Aucun sorcier ni chat noir n’avait traversé la pelouse du stade Matmut Atlantique avant le coup d’envoi. Pourtant l’Olympique de Marseille ne s’est pas imposé hier soir à Bordeaux. Un scénario connu depuis 1977, année de la dernière victoire marseillaise en Gironde. «On a trop fait d’erreurs. Le podium, c’est terminé !», déclarait Florian Thauvin dépité face à la presse. Devant les caméras de Canal+, l’OM a montré trop de lacunes pour espérer ramener au moins un point de Bordeaux. Battus dans l’impact physique, les joueurs de Rudi Garcia ont failli en défense en faisant des fautes techniques. Absents au milieu, ils ont été dominés par les protégés de Paulo Sousa. Quant à l’attaque, privée de Ocampos blessé, elle ne pouvait pas compter sur Balotelli au coup d’envoi. Isolé, Valère Germain a le plus souvent échoué face aux défenseurs adverses. Dimitri Payet décevant, a été titularisé pour la première fois depuis l’automne. On peut s’étonner de la composition de l’équipe. Rudi Garcia avait choisi de ne pas aligner Morgan Sanson. Il a préféré Nemanja Radonjic qui a peu joué. Replié en défense, le Serbe a commis une faute de main qui a provoqué l’ouverture du score par Bordeaux sur penalty en première mi-temps. L’arbitre ne sifflait pas un penalty en faveur de l’OM alors qu’un Bordelais avait touché le ballon de la main ! Le réglement était appliqué dans un sens unique. Mais ce n’est pas l’arbitre qui a perdu le ballon dans le camp bordelais pendant une attaque girondine. C’est Jordan Amavi dont la saison tourne au cauchemar. Il permettait à Bordeaux de placer un contre rapide et efficace conclu par le deuxième but. Malgré une accumulation de corners, les Marseillais ont été incapables de battre la défense bordelaise. Kamara et Strootman ont échoué sur Costil. Heureusement, les réflexes de Mandanda ont permis à l’OM de ne pas concéder un score plus sévère. Après la défaite à Paris et le match nul concédé à l’Orange Vélodrome face à Angers, c’est le troisième match sans victoire pour cette équipe qui a quitté le stade la tête basse. Si le podium à la fin de la saison est une illusion, la quatrième place qualificative pour la Ligue Europa risque aussi de passer sous le nez d’une équipe décevante, loin des objectifs affichés.
Gilbert DULAC