Sur terre, sur mer, dans les airs, ce 8 mai rimera avec sécurité. 6 000 policiers, 1 000 agents de sécurité, des drones, des bateaux, un avion Awacs et un Rafale… Jamais Marseille n’aura connu un tel dispositif. La ville essuie les plâtres en quelque sorte, l’arrivée de la flamme dans la cité phocéenne c’est une répétition avant Paris alors pas question de se rater.
150 000, 200 000…
Difficile de savoir combien de milliers de spectateurs seront présents à Marseille pour admirer l’arrivée de la Flamme Olympique et assister aux diverses animations et concerts. La jauge autour du Vieux-Port est limitée à 150 000 mais la Corniche, le Pharo ou la rade Nord devraient aussi voir des touristes pour admirer le Belem et son escorte marseillaise.
« On n’a jamais eu affaire à un objet aussi complexe »
« Ce n’est pas rien que de sécuriser un tel événement », concède Benoît Payan, le maire de Marseille en associant fierté et ampleur de la tâche. « Sécuriser la venue du Pape c’était particulier mais elle s’est déroulée dans un stade. Là on est dans un espace ouvert (les abords du Vieux-Port) et dans un espace maritime, c’est une première. Objectivement on n’a jamais eu affaire à un objet aussi complexe », explique Benoît Payan. « Je pense qu’on va réussir à faire quelque chose qui n’a jamais été fait. On s’est mis en condition, on a imaginé ce qui pouvait se passer et on y apporte les réponses les plus sécuritaires mais aussi les plus fluides pour que cela reste une fête extrêmement populaire ».
Dispositif sans précédent
Les chiffres donnent le tournis. 3 060 CRS et gendarmes mobiles, 1 805 policiers de voie publique, 84 dans les transports, 63 sur l’eau, 73 policiers d’élite sur des points hauts, 20 plongeurs, 201 démineurs sans compter le millier d’agents de sécurité privée. Bref, le bleu et le noir se verront dans toute la ville. « On n’a jamais déployé autant de policiers, de gendarmes, d’expert dans tous les domaines de la lutte contre le terrorisme ou la délinquance», relève le préfet de police Pierre-Édouard Colliex. «Ce sera un dispositif terre, mer et air avec notamment un avion Awacs qui surveillera la zone, accompagné d’un Rafale pour sa sécurité. Notre mission est de garantir que tout le public qui rentre sur le vieux port a été filtré, contrôlé et a subi des palpations de sécurité pour garantir qu’aucun objet dangereux, aucune arme ne soient amenés au milieu de la foule et garantir la sécurité des gens qui viennent au spectacle». Des policiers en civils seront aussi au milieu de la foule pour lutter contre la petite délinquance. Enfin comme dans les stades, les bouteilles en verre seront aussi interdites. En revanche tous les commerces et restaurants restent ouverts.
« Fierté nationale et marseillaise »
« Depuis des mois nous travaillons ensemble pour que l’événement soit grandiose, qu’il soit une fierté pour le pays et Marseille», indique le préfet de région Christophe Mirmand. « Nous sommes conscients de notre responsabilité collective pour que l’événement se déroule bien et associe le plus largement possible la population ». C’est en quelque sorte une répétition avant Paris, vous êtes observés ? « C’est la première étape symbolique de l’arrivée de la flamme sur le territoire national. C’est en quelque sorte la démonstration de pouvoir délivrer un événement exceptionnel et nous aurons, je crois le souci d’être à la hauteur ».
Reste une inconnue, la météo. Le préfet maritime, Gilles Boidevezi l’a rappelé: «Si le mistral dépasse 20 nœuds en vent établi, seuls pourront sortir les voiliers traditions. L’armada pour accompagner le Belem serait alors sérieusement réduite ». On croise les doigts.
Reportage Joël BARCY