Publié le 21 janvier 2014 à 22h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h13
La Villa Méditerranée à Marseille accueille la huitième session plénière de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée. Michel Vauzelle, le président de la région Paca, Francesco Amoruso le président de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée, Claude Bartolone, le président de l’Assemblée Nationale et Jean-Pierre Bel, le président du Sénat, ont ouvert les débats, en rappelant la gravité de la situation dans cette zone du monde et le champ des possibles qui existe.
«Il est bon que les peuples de la Méditerranée se rencontrent et se parlent», se réjouit Michel Vauzelle. Estimant que «l’existence de cette assemblée est nécessaire pour aborder des points de vue très importants, pour interpeller les Européens afin qu’ils définissent quelle relation ils veulent construire avec le sud de l’Europe, la Méditerranée mais aussi avec l’Est où les choses ne sont pas très claires. Je pense à la Russie et la Turquie ». Michel Vauzelle rappelle que deux réunions vont avoir lieu à la Villa Méditerranée: l’une portera sur les questions de santé et l’autre sur le tourisme de masse. Puis de rappeler que le Président de la République lui a commandé un document sur une Méditerranée de projets.
« Concernant le conflit israélo-palestinien il existe des raisons d’espérer »
Francesco Amoruso propose que le rapport «Avec la jeunesse méditerranéenne maîtriser et construire notre communauté de destin» présenté par Michel Vauzelle au Président de la République «devienne un document officiel de notre association et soit transmis à nos gouvernements respectifs ». Puis d’expliquer : «Nous avons dû adapter notre rôle à la situation de crise internationale que nous connaissons : Le conflit israélo-palestinien qui n’a toujours pas trouvé de solution, le drame syrien, la tragédie des centaines de personnes qui trouvent la mort en mer en tentant de rejoindre l’Europe ».
A propos du conflit israélo-palestinien, il tient à préciser : «Il existe des raisons d’espérer. Un ministre israélien vient de déclarer que son pays était prêt à une paix historique fondée sur deux Etats et deux peuples. Et le Président Mahmoud Abbas a indiqué pour sa part qu’en cas d’accord équitable, son pays signerait la paix».
Il souligne que lors de cette session seront abordées des questions telles que les relations avec la Russie, l’activité économique et l’investissement en Méditerranée, le statut de la femme au lendemain des révolutions arabes, ainsi que les droits de l’Homme. Il avoue: «Je suis fier du travail accompli. Notre assemblée, parmi les organisations internationales, est celle qui a le budget le plus limité mais, par le travail accompli et celui que nous allons réaliser, est l’une des organisations les plus engagée en faveur du grand projet qui vise à transformer la Méditerranée en zone de paix et de développement».
«Marseille a vocation à être la métropole de la politique méditerranéenne en France»
Claude Bartolone avance : «Marseille a vocation à être la métropole de la politique méditerranéenne en France ». Il poursuit :«La diplomatie parlementaire a toute sa place d’autant que nous pouvons inscrire notre action dans le temps long. Nous devons traiter de la gouvernance démocratique, le règlement des conflits, l’égalité homme/femme, la situation économique et l’emploi. C’est ainsi que se forgera la Méditerranée du 21e siècle qui, pour naître, ne se satisfera pas de réponses tièdes. Depuis les printemps arabes, espérance et crainte alternent. L’histoire ne se fait pas tranquillement, nous le savons, mais l’inquiétude va de pair avec l’optimisme car des développements positifs se font jour ».
Selon lui : «Au Sud comme au Nord, nous partageons les mêmes ingrédients : la démocratie, la prospérité et la société civile. Nous, parlementaires, pouvons aider à mêler harmonieusement ces ingrédients dans le grand chaudron de la Méditerranée. Cet espace d’échanges a été le lieu de très grandes cultures et il peut le redevenir. L’Assemblée parlementaire de la Méditerranée peut y contribuer. Elle peut être un relais puissant d’échanges entre les élus, impulser une nouvelle coopération décentralisée, favoriser les mobilités. La Méditerranée est notre avenir, à nous de le construire ».
«Nos destins sont indissociables, à nous de choisir les liens que nous voulons construire »
Jean-Pierre Bel, le président du Sénat rend hommage à Marseille. «Ville formidable, ode au métissage et donc à la modernité. Et il ne faut pas se tromper, la Méditerranée n’est pas une mer du passé, elle occupe toujours une place centrale et donc stratégique». Il prévient : «Nos destins sont indissociables, à nous de choisir les liens que nous voulons construire. Alors, la Méditerranée peut préfigurer un nouvel ordre mondial : une rencontre Nord/Sud, Est/Ouest, elle qui a vu naître les trois monothéismes, des civilisations, une mer d’échanges et de passage ».
Cette zone, aujourd’hui, connaît des crises, qui renforcent des extrémistes qui s’appuient sur un prétendu choc des civilisations. C’est pour une autre voie que plaide Jean-Pierre Bel. « Mais les défis sont immense : le développement économique, la transition énergétique, la formation des jeunes. Notre assemblée permet la confrontation mais surtout elle renoue un cercle vertueux car c’est tous ensemble que nous pouvons trouver des solutions ».
Michel CAIRE