Publié le 20 février 2022 à 18h40 - Dernière mise à jour le 19 décembre 2022 à 16h10
Plus de 200 personnes ont rendu un dernier hommage à Michel Montana, le président-fondateur du « Mondial La Marseillaise à pétanque », disparu à l’âge de 90 ans.
«On te croyait éternel et tu l’es pour chacun d’entre-nous», lance Marie-Laure Augry lors des obsèques de Michel Montana, celui qui restera à tout jamais « LE » président du « Mondial La Marseillaise à pétanque », décédé à l’âge de 90 ans. Elle intervient au nom de deux des trois mondes de Michel Montana, celui de la presse et du showbiz. Elle évoque «ce bavard pudique» dont «la tolérance, la bienveillance, ton enthousiasme nous faisait du bien. Tu étais un magicien de la vie».
Pour accompagner Michel Montana ce vendredi 19 févier le ciel a opté pour le bleu mais, de toute façon: «Il aurait dit que, même « si le ciel est gris, il faut toujours voir un coin de ciel bleu »», souligne son fils Vincent, avant de rendre hommage à sa maman, Marie «le pilier». Rappelle encore: «Michel Montana était un enfant de Marseille à laquelle il a rendu toutes ses lettres de noblesse».
«Il aurait pu être aigri, mais non, c’était l’inverse»
Et de céder la parole à Jean-Marc Coppola, adjoint communiste de la ville de Marseille, en charge de la Culture, pour qui Michel Montana était l’homme de 1 000 projets, 1 000 vies, tous reliés par l’amour des autres et de Marseille. Il célèbre: «Cet acharné défenseur de « La Marseillaise » et de la presse». Ne cache pas être très fier «de l’avoir compté parmi mes amis», tant il était, «magnétique, brillant œcuménique. Il savait dans le même temps être sérieux, amusant, interrogatif, facétieux. On sortait fasciné d’une rencontre avec un tel homme». Il raconte: «Il a connu la pauvreté, la discrimination, le port de l’étoile… il aurait pu être aigri, mais non, c’était l’inverse, il rayonnait» et avait «un goût insatiable pour les différences». L’élu ne manque pas d’évoquer tous ces anonymes «qu’il a pu aider». Alors, pour Jean-Marc Coppola: «Il savait mieux que quiconque vivre comme tout le monde en étant comme personne».
«Partager un bout de vie avec ceux qu’il appelait ses compagnons de route»
Vincent Montana reprend la parole, évoque toutes les personnalités dont il fut l’ami, les tableaux de Picasso refusés, l’œuvre de César oubliée dans un avion tout comme le poème écrit par Aragon sur un bout de nappe… «Son plaisir n’était pas dans le paraître mais dans le fait de partager un bout de vie avec ceux qu’il appelait ses compagnons de route».
«Il était de la famille bien avant moi»
François Xavier Diaz, le petit fils de Paul Ricard raconte: «Ma première rencontre avec Michel Montana remonte à cinquante ans. Je dois avouer que je ne m’en souviens pas… je venais de naître. Il était de la famille bien avant moi. Michel tu nous manques même si je sais que, non seulement, tu es dans l’Histoire mais que tu as écrit l’histoire». Il s’imagine: «Je te vois, là-haut, avec Paul, Patrick, Yves ou Henri Salvador, César qui t’appellent pour une pétanque…».
«Celui qui est aimé des hommes est aimé du ciel»
Le grand rabbin de Marseille Reouven Ohana, parlant de Michel Montana, évoque «un homme honorable, c’est à dire celui qui honore les autres par ses qualités d’humaniste et d’altruiste». Puis, il avancera : «Celui qui est aimé des Hommes est aimé du ciel».
