Publié le 28 juillet 2017 à 23h33 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h18
Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille, Jacques-Henri Eyraud, le président de l’OM, entourés de Jean-Pierre Foucault, le président de l’association OM, le premier adjoint Dominique Tian et l’adjoint aux finances Roland Blum, étaient réunis, ce vendredi 28 juillet, pour la signature d’un accord de convention, de trois ans, entre la Ville et l’OM. Il concerne notamment le loyer de l’OM, 5 millions d’euros minimum, des travaux destinés à améliorer le confort des spectateurs, la création d’un « Musée OM » et l’utilisation des stades de la Cesne et Lebert pour l’entraînement des équipes de jeunes et féminines et Delort pour des événements.
La convention de mise à disposition de l’Orange Vélodrome à l’Olympique de Marseille, arrivée à échéance au mois de juin dernier, est ainsi renouvelée pour trois ans, avec la possibilité d’une reconduction. Elle sera soumise à l’approbation du prochain Conseil municipal à l’entrée. Le montant du loyer reposera à la fois sur une part fixe de 5M€ (contre 4 actuellement) et sur une part variable plafonnant le loyer total à 9M€, calculée en fonction des résultats sportifs, de la billetterie, de la panneautique et des hospitalités. Une convention qui réjouit toutes les parties présentes.
Jean-Claude Gaudin explique: «Cet accord, d’une durée de trois ans renouvelables, est un bon accord pour la Ville et un bon accord pour le Club. Mais nos projets communs et notre partenariat vont bien au-delà». En effet, indique-t-il: «L’OM entend et c’est bien compréhensible, réduire l’influence des résultats sportifs sur sa situation. Pour que le club puisse renforcer sa compétitivité, nous avons donc accepté que l’OM entame des discussions avec Arema pour s’associer à l’exploitation de cette infrastructure tout au long de l’année». Jacques-Henri Eyraud note à ce propos: «J’espère que nous paierons le maximum, cela voudra dire que nous allons loin sportivement». Il en vient au fond du dossier: «Les grands clubs sont, soit propriétaires de leur stade soit bénéficient de conditions d’exploitation qui leur permettent de gérer le stade afin d’améliorer les conditions d’exploitation et développer les sources de revenus en dehors des compétitions». Il signale que les négociations ont commencé avec Arema. «Nous espérons devenir gestionnaire au quotidien du stade». «Sans attendre et indépendamment d’un éventuel accord, ajoute le maire de Marseille, nous avons donné notre accord à certains travaux que l’OM souhaite engager, à ses frais, dans le stade, pour offrir des conditions d’accueil encore améliorées». Roland Blum évoque pour sa part le musée de l’OM: «Nous allons participer à son aménagement à hauteur de 3M€. Ce sera une opération gagnant-gagnant puisque nous toucherons une participation au prorata de notre investissement».
«Les 8 hectares de la Commanderie sont désormais insuffisants»
Jean-Claude Gaudin en vient aux conditions d’entraînement: «Aujourd’hui, le centre d’entraînement Robert Louis-Dreyfus, définitivement acquis par le Club, offre d’excellentes conditions de préparation aux joueurs. Mais les exigences sportives se sont accrues et les 8 hectares de la Commanderie sont désormais insuffisants pour répondre aux ambitions de l’OM pour l’ensemble de ses équipes. Ainsi, dans le cadre du nouveau partenariat entre la Ville et le Club, le stade le Cesne accueillera leurs entraînements et une école de football dès la saison 2018-2019, après la réalisation par l’OM de travaux de réhabilitation -vestiaires, terrains, bâtiments administratifs. Les équipes jeunes et féminines de l’OM pourront, jusque là, s’entraîner au stade Lebert qui profitera lui aussi d’aménagements temporaires réalisés par le Club. Tout au long de la saison 2017-2018, des dispositions seront prises, en accord avec la Direction des Sports de la ville de Marseille, pour que les clubs et les scolaires qui bénéficiaient de ces deux stades, puissent continuer à pratiquer le football dans les meilleures conditions». L’Association Olympique de Marseille, présidée par Jean-Pierre Foucault, va réunir dans les meilleurs délais ses instances et son conseil d’administration afin de voter un accord sur 15 ans (dans le cadre de la nouvelle loi Braillard). Cet accord permettra au club de prendre en charge directement la gestion des équipes professionnelles et des équipes de jeunes de plus de 12 ans. De son côté, l’Association, dont le vice-président Robert Nazaretian sera maintenu et nommé conseiller spécial du président de l’OM pour la formation des jeunes, aura la responsabilité des équipes féminines et masculines amateurs, ainsi que des joueurs de moins de 11 ans. Jean-Pierre Foucault de se réjouir: «peu se sont intéressés jusque là à la formation, tel n’est plus le cas». Jacques-Henri Eyraud affirme à ce propos: «J’attends beaucoup de la formation à la marseillaise. D’autant que la formation est décisive aujourd’hui, nous devons avoir plus de Lopez et de Kamara dans l’effectif pro». Le Président de l’OM de conclure: «Je veux un OM ouvert, accessible aux Marseillais. Dans ce cadre nous souhaitons avoir accès au stade Delort pour y organiser des événements, de l’éducation au sport, accueillir la jeunesse»
Michel CAIRE
Réaction de Benoît Payan, président du groupe socialiste de la ville de Marseille et Laurent Lhardit, conseiller d’arrondissement
«La Ville de Marseille a annoncé aujourd’hui avoir conclu un accord avec l’Olympique de Marseille sur la location, et désormais l’exploitation, du Stade Vélodrome.
C’est une mesure de bon sens. Le club résident, principal utilisateur du Stade, aurait dû être associé depuis les prémices des travaux de rénovation. Ce manque d’anticipation a eu et aura cependant de lourdes conséquences financières pour les contribuables Marseillais, tandis que de nombreuses questions restent en suspens.
Sur le loyer, la Ville progresse mais ne réalise pas la moitié du chemin. En passant de 4 à 5 millions d’euros, au lieu des 8 préconisés par les experts, ce sont 84 millions d’euros qui manqueront toujours aux finances de la Ville sur la durée du contrat de partenariat. Ces sommes s’ajoutent aux 12 millions d’euros déjà perdus lors du précédent bail : la facture reste salée pour les contribuables Marseillais qui payent les impôts locaux les plus chers de France. Ajoutons que désormais les Marseillais ne bénéficierons plus du Stade du Cesne, et continueront à supporter l’aléa sportif sur la part variable du loyer, indexée sur les résultats du club.
Concernant la gestion quotidienne du Stade, le PPP signé par la Ville avec la société Arema, est un contrat dont l’économie générale dépasse le milliard d’euros, dont plus de 730 millions d’euros pour la seule exploitation. Qui indemnisera Arema pour la perte de ce contrat, et des recettes dont cette filiale de Bouygues entendait bien-sûr bénéficier jusqu’en 2045 ? Après avoir payé 90 millions de trop aux actionnaires d’Arema pour la mauvaise gestion du contrat de partenariat, et se privant d’autant de recettes sur le loyer du Stade, il est hors de question que les contribuables Marseillais soient une nouvelle fois mis à contribution pour indemniser Arema. Du PPP au loyer du Stade, les Marseillais ne peuvent pas, une fois de plus, être les grands perdants de ces opérations financières.»