Publié le 17 décembre 2017 à 20h13 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46
Le professeur Patrice Viens, directeur général de l’Institut Paoli-Calmettes (IPC) a été invité par le Département 13 en ouverture de la plénière de ce vendredi 15 décembre pour intervenir sur la lutte contre le cancer et expliquer l’importance qu’il accorde au vote qui concerne une subvention de 1M€ pour un équipement de radiothérapie IRM unique en Europe et une autre de 30 000 € pour mettre en place un projet de coaching sportif pour les patients.
C’est au sein de l’Hémicycle que le professeur Viens en avant-propos tient à remercier le Département des Bouches-du-Rhône : «Votre soutien ne se dément pas au fil des années et l’IPC ne serait pas ce qu’il est sans votre institution». Un soutien d’autant plus important que «le nombre de cancers ne diminue pas, sauf en ce qui concerne celui de l’estomac. Tous les autres, y compris celui du sein, augmentent. Un cancer du sein qui est aux Etats-Unis la première cause de mortalité chez les femmes de moins de 40 ans». Face à cette situation le professeur Viens explique: «Nous travaillons sur le dépistage, essayons de le rendre plus intelligent. La prévention est complexe car on ne connaît vraiment bien qu’une cause: le tabac. Nous sommes dans la lutte pour la prévention. Puis il y a le traitement, où de nombreux progrès existent». Il en vient à l’équipement que l’IPC va acquérir avec le concours du Département, la Métropole Aix-Marseille Provence et des discussions sont en cours avec la Région Sud. Le professeur reprend: «Cet équipement de radiothérapie IRM représente une vraie innovation de rupture». La radiothérapie consiste à exposer une partie du corps à des radiations ionisantes afin de détruire les cellules cancéreuses. La radiothérapie IRM, fruit d’une longue évolution technologique, a pour objectif le ciblage le plus précis possible de la tumeur à irradier, évitant au maximum l’irradiation des organes sains. «Nous mettons en place tout un projet de recherche, notamment avec des start-up, pour utiliser au mieux cet appareil». Au niveau du coaching sportif, il indique que «le cancer impose un traitement mais il importe aussi de s’occuper de la vie des patients et, pour eux, c’est une nouvelle vie qui commence. Pour s’y adapter nous entendons faire se rencontrer le monde des coachs sportifs en créant le projet « Rebond » qui vise notamment les patients traités par greffe de moelle». Vient l’heure d’un échange avec l’hémicycle. La première intervention concerne l’accompagnement des malades «un gros effort reste à accomplir», avance un élu. Le professeur ne nie pas «cela demande beaucoup de moyens et c’est parfois difficile lorsque l’on est pris entre le marteau et l’enclume du fait de certaines restrictions. Mais il est vrai que nous ne sommes pas toujours aussi bon que nous le souhaiterions». Une autre intervention concerne la durée des trajets pour se faire soigner: «Nous sommes très conscients de ce problème de transport, raison pour laquelle nous détachons un chirurgien à Martigues et avons installé là un hôpital de jour de chimiothérapie». Un autre élu s’inquiète de résultats d’une étude réalisée autour de l’Étang de Berre. Le professeur répond: «Il semble y avoir des éléments inquiétants, il faudra approfondir les études». Les deux délibérations ont été votées à l’unanimité.
Michel CAIRE