Publié le 26 juin 2016 à 19h48 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h27
Du 8 au 13 juillet Marseille va accueillir la première École des Objectifs du développement durable, une manifestation qui s’inscrit dans le mouvement naît à Paris avec la Cop 21 et qui se poursuivra, quelques jours après Marseille, à la Med Cop 22 à Tanger qui, elle même, sera suivie de la Cop 22 à Marrakech. Cet événement, auquel doivent participer plus de 200 personnes de 40 nationalités différentes, est organisé par la l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), Aix-Marseille Université (AMU) et l’Agence Française pour le Développement. Tour à tour Yvon Berland, le président de l’AMU, Jean-Paul Moatti, le PDG de l’IRD, Dominique Maraninchi, le président de l’IMéRA et Bernard Valero, directeur de l’Avitem/Villa Méditerranée ont exprimé l’importance qu’ils accordent à cette manifestation qu’ils entendent bien voir devenir perenne et prendre de l’ampleur.
«Notre objectif est de faire travailler tout le potentiel scientifique de notre territoire sur des questions de société et, quoi de plus transversal que le développement durable», avance Yvon Berland. Jean-Paul Moatti avoue pour sa part : «Cette école doit beaucoup à …. Zinedine Zidane. En effet en 2007, je participais à l’école d’été de Boston et, le soir, j’allais suivre la Coupe du Monde. Qu’elle n’était pas ma surprise de voir que nous étions de nombreux francophones à suivre la compétition. Je n’ai rien contre Boston mais il me paraissait pertinent que Marseille propose aussi son école d’été ». Et de préciser que celle-ci rassemblera des acteurs d’horizons multiples du Nord et du Sud : scientifiques, chercheurs, enseignants-chercheurs, cadres de ministères, d’administrations et d’entreprises, représentants d’agences ONUsiennes, responsables d’ONG, doctorants et post-doctorants. «La science, poursuit Jean-Paul Moatti, a pris, en 2015, sa place, tant dans l’agenda Nord/Sud sur le développement durable que dans le compromis positif de la COP 21. Mais, dans le même temps, c’est comme si la science était une opération du Bon Dieu. Avec cette École, il va être question de ce que la communauté scientifique peut apporter comme réponses aux enjeux du développement durable et du changement climatique». Met l’accent sur le paradoxe français et francophone : «La science française et francophone se comporte bien et, dans le même temps, elle est sous-estimée et pèse peu dans les débats internationaux. Pourtant, sans elle, il n’aura pas été question de la couverture maladie universelle». Revient sur la Région. «Ce qui se passe en Paca et notamment à Marseille sur le plan scientifique a un poids significatif mais il n’est pas suffisamment reconnu», regrette-il.
Dominique Maraninchi présente l’IMéRA. «L’Institut accueille des chercheurs et des artistes en résidence (entre 3 et 12 mois selon les appels à candidatures) et quelques équipes multidisciplinaires porteuses d’un projet collectif pour des séjours de courte durée. Les résidents y poursuivent leur propre projet de recherche en lien avec des équipes et des laboratoires d’Aix-Marseille. L’Institut développe les interactions entre sciences humaines et sociales (SHS), entre sciences, entre SHS et sciences exactes, expérimentales, et de la santé, ainsi que les relations entre arts et sciences. Il travaille également sur la Méditerranée au sens large» . Il considère enfin : «Marseille est le bon endroit pour accueillir cette école, c’est un pôle d’excellence avec des scientifiques qui acceptent de décloisonner».
Séance inaugurale, conférences plénières dispensées par des leaders d’opinion, tables-rondes et débats rythmeront la formation. Les journées des 8 et 9 juillet seront consacrées à l’analyse de sujets essentiels pour atteindre les objectifs du développement durable. Les 11, 12 et 13 juillet permettront d’aborder, avec des experts du domaine et des grands témoins, les questions de santé, d’environnement et d’inégalités, afin de faire émerger des propositions pour répondre à ces enjeux globaux.
L’école d’été verra la participation de personnalités internationales : Youba Sokona, vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat 5GIEC, Prix Nobel) ; Monique Barbut, secrétaire exécutive de la Convention des nations Unies sur la lutte contre la désertification, Noureddine Yasaa, vice-chair du GIEC (Prix Nobel), directeur de l’Institut des énergies renouvelables à l’Université d’Alger, Pierre Jacquemot, président de l’ON Gret, ancien ambassadeur de France, Fathallah Sijilmassi, secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée…
Michel CAIRE