Publié le 13 juillet 2014 à 23h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h56
Un monde à feu et à sang !
Alors que le monde est à feu et à sang, que l’Afrique ne compte plus ses conflits, que les printemps arabes ont fait place à l’hiver islamiste sur fond de guerre de religion entre Shiites et Sunnites, que les Chrétiens d’Orient sont discriminés et poussés à l’exode, que le Tibet est toujours occupé, que le Kurdistan n’existe toujours pas, que la Corée du Nord nucléaire souffle le chaud et le froid, que l’Iran nargue les nations occidentales en feignant de négocier sur son programme atomique, que la Crise ukrainienne déstabilise l’Europe… et j’en passe…, le seul conflit qui préoccupe la planète et qui semble menacer la paix mondiale est ce qui se passe à Gaza !
C’est un peu court ! Et cela ressemble fort à l’arbre qui cache la forêt pour détourner l’attention des vrais problèmes auxquels il est difficile, voire impossible d’apporter des réponses simples et immédiates.
Petit retour sur les faits : Le Hamas a pris l’initiative de la confrontation
Le Hamas sunnite soutenu par les iraniens shiites (SIC) empêtré dans ses contradictions, récolte aujourd’hui les fruits de sa politique incohérente. Il est en perte de vitesse sur tous les tableaux : une baisse de popularité jamais vue auprès des Palestiniens, en froid glacial avec l’Égypte ayant fermé ses frontières avec Gaza et qui fait la guerre aux islamistes du Sinaï et persona non grata en Syrie. Il est de surcroit divisé entre sa branche politique favorable au statu quo avec Israël et sa branche militaire qui converge avec le Djihad islamique s’inscrivant désormais dans la mouvance de l’EIIL (État Islamique en Irak et au Levant) qui a décrété le retour au Califat. Pour se redonner un peu de «crédibilité», la milice islamiste a choisi la politique du pire avec l’assassinat de 3 enfants israéliens et des tirs incessants sur les villes de l’ensemble du territoire israélien ce qui est considéré en droit international comme un crime de guerre et contre l’humanité. Ce que reconnait sans détour Ibrahim Khraishi l’envoyé spécial de l’Autorité Palestinienne (AP) au Conseil des droits de l’Homme des Nations Unis.
Le dilemme d’Israël
Alors que plus de 800 projectiles en tous genres (missiles, roquettes et obus de mortier) ont été tirés sur les agglomérations civiles israéliennes, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a longtemps prôné la retenue, ce qui a mis à mal sa coalition, attendant qu’un compromis soit trouvé pour instaurer un nouveau cesser le feu. Car agir expose soit à une réponse limité forcément inefficace laissant les islamistes se réarmer et recommencer à leur convenance un nouveau cycle de violence, soit de mettre à bas le Hamas et voir se profiler le spectre d’un vide politique faisant le lit de l’EIIL. Mais devant l’intransigeance du Hamas et du Djihad islamique, le gouvernement de la seule démocratie de la région n’a pas eu d’autre choix que d’intervenir, tout en laissant la place à une diplomatie discrète visant à redonner les rênes de Gaza à son gouvernement légitime, celui de l’AP.
Le cycle de la violence
Que l’on ne se méprenne pas, je déplore avec la plus grande fermeté la mort de civils, de tous les civils ! Et je condamne tous ceux qui les attaquent délibérément ou exposent sciemment leur population pour en tirer des dividendes médiatiques.
Obligés de défendre sa population et pour éviter au maximum les pertes civiles à Gaza, les Israéliens ont redoublé de précaution en appelant par SMS la population et en prévenant les chefs du Hamas des cibles qui allaient être détruites, initiative saluée par l’émissaire palestinien Ibrahim Khraishi. Malgré cela, on ne peut nier qu’il y ait des pertes civiles et c’est précisément ce que recherche le Hamas. Cela fait partie de sa stratégie médiatique pour se victimiser en gonflant le nombre des morts (chiffres invérifiables car donnés par des sources aux ordres du mouvement) et parmi eux, celui des civils (en réalité les objectifs israéliens sont des cibles militaires dûment identifiées souvent grâce à la population locale). A dessein, la milice islamiste stocke des missiles dans les sous-sols des maisons ou les lieux de prière et place les rampes de lancement dans les écoles et les habitations dans des zones à forte densité de population.
Mais le résultat est édifiant, peinant à trouver des éléments étayant leur propagande cynique et mensongère, les fauteurs de guerre recyclent des images des conflits d’Irak et de Syrie. Le très sérieux journal Libération l’a d’ailleurs largement rapporté dans ses colonnes.
