Marseille Concerts à l’Opéra . Jérôme Ducros joue Schubert… Schubertissimo

La brièveté de l’existence de Schubert né le 31 janvier 1797 à Lichtental mort le 19 novembre 1828 à Vienne, disparu donc à 31 ans non sans avoir signé une œuvre considérable le musicologue Olivier Bellamay en a rappelé les contours lors de la présentation à l’Opéra de Marseille du concert solo donné par Jérôme Ducros qu’il a judicieusement défini comme « un poète du piano ».

Destimed Jerome Ducros Photo Elsa Salvador 2 scaled
Souvent complice sur scène et au disque de Renaud Capuçon, le pianiste Jérôme Ducros a enchanté le public de l’Opéra de Marseille. (Photo Elsa Salvador)

Le cinéaste Bertrand Blier qui vient de disparaître avait placé dans son film « Trop belle pour toi » quelques mesures des « Impromptus n° 2 et n° 3 D.899 »  de Schubert venus accentuer les émotions complexes de l’intrigue. Ces deux œuvres éclairent également des moments-clés de la série « Smalville » où leur poésie musicale renforce les thématiques abordés. Notons que le compositeur a souvent inspiré les uns et les autres jusqu’à Claude Lemesle et Pierre Delanoé qui ont écrit sur l’ « Adagio notturno » (arrangement de Roger Loubet) les paroles de la chanson « Franz » interprétée (sublimement) par Nana Mouskouri. « Franz, si ta symphonie est inachevée, que dire d’une vie de si peu d’années, lorsque le génie permet de rêver l’enfance éternelle », entendait-on au début de ce magnifique titre en forme d’hommage.

Un virtuose…poète du piano

A l’écoute des  3 Klaviertstücke D.946 pièce tardive alternant élan dramatique et touches de légèreté par lesquelles Jérôme Ducros débuta son récital, on ne peut que lui donner raison. Pas de virtuosité gratuite, l’artiste qui demeure au service de la partition, effaçant son ego derrière elle, montre néanmoins une maîtrise totale de son art le rapprochant de fait du grand Radu Lupu, Schubertien dans l’âme. Pas de performance donc mais une force d’authenticité, Jérôme Ducros mettant un point d’honneur à révéler toute la modernité et la profondeur des morceaux choisis. De fait avec lui les 4 impromptus qui suivirent renforcèrent cette impression de perfection et d’humilité non feinte. Ce fut donc un si beau moment que le public de l’Opéra de Marseille convié ici par Marseille-Concerts repartit enchanté et surtout ébloui. Du Jérôme Ducros….Schubertissimo.

Jean-Rémi BARLAND

Articles similaires

Aller au contenu principal