Marseille 13/14. Inauguration d’un centre social chargé de symboles

Publié le 20 mars 2023 à  17h19 - Dernière mise à  jour le 6 juin 2023 à  21h04

«Marseille est de retour». Impossible de ne pas sacrifier à ce leitmotiv utilisé comme un mantra par le maire depuis ses vœux. Il faut dire que ce Centre social des 13e et 14e arrondissements de Marseille, a été construit au cœur de trois cités et que les habitants l’attendaient depuis des lustres en remplacement d’anciens locaux moins bien situés et moins fonctionnels. Une petite structure à la hauteur d’une ville mais un formidable outil pour les populations du secteur. Le centre social a été renommé Germaine Tillion en hommage à la résistante.

Inauguration du Centre social Germaine Tillion par le maire de Marseille (Photo Joël Barcy)
Inauguration du Centre social Germaine Tillion par le maire de Marseille (Photo Joël Barcy)
Le tout nouveau centre social Germaine Tillion  (Photo Joël Barcy)
Le tout nouveau centre social Germaine Tillion (Photo Joël Barcy)

Coups de griffe à l’ancienne majorité

Un centre social c’est «un repère pour les habitants», note Benoît Payan à la tribune mais c’est aussi un marqueur politique, l’occasion de montrer sa différence dans ce secteur symbolique des quartiers Nord. Des selfies, des habitants tout sourire, il n’en fallait pas plus au maire pour vanter son action et placer quelques banderilles en direction de l’ancienne municipalité. «Pendant trop, trop, trop longtemps la ville s’est tournée vers des quartiers et pas vers d’autres, maintenant ça doit s’arrêter. La ville est à tout le monde», glisse Benoît Payan aux femmes de la cité qui l’entourent avant de rejoindre des jeunes dans un atelier de peinture. Il s’installe au milieu du groupe et emprunte des pastels. Sous ses traits de crayons Marseille, vue de la mairie, se dessine. L’ambiance est chaleureuse, le ton se fait lyrique à la tribune. «Quelle force vous nous donnez, quelle justification à l’action publique vous faites, sans vous, sans votre présence, sans les habitants de ce quartier Marseille ne serait pas Marseille».

Un centre totalement adopté

Enfants et parents ont vite adopté ce centre, ses jeux, ses activités diverses. Soraya Amada est venue avec ses deux petites nièces et elle est ravie: «Les enfants découvrent de belles choses, ils rencontrent des jeunes de leur âge et il y a plein d’activités». L’une des deux petites, Aalyah, a pris des feutres et une grande feuille sur laquelle elle a dessiné «des guirlandes, des arbres, un soleil et là j’ai fait la table et je dessine le repas avec des chips, des bonbons, des biscuits et un gâteau d’anniversaire». Pour Aminata Chassain: «Cela permet aux enfants de se développer, de rencontrer d’autres enfants. On est contents d’avoir ça». Au-delà le centre est là pour compléter le rôle de l’école et est un carrefour intergénérationnel. «On a du soutien scolaire pour les primaires et de l’aide aux devoirs pour les collégiens notamment les troisièmes pour les aider à passer leur brevet», note fièrement Sophia Guerchouche, la vice-présidente du centre. «Nous avons aussi des cours de théâtre, de danse, de hip-hop, de capoeira…». Et d’ajouter: «C’est la vie rêvée, c’est ce qu’on attendait».

La clé du développement des enfants

Ce centre social flambant neuf côtoie la copropriété dégradée des Corot. Pour Samia Ghali, maire adjointe en charge des dossiers de renouvellement urbains «La rénovation urbaine c’est long, et les enfants n’ont pas le temps d’attendre que tout soit bouclé. Ces équipements de proximité rendent l’action publique visible». Et ne lui parlez pas de l’image parfois négative des centres sociaux, de leur dégradation: «Ne pas aider un centre social, c’est aider le trafic; ne pas aider un centre social c’est susciter de la délinquance. Je suis bien placée pour le savoir, je suis née dans ces quartiers et je connais le rôle d’un centre social dans un territoire en matière d’aide aux devoirs ou des activités ludiques. Un centre social joue un rôle essentiel il permet aux enfants de s’éveiller, de grandir, de permettre aux mères d’aller travailler.» D’autres centres sociaux devraient bénéficier d’une rénovation ou une construction dans les quartiers Nord de Marseille. Reportage Joël BARCY Le centre social Saint-Just La Solitude a déménagé et s’est installé au 2, impasse Signoret (13e) – en face de l’école Corot – dans un des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) du territoire Marseille-Provence. Il intègre un bâtiment de plain-pied d’une superficie totale de 854 m², plus neuf, plus moderne et plus grand. Lors de son inauguration, ce samedi 18 mars, le centre social a pris le nom de Germaine Tillion. [(

Diaporama de Joël Barcy

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