Publié le 30 novembre 2017 à 14h57 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h48
À la fin de chaque année, le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) [[Le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) est une instance partenariale qui rassemble tous les acteurs de la sécurité et de la prévention sous l’égide du Maire de Marseille : la ville de Marseille, le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, la Préfecture de police et le Procureur de la République. Elle a pour mission de définir et mener des actions concertées visant à lutter contre la délinquance et améliorer la sécurité de tous les Marseillais.]] organise une assemblée plénière pour exposer les conclusions du bilan annuel de ses activités et mener une réflexion sur les prochains travaux de l’instance. Dans ce cadre, la ville de Marseille a signé deux conventions. La première a porté sur l’accueil, dans les centres sociaux et les Maisons pour Tous, de mineurs condamnés à des travaux d’intérêt général (TIG), en partenariat avec le Tribunal de grande instance et la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Un second accord a également été conclu avec le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône sur la sécurisation des Maisons de solidarité. Et toujours à cette occasion a été lancée officiellement la commission « Vie et tranquillité nocturnes ».
Caroline Pozmentier-Sportich, adjointe au maire de Marseille en charge de la Sécurité publique et la Prévention de la délinquance vient de présenter le 9e Conseil local de sécurité et prévention de la délinquance (CLSPD) en présence de Christophe Reynaud, directeur de cabinet du préfet de police des Bouches-du-Rhône, Xavier Tarabeux, Procureur de la République de Marseille et Maurice Rey, en charge de la Prévention de la délinquance et de la radicalisation au Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, représentant la Présidente Martine Vassal. Cette séance a été l’occasion de dresser un bilan de l’année 2016 et de présenter les nouveaux axes de travail de 2018 et en premier lieu la charte de tranquillité de la vie nocturne. Caroline Pozmentier-Sportich rappelle que le 29 juin dernier a été signée la nouvelle Stratégie Territoriale de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (STSPD) 2017-2020. «Fruit des travaux menés à bien par le CLSPD depuis l’adoption de notre premier programme d’action il y a 7 ans.» Souligne à ce propos : «Le Président de la République a parlé de continuum. Nous, à Marseille, cela fait 7 ans que nous nous efforçons de le consolider et poursuivons nos efforts.» Rappelle l’importance des actions «le plus en amont possible au moyen d’actions innovantes faisant appel à l’implication et à la responsabilité parentales me paraît être un enjeu pour nous.» Pour l’élue : «Un enfant délinquant est d’abord un enfant en danger, et nous devons unir nos efforts -acteurs municipaux, travailleurs sociaux et personnels de l’Éducation Nationale – pour détecter le plus tôt possible les risques de décrochage et venir en appui aux familles qui recherchent conseil et soutien.» L’élue à la sécurité, évoque la candidature de la Ville à l’expérimentation de la police de sécurité du quotidien lancée par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb. Une réponse est attendue pour le début de l’année 2018. Caroline Pozmentier-Sportich croit aux chances de Marseille où la coproduction de la sécurité est «réelle et ancienne». Un travail partenarial qui se poursuit avec une troisième phase de vidéo-protection avec 500 nouvelles caméras qui seront installées entre 2018-2019 et financées par le Conseil Départemental et L’État. Elle aborde également la vie nocturne. «Le développement de l’activité nocturne est indispensable pour conforter l’image de la ville et attirer de nouveaux visiteurs. C’est dans cette perspective que j’ai souhaité lancer un débat sur la nuit -une nuit qui soit à la fois animée et attirante, respectueuse et durable. Nous verrons lors de la table ronde combien les acteurs de la nuit sont nombreux et combien il est nécessaire de privilégier une approche