Le Hamas n’est pas « Robin des bois » et ne représente pas les Palestiniens
Je comprends que l’on puisse être partisan de la cause palestinienne puisque d’autres sont pour Israël. Mais est-ce vraiment soutenir les Palestiniens que de soutenir le Hamas qui utilise la population de Gaza comme bouclier humain ?
Aussi, Je voudrais rappeler à ceux, sincères, qui veulent voir se réaliser les justes aspirations nationales des Palestiniens et qui soutiennent la paix, que le Hamas est un groupe terroriste reconnu comme tel par l’Europe, les USA et de nombreux pays. Il n’a jamais été considéré comme le représentant légitime du peuple palestinien, contrairement à l’Autorité Palestinienne (AP).
Par ailleurs, la bande de Gaza n’est pas cette prison à ciel ouvert où rien ne peut rentrer contrairement à ce que voudrait nous faire croire le Hamas. Car s’il peut introduire des missiles par dizaine de milliers, alors il peut également nourrir sa population. Il faut souligner également que pour ne pas infliger une punition collective à la population, alors même que les missiles tombent sur les villes israéliennes, l’État Hébreu continue les livraisons de pétrole, de gaz, de produits de première nécessité et à soigner les victimes civiles palestiniennes dans ses hôpitaux.
Enfin, puisque les Israéliens se sont retirés unilatéralement de Gaza depuis plus de 10 ans et qu’un processus de négociation existe entre l’AP et Israël (même s’il ne progresse pas au rythme espéré), le but poursuivi par les islamistes du Hamas est en réalité bien différent de la création de deux États vivant en paix dans des frontières sures et reconnues.
Le Hamas a pris le pouvoir par la force dans l’étroite bande côtière en exécutant sans pitié tous ses opposants dont nombre de membres de l’AP. Depuis, il fait régner par la terreur un régime islamiste intolérant où le statut des femmes et des minorités est réduit à leur plus simple expression. Il embrigade et lave le cerveau des enfants depuis leur plus jeune âge pour qu’ils deviennent des martyrs, alors que les cadres restent bien prudemment à l’abri du danger dans un vaste réseau sous-terrain interdit au reste de la population. Leur objectif est énoncé clairement, «détruire Israël et jeter les juifs à la mer », imposer leur vision intolérante de l’Islam partout et par tous les moyens. Leurs ennemis sont tous ceux qui ne pensent pas comme eux.
Une démocratie a-t-elle le droit de se défendre ?
Comme on le voit, on est loin des explications simplistes que l’on diffuse à l’envi. Et si j’ai pris la liberté d’être provocateur dans le titre de cette Tribune, c’est pour mieux pointer le tragique de la situation où les démocraties, garantes des valeurs positives du monde, ne savent comment régir.
Devant un danger existentiel, une démocratie a le devoir impératif de protéger sa population et de se défendre, ce qui entrainera malheureusement son lot de victimes. Devoir que certains semblent refuser à Israël au nom d’un supposé «usage disproportionné de la force» ou parce qu’ils considèrent que cet État n’est pas légitime et qu’il mènerait une guerre néocoloniale.
En vérité, le néocolonialisme de notre temps, c’est le Djihâd mondial dont le dernier avatar est le « retour au Califat » prôné par l’EIIL qui depuis son nouvel État créé au dépend de la Syrie et de l’Irak rêve d’imposer sa vision dévoyée de l’Islam au reste de la planète, tout d’abord en rayant de la carte tous les pays de la région puis en s’attaquant au reste du monde. La branche armée du Hamas et ses alliés s’inscrivent désormais dans cette mouvance ce qui fait de ce conflit non plus une énième confrontation israélo-palestinienne, mais une étape dans un plan dément de conquête planétaire.
Que faut-il faire face à des fanatiques pour qui la vie n’a aucune importance et qui se servent de leur population comme bouclier afin d’instrumentaliser leur mort ? Dans cette confrontation où des civils sont sacrifiés sans aucune pitié au nom du Djihâd pour faire pression sur les démocraties et empêcher une défense légitime, il convient en tout premier lieu, de condamner sans réserve les coupables. En l’occurrence, le Hamas qui est responsable de l’escalade de violence actuelle et surtout ne pas mettre sur un pied d’égalité, l’agresseur, les victimes et ceux qui essayent de se défendre.
Dans le cas contraire aucune force n’arrêtera cette nouvelle vague de conquête et comme le disait Albert Einstein, « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire».