Publié le 24 mars 2013 à 4h00 - Dernière mise à jour le 10 août 2023 à 10h47
Runing in the rain
S’il fallait une preuve qu’en cinq ans, le marathon de Marseille a conquis ses lettres de noblesse, tant sur le plan des participants que du public, elle a été donnée ce 24 mars de façon éclatante, ou, plus exactement pluvieuse. En effet, le public a répondu largement présent. Et les athlètes n’ont pas caché leur satisfaction devant ce nouveau parcours, qui pénètre longuement dans le port de Marseille, offrant ainsi un point de vue unique et un parcours très roulant.
La pluie, toutefois, n’a pas permis que l’objectif de course en 2h13 soit atteint malgré un plateau d’une qualité jamais atteinte… Raison supplémentaire pour venir, ou revenir l’an prochain. Toujours est-il qu’il est 9h22 lorsque Nathan Chebet, légionnaire à Aubagne franchit victorieusement la ligne du semi-marathon en 1h08.
Martin Kiprugut Kosgei et Getu Teklu quelques minutes plus tard se retrouvent seuls en tête après avoir lâché Willliam Biama.
Puis, dans le port autonome de Marseille, Kiprigut Kosgei attaque, malgré un incident de parcours, il ne sera jamais repris. Il remporte en 2h19’22 » la 5e édition, celle de l’année Capitale européenne de la culture. Il n’améliore pas le record établi l’an dernier en 2h15’10 », ce qui n’enlève rien à la qualité de son exploit.
Les 2e et 3e places reviennent aux Kenyans William Biama et Sammy Chumba. Hamid Belhadj, le premier Français, prend une belle quatrième place. Et c’est la française Elaine Coburn, tout sourire, tapant dans les mains du public, qui l’emporte chez les féminines en 3h02’39.
Michel Parra, le président de Massilia Marathon co-organisateur de la manifestation, pense, en premier lieu, à tous ces bénévoles, sans lesquels cette épreuve ne serait pas possible ; à la nuit très brève qu’ils ont passé pour baliser le trajet, tout préparer, installer. « Après, il est évident que la pluie a rendu la course plus dure, c’est ce que nous disent les athlètes qui, par contre, ont apprécié le nouveau parcours, plus plat, plus roulant ». Toujours est-il « en cinq ans nous avons réussi à inscrire cette épreuve dans le paysage sportif national, avec une dimension festive, populaire, reconnue, et un plateau sportif qui prend de l’ampleur. Nous espérons que ce mouvement se poursuivra l’an prochain d’autant qu’au national une politique se met en place pour remonter une équipe performante en marathon ».
Il est 8h20, le marathon s’élance, quitte la Canebière pour rejoindre le Vieux-Port. Un Marseillais, admiratif tout autant que facétieux lance : « Courage, vous avez bientôt fini ». Quelques mètres plus loin, au chaud, à l’abri, on se réconforte d’autant mieux que l’on pense à ceux qui courent sous la pluie. Mais tous ne sont pas en mouvement, ainsi Marc, en maillot floqué au nom du Grand port maritime, est là, en train de boire tranquillement son café. Abandon précoce ? Non point, mais dernier relayeur de son équipe. « On fait ça pour le plaisir, l’ambiance. Nous devions être quatre mais un de nous a fait faux-bon au dernier moment, résultat, nous allons devoir courir plus de 13 km au lieu de 10 ». Pas de quoi faire peur au gaillard, qui, certes, n’a fait qu’un marathon dans sa vie, voilà plus de vingt ans, l’âge qu’il avait alors, mais il joue toujours au rugby, à Gignac.
Avi Assouly, député, représentant la Région, se réjouit : « Malgré le temps, cette manifestation offre une belle image de Marseille avec de l’amitié, des échanges, de la solidarité avec l’association Sourire à la vie. C’est beau ».
Deux politiques arrivent en short, au terme du semi marathon. Christophe Madrolle, Modem, indique : «le jour où je battrais les Christophe Masse (PS) ou Dominique Tian (UMP), j’arrête la politique… Ce n’est pas encore pour cette année ». Dominique Tian, 2h09, considère : « c’est un très beau parcours, très roulant. Malheureusement avec les flaques d’eau il ressemblait par moment à un 3000 steeple, mais vraiment le circuit a connu de grandes améliorations cette année ».
Alors, Richard Miron, l’adjoint aux sports de Marseille, à l’écoute des uns et des autres, peut avancer : « Nous proposons la plus belle des visites de la cité phocéenne. Et le succès populaire va croissant. Cette année, de plus, nous avons eu de beaux champions au départ et, toujours, tout au long du parcours, des bénévoles admirables ».
Maurice Di Nocera, élu en charge des grands événements à la ville de Marseill, conclut : « c’est un grand événement, même sous la pluie. Cette dernière, d’ailleurs, était déjà présente lors de la première édition , et on voit à quel point l’épreuve a su se développer, alors je n’y vois qu’un gage de succès pour les années à venir ».
Bref tout le monde est Happy again…
Luc CONDAMINE