Publié le 21 mai 2015 à 10h42 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h57
Caroline Pozmentier, adjointe au maire de Marseille déléguée à la Sécurité Publique et Prévention de la délinquance, le Préfet de Police des Bouches-du-Rhône, Laurent Nuñez et le Procureur de Marseille, Brice Robin, ont dressé un bilan sur la stratégie territoriale mise en œuvre au terme d’un conseil restreint. «Sur les 22 objectifs inscrits et mis en œuvre depuis 4 ans, 19 sont remplis. Ils portent sur la prévention et la sécurité sur les espaces publics et ouverts au publics ainsi que sur l’accompagnement des publics, qu’ils soient mineurs, seniors, victimes ou auteurs», indique Caroline Pozmentier. Tout en soulignant que des efforts restent encore à accomplir en matière de nuisance sonore, de vie nocturne et de prévention et de sécurisation au sein des parcs et jardins. «On est donc là, malgré des faits qui font la Une médiatique, bien loin du « Marseille bashing »». Sans revenir sur l’ensemble des objectifs, l’élue ne peut qu’évoquer la vidéoprotection. La Ville a créé en 2012 le Centre de Supervision Urbain et déployé près de 630 caméras sur tous les arrondissements «avec la perspective de porter ce nombre à 1 000 au premier semestre 2016». La Police Nationale procède régulièrement à la réquisition des images (1 084 réquisitions en 2014 et déjà 436 pour le premier trimestre 2015). Elle évoque également la prévention des établissements scolaires ou encore des grands événements «l’événementiel explose à Marseille et, sous l’égide du préfet, avec l’ensemble des services concernés, nous avons pu faire face aux grands rassemblements de 2013 et nous nous préparons pour ceux de 2016 et de 2017». Puis de s’arrêter sur la vente d’alcool par les épiceries de nuit : «Les forces de l’ordre effectuent des contrôles du respect des arrêtés municipaux réglementant la vente d’alcool à emporter. Arrêtés prévoyant une interdiction de vente entre 20 heures et 6 heures pour des commerces ciblés sur 8 secteurs. Et ces contrôles seront encore renforcés lors de la mise en place des brigades de nuit de la Police Municipale».
«La politique locale de prévention de la délinquance est dorénavant placée sous la responsabilité du Maire»
Elle met également en exergue le travail accompli en matière de sécurisation des chantiers sensibles, une lutte visant à accompagner «les entreprises du BTP sur des secteurs sensibles de façon à prévenir et sanctionner toutes les atteintes au bon déroulement des chantiers». Elle en vient à la Cellule de citoyenneté et de tranquillité publique rappelant: «La politique locale de prévention de la délinquance est dorénavant placée sous la responsabilité du Maire qui est chargé de l’animer. Nous avons, lors des cinq réunions qui se sont déroulées, instruit 90 dossiers. Nous avons un bilan qui nous encourage à poursuivre cette action dans un souci d’accompagnement dans un cadre infra-judiciaire. Dans 75% des cas nous avons une reprise de la scolarité dans les jours qui suivent le passage devant notre cellule. Comment ne pas évoquer ce jeune garçon connu pour des petits larcins que nous avons reçu avec sa mère, que nous avons suivi et qui va entrer chez les cadets des marins-pompiers».
Nous n’occultons pas la répression»
Le Procureur de la République tient à préciser: «Nous n’occultons pas la répression, nous sommes dans une approche globale. Nous avons eu notamment 860 jeunes présentés au Parquet, je préfère en avoir moins. Pour cela, il faut réagir au tout début pour être efficace. Le travail accompli par la Cellule de citoyenneté va dans ce sens. De même je remercie le maire de Marseille pour les 80 postes qui permettront la mise en œuvre des Travaux d’intérêt général. D’autant que les exemples sont là pour prouver que les liens établis par les tuteurs vont souvent bien au-delà de la période des travaux». Et d’insister à son tour sur les efforts accomplis en matière de protection des chantiers. Avant de plaider pour la création à Marseille d’une Maison de la Justice et du Droit.
Le préfet de Police met l’accent sur le travail partenarial avant d’en venir à la vidéoprotection: «L’État ne peut que saluer les efforts de Marseille. Nous avons tous les jours la preuve des bénéfices que nous retirons de cet investissement». En ce qui concerne la vie nocturne «nous accompagnons Marseille», avant de se réjouir de la mise en place des CLSPD (Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance) de secteur.
Caroline Pozmentier, de faire le point «sur ce qui n’a pas suffisamment avancé»: «L’émission de musique est un motif récurrent de mécontentement pour les riverains, un phénomène qui s’est accru depuis la Loi anti-tabac et l’apparition de nouvelles pratiques de consommation dans les établissements. La lutte contre les nuisances suppose une campagne d’information et l’implication des exploitants, un meilleur suivi des autorisations d’émission et la conduite d’opérations conjointes». Ce mode opératoire sera réétudié à l’occasion de la tenue des Assises de la vie nocturne. «Nous nous inscrivons dans une logique partenariale. Nous travaillons à définir des lieux où il est possible de faire la fête tard, car il faut conserver l’attractivité, ne pas oublier la jeunesse étudiante qui est à Marseille. Je tiens à ce propos à remercier la préfecture de police pour le travail qu’elle accomplit afin de permettre à ceux qui veulent simplement s’amuser de le faire sereinement. Mais il est vrai que nous devons avoir une politique plus précise sur la prévention de l’alcool, de la drogue».
«Nous travaillons sur la stratégie à adopter pour la période 2015-2020, après avoir pris de la hauteur nous allons retourner vers la proximité», conclut l’élue
Michel CAIRE