A la suite de la mise en liquidation de l’entreprise marseillaise Kaporal, les acteurs économiques locaux – CCIAMP, CMAR Paca, Cress Paca, CPME13, UPE13, U2P13, FNH Paca (Fédération Nationale de l’Habillement Paca), Mode in Sud, Umih13, Association Commerce Positifs et Marseille Centre- demandent la régulations des pratiques de la fast fashion et une réorientation de la consommation vers des modèles plus durables.
Ils déclarent via un communiqué :
« Kaporal : Une perte inestimable pour le savoir-faire et l’emploi local
Depuis sa création en 2004, la marque Kaporal a connu une ascension remarquable, s’imposant comme un acteur incontournable du denim français et du prêt-à-porter. Mais depuis le début des années 2020, elle connaît des turbulences. En mars 2023, l’entreprise a été placée en redressement judiciaire en raison de dettes importantes.
Malgré une reprise prometteuse en juillet 2023 par trois anciens cadres et une vraie dynamique de repositionnement, la marque n’a pas eu le temps de surmonter les défis économiques et sectoriels. Kaporal vient d’être placée en liquidation judiciaire directe, entraînant la fermeture définitive de ses activités et le licenciement de 250 salariés.
La disparition de Kaporal est une perte immense pour le territoire et pour le secteur du prêt-à porter français. La fermeture de cette entreprise emblématique laisse un vide dans le paysage industriel local et national, privant la région d’un de ses fleurons de cette filière. L’impact sur le marché de l’emploi est dévastateur avec 250 salariés licenciés, dont 90 dans les Bouches-du-Rhône.
À l’heure où la France cherche à réindustrialiser son économie, la liquidation de Kaporal est une très mauvaise nouvelle alors même que le secteur de l’habillement est déjà en crise avec une concurrence internationale féroce et d’importantes évolutions dans les modes de consommation. Il est aujourd’hui impératif de repenser cette filière pour la rendre plus résiliente et compétitive face aux défis actuels.
La liquidation de Kaporal doit servir de leçon et d’appel à la mobilisation et à l’action. Il est désormais crucial et vital de soutenir les entreprises locales, d’encourager les modèles économiques plus vertueux, mettre en place des stratégies pour renforcer le secteur de l’habillement en France et ainsi protéger et valoriser notre savoir-faire. C’est en ce sens que les acteurs du monde économique local avaient déjà signé le 25 février dernier une déclaration commune intitulée « Les acteurs économiques du territoire Aix-Marseille et Région Sud dénoncent les méfaits de la fast fashion et insistent sur la nécessité de légiférer ».
Cette déclaration rappelle qu’un projet de loi anti-fast fashion a été voté à l’unanimité par l’Assemblée nationale en mars 2024 et réclame que le Sénat s’en saisisse. Ce texte législatif une fois entériné sera une première étape indispensable pour réguler les pratiques de la fast fashion et réorienter la consommation vers des modèles plus durables. La fast fashion, mode éphémère ou mode express, est un segment de l’industrie vestimentaire qui se caractérise par le renouvellement très rapide des vêtements proposés à la vente, plusieurs fois par saison, voire plusieurs fois par mois. »