globale favorisant la vie nocturne tout en sécurisant les lieux festifs et en assurant la tranquillité des riverains.». Entretien.. ste-041_caroline_pozmentier_pres_clspd_28_11_17.mp3 Xavier Tarabeux revient sur cette assemblée plénière, l’occasion d’un bilan d’une politique qu’il considère «volontariste» et «partenariale». Les 1 030 caméras installées sur Marseille «ont permis à la justice 2 000 réquisitions judiciaires depuis le début de l’année», rappelle-t-il. Évoque une stratégie territoriale commune renouvelée autour de 3 axes: «la tranquillité de l’espace public» avec la question de «la vie nocturne»; l’accompagnement des publics «avec l’aménagement des peines, les travaux d’intérêt général» -un protocole va être signé entre le TGI et la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) sur 50 postes ouverts dans des centres sociaux pour des mineurs condamnés -. Et, enfin, «un meilleur accès au Droit avec le projet d’une Maison de la Justice et du Droit à Marseille» qui devrait ouvrir en 2018. Ce bâtiment de 1000 m² sera situé boulevard Capitaine Gèze dans le 13e arrondissement de Marseille. Trois axes dans une politique «plus globale» pour «prévenir la délinquance, diversifier les réponses judiciaires» : violences conjugales avec 800 procédures traitées depuis le début de l’année ou en collaboration avec le Barreau de Marseille, activation du téléphone «grave danger» pour l’accompagnement des femmes victimes et enfin, le traitement des violences d’agression sexuelle. Il souligne deux enjeux des travaux d’intérêt général, «un judiciaire, une prévention de la récidive» et un autre social, une réinsertion sociale par le travail qui «permet de remettre le pied à l’étrier». Il finit par rappeler les mesures mises en œuvre pour lutter contre la radicalisation dont la nomination de référents formés à Marseille pour faire remonter l’information «traitée au niveau de la Préfecture et par la Police en lien avec le parquet». ste-040_procureur_xavier_tarabeux_28_11_17.mp3 Christophe Reynaud revient pour sa part sur cette «coproduction» de la sécurité. Indiquant que l’État participe «à la prévention de la délinquance en finançant des actions», citant, entre autres, la vidéoprotection avec 8,5M€. Et d’annoncer: «Compte tenu des résultats obtenus en termes d’aide à l’élucidation d’enquêtes, ce financement sera poursuivi.» Il salue l’effort fait par la ville de Marseille dans la lutte contre la radicalisation avec la formation de référents. Pour la future charte de tranquillité de la vie nocturne, il souligne que la Préfecture «peut fermer des établissements qui ne respectent pas le règlement en matière de bruit ou de vente d’alcool». Et lance un appel à la responsabilité de tous, commerçants, citoyens et acteurs de cette vie nocturne pour instaurer cette nouvelle tranquillité. ste-042_christophe_reynaud_dir_de_cabinet_de_la_prefecture_de_police_des_bouches_du_rhone_28_11_17.mp3 Maurice Rey, défend les trois axes de la politique du Conseil Départemental : la prévention, la sécurité et l’aide aux victimes et en donne des exemples. Les médiateurs devant les collèges, l’achat de véhicules (à hauteur de 80% de 300 000 euros) pour la police municipale de Marseille, une «première» . Les caméras de vidéo-protection, dont le département finance 30% de la 3e phase et 80% pour celles installées devant les collèges et les écoles primaires. Parle également d’une autre innovation, la mise en place du téléphone « grave danger » avant même que l’État y ait pensé. Annonce la formation d’une Garde républicaine à cheval à Marseille. Une demande de la Présidente Martine Vassal qui a reçu l’aval du ministre de l’Intérieur le 10 novembre… Il rappelle que le Conseil départemental aide Marseille « d’une manière forte». En ce qui concerne le financement de ces trois axes, il relève que son budget est en augmentation depuis 3 ans. Au cours de l’assemblée plénière du CLSPD une convention a d’ailleurs été signée entre le Conseil Départemental 13 et la Ville de Marseille sur la sécurisation des Maisons de la solidarité… ste-044_maurice_rey_clspd_28_11_17_court.mp3 Reportage Mireille BIANCIOTTO