Le 79e Congrès national des experts-comptables, qui se tiendra du 9 au 11 octobre au Parc Chanot de Marseille, dont le thème de cette édition sera «Embarquement immédiat : du projet de cabinet aux missions de demain », reposera sur trois piliers : stratégie, missions et compétences. Nicolas Férand, le président du Conseil régional de l’ordre des experts comptables (Croec) Provence-Alpes-Côte d’Azur, revient sur les enjeux de ce congrès.
« Un des grands enjeux du congrès est d’accompagner les cabinets dans leur stratégie, mission et compétence afin de leur permettre de lancer des plans de développement pour les années à venir », explique Nicolas Férand qui rappelle : « Nous avons à répondre à des enjeux sociétaux, financiers, techniques, informatiques…» En effet, l’automatisation va supprimer la collecte, la saisie et les contrôles basiques. Les missions traditionnelles doivent être repensées dans leur organisation « pour saisir les marchés de demain en y intégrant la data et l’IA».
«Pour mesurer la révolution informatique que nous connaissons c’est un peu comme si nous passions du marteau au marteau piqueur », poursuit le président du Croec Paca qui considère: « Cela redonne du souffle à la profession. C’est une chance énorme de conforter la place de notre profession dans l’économie ». Ainsi l’automatisation du traitement des données crée une nouvelle temporalité, permettant à la structure de mieux accompagner les clients avec des tableaux de bord et une gestion de trésorerie en temps réel. «Les outils numériques favorisent également un meilleur accompagnement des clients dans leurs tâches administratives, comme la facturation, le recouvrement de créances ou le règlement des fournisseurs», indique-t-il.
« Encore faut-il pour parvenir à cela, explique Nicolas Férand, que nos équipes soient bien accompagnées et ce sera là la possibilité de leur proposer des plans de carrière. Pour nous aider nous bénéficierons de la présence de 284 partenaires de tous horizons, de tous les métiers : Data analystes, spécialistes du RSE, du bilan carbone à condition de bien former les collaborateurs. La gestion des compétences est essentielle pour réussir cette transformation».
Les évolutions technologiques transforment en profondeur le métier de l’expertise comptable
Nicolas Férand souligne: « Sur la région nous sommes très sensibles à ces mutations, nous travaillons sur ces questions et nous invitons systématiquement les collaborateurs des cabinets aux congrès régionaux afin qu’ils bénéficient de toutes les informations, de toutes les opportunités ». Il note à ce propos : « Comme le reste du tissu économique notre profession est confrontée à des difficultés de recrutement. Or les évolutions technologiques transforment en profondeur le métier de l’expertise comptable, offrent des opportunités inédites pour optimiser les missions de production et enrichir l’offre de services.» Il évoque dans ce cadre la jeunesse qui « veut du sens et pour qui le travail est un moyen pour vivre et non le contraire. Il y a là des demandes qui ne sont pas faciles à satisfaire mais auxquelles peut répondre la mutation en cours sachant que la réponse sera plus complexe à apporter suivant la taille des cabinets »
Les cabinets doivent non seulement adapter leurs méthodes de travail, mais aussi développer de nouvelles compétences « pour rester compétitifs et répondre aux attentes de leurs clients dans un environnement en constante évolution », avance le président régional avant de pointer une autre difficulté pour la profession : «Nous avons, comme tous, des coûts qui augmentent mais nous atteignons les milites de capacité contributive de nos clients. Avec la révolution informatique nous sommes là sur un autre pivot».
« Les attentes de nos clients sont de plus en plus grandes »
Et, dans ce contexte de crises, explique Nicolas Férand : « Les attentes de nos clients sont de plus en plus grandes. Ils attendent un accompagnement, des indications sur l’avenir. Ils sont dans le flou. Alors, face à cela, nous n’avons pas de boule de cristal mais des outils, une vision sur les charges et nous travaillons avec les services de l’État sur les mécanismes qu’il compte mettre en place. De même quand des questions remontent du terrain nous sommes consultés pour savoir ce qu’il en est. Nous avons de la chance dans la région d’être écoutés. Le Covid a créé une dynamique qui se poursuit. Une fois par mois nous nous voyons avec les services de l’État, la région, les chambres consulaires, les Fédérations professionnelles pour faire le point sur le situation de l’économie. C’est une spécificité régionale ». Et au niveau des perspectives, il signale : « La LGV peut modifier la physionomie de la région, nous avons sur Fos un grand potentiel de créations d’emplois. Nous sommes sur un territoire attrayant qui a la chance d’accueillir le siège de CMA-CGM, Airbus Hélicopters, le siège national de Pernod Ricard, on accueille 17 câbles sous-marins … Nous avons tous les atouts pour briller encore plus ».
Michel CAIRE
