En effet dans ces quartiers, nombreux sont les habitants qui ont travaillé dans cette usine, et cela sur plusieurs générations. Voir ce site abandonné revivre à nouveau, pour devenir un lieu de transmission du savoir, est un moyen à la fois de se remémorer comment les choses sont advenues et de jeter un pont vers l’avenir. A l’image d’Henri Grivot âgé de plus de 80 ans, ému du soutien apporté, qui égrène ses souvenirs à la Ministre. Ou encore de Marie-Jeanne Michel, qui a été ouvrière toute sa vie et qui n’a pu étudier, explique que « la culture est un moyen essentiel pour s’élever ». Quant à Gisèle Lolio-Darmon, une des porte-drapeaux du Collectif, elle raconte comment les bénévoles n’ont jamais baissé les bras devant les difficultés. «Nous nous sommes organisés avec nos modestes moyens pour permettre l’accès à la culture aux enfants du quartier, en attendant qu’une réponse concrète nous soit apportée ». Aujourd’hui, Aurélie Filipetti les a entendus et leur a répondu favorablement en leur promettant que « l’État s’investirait dans ce projet ».
Le témoignage du respect envers le travail associatif ferment de la stabilité sociale
Cette visite de la Ministre de la culture et de la communication, accompagnée des élus portant ce projet citoyen, est le témoignage du respect envers le travail associatif et de son rôle dans l’intégration et la stabilité sociale. C’est la reconnaissance d’une lutte généreuse contre l’adversité, car la culture, ce n’est pas du superflu, c’est un des déterminants majeurs de l’identité et donc de l’avenir.