Publié le 16 novembre 2019 à 12h21 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h25
C’est Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, qui, avec Bernard Bigot, président de l’Usine Extraordinaire Marseille 2019, Directeur Général Iter Organization, a inauguré la 2e édition de l’Usine Extraordinaire qui se tient à Marseille jusqu’au 16 novembre en marge du CNI présidé par le Premier ministre, Édouard Philippe. A leurs côtés, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, Thierry Chaumont, vice-président de l’édition 2019 de L’Usine Extraordinaire, Christine Baze, Présidente d’Industries Méditerranée et Bruno Grandjean, Président de la fondation Usine Extraordinaire, ainsi que 73 partenaires industriels sont venus porter haut les couleurs de l’Industrie du territoire, notamment auprès des nombreux collégiens et lycéens présents en cette première journée.
Bruno Le Maire rappelle: «L’industrie c’est l’emploi. Cela l’est d’autant plus qu’un emploi industriel entraîne la création de 3 ou 4 emplois dans les services. Il ne peut donc y avoir de plein emploi sans l’industrie. L’industrie c’est aussi la souveraineté nationale. C’est enfin de la culture, la France n’existe pas sans sa culture industrielle, ouvrière». Le ministre n’hésite pas à déclarer: «Nous portons la responsabilité de la montée des extrêmes. Car, lorsque l’on accepte la suppression d’un million d’emplois ouvrier en France il faut à un moment en payer la note et la nôtre c’est la montée des extrêmes dans notre Pays». Bernard Bigot, président de l’édition marseillaise de l’Usine Extraordinaire considère que «cette manifestation est une chance incroyable et unique de découvrir à Marseille, en seulement quelques heures, des dizaines d’industries dont la visite dans les usines, si cela était envisageable, prendrait des années». Il met en exergue «le potentiel unique de l’Industrie française» et les carrières qu’«elle offre à la jeunesse», alors que paradoxalement ce sont encore cette année près de «50 000 emplois ne trouveront pas preneurs…» Bruno Le Maire revient sur la décision du Président de la République de partir à la reconquête industrielle. «Une question d’une importance vitale. Et nos choix industriels donnent des résultats concrets», assure-t-il. Il propose de mieux faire encore et invite le monde de l’industrie à s’appuyer sur l’exemple de la filière aéronautique «qui a su particulièrement bien se structurer».
Des emplois industriels recréés»
«La France, pour la première fois depuis dix ans, recrée des emplois industriels», se félicite Bruno Le Maire qui dénonce: «L’ancien modèle visant à délocaliser nos productions à l’étranger c’est soldé par un échec total. Nous avons été l’une des Nations qui a le plus délocalisé. Résultat nous avons moins d’emplois et plus de CO². Nous proposons donc une relocalisation des industries de pointe». Cite notamment: «Une batterie produite en France c’est 5 fois moins de CO² qu’une réalisée en Chine» sans parler du transport et de se prononcer en faveur de la mise en place d’une taxe carbone aux frontières de l’Europe. «Nous allons mettre à l’œuvre toute notre énergie politique pour obtenir cette taxe». Pour le ministre de l’Économie : «La reconquête industrielle est en marche. Plus de 25 000 emplois ont été créés en 2 ans, une première depuis 15 ans. Notre pays ouvre à nouveau des sites industriels et la France est devenue le pays le plus attractif d’Europe pour les investissements étrangers dans l’industrie». Il invite à poursuivre: «Nous devons aller plus loin et, pour cela, nous allons devoir régler la question de l’impôt de production car il est difficile de faire venir des entreprises lorsque nos impôts sont trois fois plus élevés qu’ailleurs». Première cible, la contribution sociale de la solidarité des sociétés (C3S): «C’est l’impôt le moins acceptable». Puis d’évoquer la cotisation sur la valeur ajoutée (CVAE) pour laquelle le gouvernement laisserait la possibilité aux Régions de la diminuer. Un Pacte productif devrait être négocié dans les 6 mois avec les entreprises et les collectivités territoriales. «Et il faut également une baisse des dépenses publiques». Mais cela ne suffit pas pour Bruno Le Maire: «Nous devons faire des choix de filières: biotech, batteries, hydrogène… et nous assumerons une politique verticale de filière. Nous devons également accepter des aides publiques pour nos industries, comme cela se fait aux États-Unis ou en Chine. Nous devons enfin en finir avec le chacun pour soi. Pendant trop longtemps les grands donneurs d’ordre ont exploité les sous-traitants, ce n’est plus possible».
