Publié le 30 novembre 2018 à 12h37 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46
Le ministre du Logement et de la Ville a annoncé ce jeudi lors de sa venue à Marseille, 240 millions d’aides de l’État pour lutter contre l’habitat insalubre. L’État va aider, mais aussi contrôler…
«La situation aujourd’hui n’est pas acceptable», a déclaré Julien Denormandie lors de son intervention en préfecture de Région à Marseille, pour annoncer ses mesures. Expliquant notamment qu’il est là «pour les Marseillaises et pour les Marseillais» qu’il a longuement rencontré le matin, aux abords de la rue du drame, la rue d’Aubagne. Commerçants, habitants, seuls ou regroupés en associations pour œuvrer aux côtés des sinistrés, ont pu s’exprimer. Pour le ministre, Il est bien question de gérer l’urgence. Après l’effondrement des immeubles, plus de 1 500 Marseillais ont été délogés par des évacuations préventives et massives de bâtiments jugés suspects par la municipalité. Pour accélérer le diagnostic sur les immeubles évacués, le ministre a annoncé la mobilisation d’experts du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), un opérateur de L’État déjà sollicité pour intervenir sur le site du sinistre et chargé, à plus long terme, d’un diagnostic sur l’état du logement à Marseille. Julien Denormandie a surtout insisté sur la mise en place d’un «contrôle serré» de la bonne marche des opérations. Et notamment la bonne utilisation des 240M€ d’aides. Sur ce point, il s’est entretenu dans la journée avec le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin et la présidente de la métropole, Aix-Marseille Provence, Martine Vassal, qui a présenté la veille une Stratégie de lutte contre l’habitat insalubre à hauteur de 600M€. Cette dernière avait demandé à l’État d’y contribuer à hauteur de 229 millions. Le ministre a augmenté la mise en mettant dans l’escarcelle 240M€. Mais, en contrepartie, il leur demande «deux choses» d’une part «renforcer, accélérer la stratégie» pour «gérer l’urgence» mais aussi réhabiliter, à terme, le centre-ville de Marseille». Et, d’autre part, mettre en place «un suivi drastique, méthodique» avec des comités de suivi piloté par le Préfet. «Faire confiance, c’est bien, mais s’assurer des résultats, c’est mieux», a souligné le ministre -lors de son intervention en préfecture- qui prévient :«Je serai très ferme sur le contrôle de la mise en œuvre de ce que j’ai annoncé». Interrogé par Destimed sur la mixité sociale dans l’habitat à Marseille, il considère que «Marseille est une ville populaire et doit le rester» et a donc donné «des instructions très fermes à Monsieur le Préfet» qui vise les agréments demandés par la Ville et la métropole afin que cette mixité sociale soit assurée Enfin Julien Denormandie promet de revenir à Marseille autant de fois que nécessaire, avant d’aller mettre en place le Comité de pilotage marseillais du plan «Initiative copropriétés» qu’il a lancé, à Marseille, le 10 octobre dernier. julien_denormandie_29_11_18.mp3 Propos recueillis par Mireille BIANCIOTTO