Alors que ce samedi 10 mai se tiendra « la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions » -date de l’adoption au parlement en 2006 de la loi Taubira- nos amis Tunisiens nous ont transmis quelques éléments d’Histoire enveloppés de poésie sur l’abolition de l’esclavage.
« L’auteur Auguste Barthélemy est un poète du milieu du XIXe siècle originaire de Marseille qui salue en termes fort élogieux, la décision prise en janvier 1846 par le Bey de Tunis Ahmed 1er (1837 et 1855) d’abolir définitivement l’esclavage, et d’interdire du même coup, la traite des noirs de son royaume. Et sur ce point, le poète se montre si enthousiasmé par la mesure qu’il juge en avance par rapport à son époque; au point d’appeler l’Europe, à suivre l’exemple du Bey de Tunis ».
Ahmed Bey de Tunis, ami du genre humain
Écoutons ! Jusqu’aux cieux un grand bruit est monté :
Hourra ! L’Afrique pousse un vent de liberté.
Et ce cri de l’Atlas, que l’écho répercute,
Fait tressaillir le « noir » accroupi sous la hutte.
Pendant que notre loi n’ose encore abroger
Les bazars de chair noire, autour des murs d’Alger,
Le Sultan de Tunis abolit l’esclavage ;
Le pied du « noir »est libre en touchant son rivage.
Dans le marché public ou pendait le carcan,
Les fers au lieu de lui sont vendus à l’encan.
Que le Dieu tout puissant le couvre de son aile
Que l’Europe à ses rois l’impose comme modèle,
Que son glorieux nom éternise mes vers !
Sur un cap africain dominateur des mers,
Avec les fers brisés de la traite abattue,
Que l’Europe chrétienne érige une statue,
Où la philanthropie écrive de sa main.
Il est à noter qu’une cérémonie se déroulera sur le quai d’honneur face à l’Hôtel de Ville de Marseille à partir de 18 heures