Les habitants des 15 et 16e arrondissements, particulièrement à Saint André, sont très remontés. Ils croulent sous la charge d’un développement industriel erratique. Derniers projets en date l’arrivée d’un méga data center et d’une énorme plateforme logistique.
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Saturation
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Ils ont l’impression de collectionner les handicaps, qu’on stocke tout chez eux alors qu’ils sont déjà à saturation. « Il n’y a aucune réflexion globale sur le secteur, s’indigne Lydia Frentzel, habitante et élue du secteur. Quel que soit le projet, on n’est jamais très concertés. Tous les jours à partir de 7 heures on ne peut déjà plus circuler dans le quartier, les poids lourds sont sur tous les trottoirs. Aujourd’hui on n’en peut plus, tous les projets pourris sont pour nous. On n’a rien de beau en fait, le beau c’est ailleurs ».
Cumul de handicaps
« Tout autour de ce terrain il y a des habitations, justifie Élisabeth Pelliccio, présidente du comité d’intérêt de quartier (CIQ) de Saint-André. On a déjà les fumées des bateaux de croisière, tout le monde s’en fou. Les bruits de la forme 10, tout le monde s’en fou. Les porte-containers qui dépotent la nuit, c’est pas des œufs qu’ils manœuvrent c’est des containers ! Dans tout le bas de Saint André-Mourepiane personne ne ferme l’œil ». La plateforme logistique, prévue sur 3 étages, amènerait quotidiennement, selon Jean-Pierre Lapebie, président de l’association Cap au Nord « environ 300 poids lourds et des centaines de petits camions venant chercher leur cargaison pour livrer en ville ».
« Trop c’est trop »
Comme si cela ne suffisait pas, un méga datacenter de 24 000 m2, s’installerait à côté de la plateforme. Pour Antoine Devillet, chercheur et membre de l’association « Le nuage était sous nos pied » le bilan « coût environnemental / emplois est très négatif. Les datacenters attirent les datacenters, c’est l’effet magnet. On en déjà une demi-douzaine sur le secteur or ils accaparent les ressources en électricité et en eau pour le refroidissement des ordinateurs, sans intérêt public, sans création d’emplois ».
Les habitants comptent être présents lors du conseil municipal de Marseille ce vendredi pour faire part de leurs doléances en espérant que la clôture de l’enquête d’utilité publique soit reportée pour mobiliser plus largement le public.
Reportage Joël BARCY