Publié le 2 octobre 2015 à 14h12 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 20h06
Dejan Terglav, secrétaire général de la Fédération générale du travail alimentaire (FGTA) était ce jeudi 1e octobre à Marseille pour tenir un meeting dans les locaux de l’Union Départementale FO. Occasion pour lui d’évoquer la Loi Macron et la réforme Rebsamen mais, surtout, pour alerter sur les effets que pourrait avoir la robotique sur l’emploi. Il évoque à ce propos un véritable changement de société auquel il faut se préparer.
«Je me déplace au moins une fois par semaine pour toujours être au plus près des réalités, des préoccupations des salariés sachant que nous intervenons dans un secteur où les salaires sont bas, les conditions de travail difficiles mais, où le chômage, jusqu’à peu était faible», explique Dejan Terglav. «J’écoute, poursuit-il j’évoque les effets néfastes de la Loi Macron et de la réforme Rebsamen. Nous sommes face à un gouvernement qui prétend négocier mais qui ne cesse de passer en force. Et, si demain l’on quitte le système de négociations par branche pour celui par entreprise alors le droit ne sera plus respecté dans notre pays». Puis, d’exprimer ses inquiétudes: «La grande question concerne les nouvelles technologies. D’ici 5 ans toutes les activités relevant de logistique vont être robotisées; dans les 3 ans à venir la quasi-totalité des caisses devrait être automatisées. Les premières expériences en cours montrent que les clients ne réagissent pas, font le travail effectué par les caissières et tout cela pour payer le même prix». Pour lui: «Une révolution technologique arrive. Les entreprises vont licencier car les actionnaires l’exigeront pour avoir encore plus. Et quoi de mieux que des robots ? Plus de salaires, de revendications, de congés maladie… Certains experts avancent que nous pourrions aller vers une société où seulement 30% des personnes en âge de travailler aurait un emploi». «Attention, ajoute-t-il, il n’est pas question d’aller contre le progrès, cela ne sert à rien, mais il faut prendre en compte les enjeux, l’accompagner pour qu’il bénéficie au plus grand nombre».
Michel CAIRE