Publié le 22 novembre 2021 à 7h20 - Dernière mise à jour le 3 novembre 2022 à 8h54
Trois mois après les graves incidents de Nice-OM, l’Olympico a été arrêté après le jet d’une bouteille sur la tête de Dimitri Payet
Trois minutes et cinquante-huit secondes ! C’est la durée du match vedette de la quatorzième journée de Championnat qui devait opposer les deux Olympiques. Soixante-quinze minutes, c’est le temps d’attente avant la décision officielle d’arrêter définitivement le match. Après un premier communiqué de la Préfecture de la Région Rhône-Alpes puis un deuxième de la Ligue de Football Professionnel qui se renvoyaient la responsabilité de la décision de reprendre ou d’arrêter le match, l’arbitre Ruddy Buquet premier décideur selon le règlement des compétitions, a déclaré que «sa décision sportive a toujours été de ne pas reprendre le match.» Il faut préciser que les pressions ont été nombreuses sur l’arbitre pour reprendre la partie, venant de la Préfecture «pour la sécurité et l’ordre public » et de Jean-Michel Aulas, le Président de l’Olympique Lyonnais. Celui-ci soulignait en conférence de presse que «la sécurité était garantie sur le stade et que le match pouvait reprendre». Aulas estimait aussi que la «blessure de Payet n’était pas grave et que les dirigeants de l’OM avaient fait pression sur l’arbitre pour ne pas reprendre le match.»
La LFP se dérobe
Le cauchemar continue. C’est la sixième fois depuis le début de la saison qu’un match est arrêté. Est-ce qu’il y a un pilote dans l’avion ? Que fait Vincent Labrune, le Président de la Ligue ? Son silence et son absence de déclaration après cette succession d’incidents lamentables sur les stades de Ligue 1, est pesant. Il signifie surtout l’incapacité d’un homme et de son équipe à prendre des sanctions sévères au vu des images des diffuseurs.
La sécurité des joueurs n’est pas assurée
La négociation des droits télés et le marketing sont prioritaires pour Labrune qui ne communique pas. Entre les pétards, les fumigènes, les jets d’objets divers et de bouteilles, la sécurité des joueurs n’est pas assurée. Leur intégrité physique est menacée. Après Nice, Dimitri Payet a reçu à Lyon une bouteille qui l’a blessé. Choqué, il ne pouvait pas reprendre le jeu. Quelle sera la prochaine équipe et les prochains joueurs qui vont subir des actes de violence intolérables sur un stade de football. La violence est un exutoire des maux de la société. Mais c’est une excuse trop facile à trouver comme l’absence du public pendant les confinements qui a provoqué de la frustration exprimée par des envahissements de terrain comme à Lens et des jets d’objets sur les joueurs à Montpellier et à Nice.
Réunis le 29 septembre au Ministère de l’Intérieur sous l’égide de la Direction Générale de la Police Nationale avec la Division nationale de lutte contre le hooliganisme, avec les représentants des ministères de l’Interieur, des sports et de la justice, de la LFP et de la FFF, les autorités ont décidé… de ne rien décider ! Pendant ce temps, le niveau de la Ligue 1 progresse grâce à des joueurs talentueux et avec des bons entraîneurs. Mais ces efforts sont dévalorisés à cause des exactions d’imbéciles qui n’ont rien à faire sur les stades. Il y a des lois pour lutter contre cette montée de la violence. Il y a eu trop de laxisme. Il est urgent d’agir en jugeant et en condamnant sévèrement ces individus.
Gilbert DULAC