Publié le 27 novembre 2014 à 23h44 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h29
C’est dans le cadre de la bibliothèque de l’Alcazar que vient de se tenir, une réunion du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD.) de Marseille. Cette instance partenariale rassemble tous les acteurs de la sécurité sous lʼégide du Maire. Elle permet de mener des actions concertées pour mieux lutter contre la délinquance et améliorer la sécurité des citoyens.
«Nous avons eu l’occasion de rencontrer l’ensemble des partenaires pour que chacun puisse s’exprimer en matière de sécurité, afin de poursuivre et d’amplifier les avancées dans ce domaine. Et, pour cela, nous axons notre politique sur la territorialisation, une politique qui porte ses fruits dans le premier secteur de Marseille», explique Caroline Pozmentier, adjointe en charge de la prévention et de la sécurité à la Mairie, qui précise que cette réunion a principalement porté sur les nuisances sonores, le soutien aux victimes et la territorialité . Occasion pour elle de rappeler que les trois principes de base du CLSPD sont: la prévention, la répression et la solidarité. Le dispositif développe des actions de partenariat visant à atteindre les objectifs comme la prévention de la récidive, l’accès au droit, la médiation, les aides aux victimes, la prévention des toxicomanes; celle de la délinquance chez les mineurs (violences scolaires, errance urbaine des mineurs, la prévention dans les lieux sensibles) sans oublier le soutien des adultes dans leur rôle éducatif. A ce propos, le Préfet de Police, Jean-Paul Bonnetain, considère: «Certes, nous avons les CIQ avec nous, mais je déplore malgré cela l’absence d’un partenaire dans nos efforts : les citoyens».
Caroline Pozmentier indique : «Trois tables-rondes ont eu lieu. La première a porté sur notre volonté de développer une politique plus territoriale en matière de prévention, une nouvelle étape après le renforcement de la police municipale et le développement de la vidéo-protection. Depuis juin, à titre expérimental, nous testons une méthode sur le premier secteur (1er et 7e arrondissements) avec des résultats évidents. Au plus près du terrain tous les acteurs de la sécurité et du cadre de vie travaillent ensemble». Et de prévenir: «Nous prendrons le temps de l’évaluation, afin d’être les plus pertinents possibles avant de finaliser le dispositif. Mais, nous avons rappelé aux élus présents qu’il n’était pas interdit de lancer une expérimentation sur d’autres secteurs».
«Des Assises se tiendront dès février prochain»
La deuxième table-ronde avait pour objet la politique d’aide aux victimes. «Depuis 2008 des intervenants sociaux sont présents dans les commissariats dans le Nord et le Centre et, grâce à l’intervention du Conseil général, depuis deux ans dans le Sud. Il s’agit là d’une autre facette de l’aide aux victimes qui conjugue travail social et travail policier et dont les résultats sont avérés».
La troisième table-ronde abordait le dossier de la qualité de vie nocturne. «Marseille se développe, elle est de plus en plus attractive. Il appartient aux citoyens, aux politiques, aux commerçants de parvenir à un équilibre entre vie nocturne et tranquillité. C’est donc tous ensemble que nous construirons ce schéma de la vie nocturne. Dans ce cadre, des Assises se tiendront dès février prochain».
Le Préfet de Police confirme que les choses vont mieux à Marseille en matière de sécurité dans sa dimension vie quotidienne. Mais point question de baisser la garde : «Il faut se réconcilier avec la règle de droit, seul moyen de rendre plus harmonieux le vivre ensemble». De même, il juge pertinent la logique de territorialisation «qui permet d’être au plus près des réalités, de mesurer nos forces et nos faiblesses. Au rang de ces dernières, la citoyenneté. La ville est sale parce que les habitants jettent leurs ordures dans les rues. Et concernant les produits illicites, s’il n’y avait pas d’acheteurs, il n’y aurait pas de vendeurs et la ville déplorerait 3 fois moins de règlements de compte».
André Ribes, Procureur de la République adjoint, insiste sur l’importance de la prévention : «C’est encore le meilleur moyen d’éviter une première arrestation et donc la récidive». Et de considérer: «Je suis là depuis deux mois et j’ai l’impression de n’avoir qu’à surfer sur la vague tant un important travail de fond a été accompli depuis plusieurs années». Et Pierre-Marie Bourniquel, le directeur départemental de la sécurité avoue : «Tout au long de ma carrière, j’en ai vu des pelleteurs de nuages, mais là tel n’est pas le cas, il y a véritablement de l’action».
Michel CAIRE