Michel CAIRE
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Ils se souviennent: du sourire aux larmes
René Baldaccini, fondateur de Radio Star et neveu de César ne cache pas son émotion tant son histoire est liée à celle de Michel Montana: «Je le connais depuis 1973, et aujourd’hui c’est la dernière fois que je le sonorise». La maire-adjointe de la ville de Marseille, Samia Ghali se souvient «de soirées de discussions, de rires, de relations d’amitié. Pour moi le « Mondial La Marseillaise » sans Michel ce n’est plus le Mondial».
Pierre Souvignet, PDG de « La Boule Obut » souligne: «Michel a accompagné « La Boule Obut », il a été un fidèle. Il a marqué la vie de mon père, il a aidé au développement de notre société. C’était un monument avec lequel nous avons eu la chance de nouer des relations personnelles». L’ancien président du département des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini parle d’«un grand ami, un homme extraordinaire d’une fidélité absolue».
L’ancien sénateur communiste Robert Bret : «J’enterre un ami, je lui portais beaucoup d’affection tant il était chaleureux, convivial, épicurien». Pour Jacques, propriétaire du « Marengo », bar historique qui a accompagné quelques afters et befores durant le Mondial… nombre de souvenirs lui reviennent. «Nous habitions à côté sur le Vieux-Port et nous nous nous retrouvions le soir au « Café des arts » pour refaire le Monde».
Patrick Amato, ancien directeur général de la Safim: «C’était ma famille. Je le connaissais depuis 1975. Et, pendant toutes ces années il a été mon ange gardien. Il a défendu avec âpreté « La Marseillaise », « le Mondial ». Avec lui c’est l’un des derniers grands personnages de Marseille qui s’en va».
Anne-Marie Estienne d’Orves: «Michel était un homme merveilleux et, pensant à lui, je ne peux que penser à Roger (le Pr. Roger Luccioni, son époux NDLR). Tous les deux s’appelaient tous les jours. Ils étaient différents mais ce qui les unissait c’est leur amour pour le genre humain. Et, lorsque Roger est parti, Michel a été d’une fidélité que je n’oublierai jamais. J’aimais son rire, ses yeux pétillants».
André Molino, maire PCF de Septèmes-les-Vallons: «Je connais Michel depuis les années 70. Je travaillais alors à « La Marseillaise ». C’était quelqu’un d’exigeant et d’humain qui était toujours là pour t’aider quand tu en avais besoin».
Christophe Madrolle, conseiller régional se souvient: «Lorsque nous nous croisions il me lançait: « Eh l’Écolo », avec un grand sourire. Et nous parlions de tout, de politique mais aussi et surtout de Marseille et de la Méditerranée. Michel était tel un phare éclairant et lumineux».
Jean-Pierre Abehassera se souvient: «Notre première rencontre a eu lieu en 1968, je m’occupais du journal de « Waldeck Rochet ». Nous avons alors découvert que nous avions les mêmes origines, les mêmes opinions et nous ne nous sommes plus quittés. J’étais le représentant en France de tous les moyens des pays socialistes. Et que d’aventures… Je me souviens de la fois où, sur la Place Rouge, nous courions avec Michel pour rattraper des gens qui venaient de nous voler une caisse de Cognac… Michel était l’ambassadeur de Marseille, de « La Marseillaise », de Ricard ».
Karim Allouache a été présent aux côtés de Michel Montana à « La Marseillaise » dans les grands jours comme dans les plus sombres : «C’était un ami, un maître pour moi. Ce grand monsieur était à la fois exigeant professionnellement et profondément humain. Il m’a fait grandir. Son secret: il aimait les gens».
Patricia Maillé-Caire, directrice de la rédaction de « Destimed », ancienne journaliste de « La Marseillaise » : «Michel a toujours fait partie de ma vie. Je l’ai connu j’avais 17 ans. Je lui dois ma carrière, mon mariage. Et celui qui répondait toujours présent lorsque tu avais besoin d’aide, je lui dois aussi la vie… sans son intervention, et celle de son ami le Pr Luccioni, je ne serais plus… Merci Michel.»
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