Inauguration du siège de Ceva Logistics
Dans le même temps le siège de Ceva Logistics a été inauguré en présence du Premier ministre, Édouard Philippe, de la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne, et du président de Provence-Alpes-Côte d’azur, Renaud Muselier.
Un Premier ministre qui, lors de cette journée marseillaise devait déplorer: «Durant des décennies, la France a perdu trop d’usines et détruit trop d’emplois. Aujourd’hui, l’industrie en recrée dans notre pays : 27 000 emplois ont été créés depuis 2017». Un phénomène dont il se félicite et qu’il entend voir se développer tout en le conjuguant avec écologie en réaffirmant l’objectif zéro émission nette de CO2 en 2050. «Pour accompagner la transition écologique, nous avons demandé à 8 filières industrielles de préparer des plans d’action approfondis d’ici fin 2019», indique-t-il. «L’arrivée de Ceva Logistics à Marseille est une excellente nouvelle. Elle nous renforce dans le secteur clé de la logistique, qui est au cœur du développement économique, qui représente beaucoup d’emplois et a un potentiel exceptionnel», affirme-t-il. Ceva Logistics -qui a été acquis en mai par l’armateur français, CMA CGM- était jusque-là domicilié en Suisse, a établi son siège à Marseille, a annoncé le Groupe jeudi en revendiquant «200 emplois créés et transférés». La proximité avec le siège de CMA CGM «favorisera les synergies et l’échange de bonnes pratiques», assure le Groupe dans un communiqué. «Cent soixante-dix collaborateurs, de 25 nationalités différentes, travaillent déjà au sein du siège de Ceva Logistics et d’autres recrutements et transferts sont prévus afin d’accueillir 200 personnes d’ici à la fin de l’année 2019». «C’est depuis la France que nous construirons un leader mondial de la logistique», a assuré Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM qui revendique plus de 30 milliards de dollars de chiffre d’affaires en incluant Ceva Logistics et quelque 110 000 salariés et près de 21 millions de conteneurs transportés. Après un début de journée dense, l’Usine extraordinaire a dû fermer ses portes jeudi à la mi-journée pour raisons météorologiques. L’Usine Extraordinaire est encore ouverte toute la journée de ce samedi. Les visiteurs sont attendus nombreux pour venir à la rencontre des industriels, des étudiants-ingénieurs et découvrir avec eux des expériences extraordinaires, entre Ciel, Terre et Mer.
Michel CAIRE
Usine extraordinaire • 3 jours d’événement « gratuit » jusqu’au 16 novembre • 126 partenaires dont 73 partenaires industriels • Une quarantaine d’espaces animés • 5 000 m2 d’exposition • 20 000 visiteurs attendus dont 8 000 scolaires • 90 interventions sous forme de keynotes ou de table ronde • La seconde édition de l’Usine Extraordinaire et la première en région • Un concept unique dans un lieu unique entre Ciel Terre et Mer L’Usine Extraordinaire à Marseille : les principaux acteurs du projet -Organisateur : Industries Méditerranée en partenariat avec la Fondation Usine Extraordinaire sous l’égide de Face -Premiers mécènes : Groupe EDF et UIMM -Cofondateurs : Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille-Provence, Corsica Linea, ITER, Port de Marseille Fos, Total. -Grands mécènes : Airbus, France Chimie Méditerranée, KSB, Onet, Groupe Ortec, Sartorius, SNEF, STMicroelectronics. |