Le Groupement d’intérêt public (GIP) Aix-Marseille-Provence Mobilités s’est réuni ce jeudi 14 mars sous la présidence de Martine Vassal, présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence, et en présence (visio) de Patrice Vergriete, ministre délégué aux transports et de Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté et de la Ville, occasion de faire le point sur l’avancement de 15 projets.
Lancé en septembre 2021 par le président de la République, le plan « Marseille en grand» vise notamment à accélérer le développement des transports en commun dans la deuxième ville de France, par un soutien massif de l’État aux projets portés par la Métropole Aix-Marseille-Provence, compétente en matière de transports.
Quinze projets du plan de Mobilité Métropolitain «bénéficient d’une aide cumulée de l’État s’élevant à 1 milliard d’euros», et un groupement d’intérêt public (GIP), présidé par Martine Vassal et regroupant la Métropole, l’État ainsi que l’ensemble des partenaires publics, les représentants du monde économique et des usagers, « garantit l’efficacité opérationnelle du plan et fournit un cadre de travail partenarial». Un an et demi après le dernier GIP, la réunion de ce 14 mars a permis , selon les intervenants, «de mesurer les avancées réalisées sur l’ensemble des projets du plan « Marseille en grand » ».
Sur les 15 projets, tous sont d’ores et déjà engagés, un seul a déjà été partiellement livré – Pôle d’échange multimodal (PEM) de Saint-Antoine à Marseille (15e) pour un montant de 6M€ – et 6 seront partiellement ou totalement livrés dans le courant des années 2024 et 2025, représentant un budget de près de 1,2 milliard d’euros :
-mise en circulation des premières rames du nouveau métro automatique de Marseille (Neomma) pour un montant de 553 M€ ;
-mise en service des extensions Nord et Sud du tramway phase 1 pour un montant de 320 M€;
-mise en service de la ligne de rocade BHNS B4 reliant Capitaine Gèze à la Fourragère pour un montant de 31 M€ ;
-mise en service du Val’tram entre Aubagne et la Bouilladisse pour un montant de 180 M€ ;
-mise en service du Chronobus entre Aubagne et Gémenos pour un montant de 35 M€ ;
-enfin mise en service du Zenibus prolongé entre Plan de Campagne et la ZAC des Florides à Marignane pour un montant de 20 M€.
Les 8 autres projets du plan « Marseille en grand » accélèrent également pour des mises en service échelonnées d’ici 2030 :
- Tramway Nord-Sud phase 2, pour un montant de 453 M€ ;
- Tramway Blancarde – place du 4 septembre, pour un montant de 76 M€ ;
- Tramway Saint-Charles Belle-de-Mai, pour un montant de 152 M€ ;
- BHNS Martigues Port-de-Bouc, pour un montant de 17 M€ ;
- Prolongement du BHNS Aixpress jusqu’à Malacrida, pour un montant de 18 M€ ;
- PEM de Frais Vallon pour un montant de 21 M€ ;
- PEM de Saint André pour un montant de 10 M€ ;
- PEM de Plan-de-Campagne pour un montant de 14M€.
«Ensemble nous contribuerons à changer radicalement les transports de tout un territoire»
Pour la secrétaire d’État, Sabrina Agresti-Roubache : « L’accélération du plan Marseille en Grand est désormais une réalité, nous pouvons collectivement nous en féliciter. Notre territoire accusait un profond retard en matière de mobilités, mais grâce à l’investissement massif de l’État aux côtés de la Métropole, nous allons faire prendre un temps d’avance à Marseille. Ces 15 projets très concrets vont améliorer le quotidien de ceux qui habitent et travaillent dans notre Métropole, notamment les habitants des quartiers nord. »
Le ministre délégué aux Transports, Patrice Vergriete, ministre considère que « le plan Marseille en Grand est un plan total qui aborde toutes les thématiques clefs pour insuffler une nouvelle dynamique à la ville et plus largement au territoire. Le soutien de l’État est lui aussi total comme en témoigne l’investissement financier et technique sans précédent sur le volet des mobilités. Ensemble nous contribuerons à changer radicalement les transports de tout un territoire, soyons en fiers.»
Lancement de nouvelles études
Lors de cette rencontre, la présidente de la Métropole, Martine Vassal, a affirmé son souhait de parvenir à un accord sur les projets du : tramway Blancarde-4 septembre, ainsi que celui du tramway desservant la Belle-de-Mai. Pour l’un comme pour l’autre, la Métropole poursuivra les études approfondies en vue d’apporter des réponses techniques crédibles aux demandes exprimées. Enfin, a été acté le lancement de nouvelles études destinées à nourrir les réflexions pour le développement des transports en commun dans la deuxième ville de France. Ainsi, la Métropole engagera très prochainement les études en vue :
- Du prolongement du tramway des Caillols jusqu’à la Valentine,
- Du prolongement du tramway depuis la place du Général Ferrié jusqu’à l’escale Borely, via le boulevard Rabatau et l’avenue du Prado,
- Du prolongement du tramway de la Belle de Mai jusqu’à Saint Jérôme,
- Du prolongement du tramway de la Castellane jusqu’au PEM de Saint Antoine,
- Du prolongement de la ligne 2 du métro de Saint Marguerite Dromel jusqu’à la ZAC Vallon Regny.
- En coordination avec la région Provence Alpes Côte d’Azur, la réalisation du BHNS Aix-en-Provence Les Milles La Duranne.
« Il est impératif d’achever l’ensemble du réseau de transports en commun» de Marseille
« Grâce au Plan Transport départemental et au Plan de Mobilité Métropolitain, désormais, avec la mobilisation des moyens de l’État, la Métropole a pu accélérer son action pour améliorer les déplacements sur le territoire et pour désenclaver les quartiers nord de Marseille », se félicite Martine Vassal qui tient à signaler : «Si plus de 65 % des financements engagés concernent les quartiers Nord de Marseille afin de répondre aux besoins de milliers d’habitants si longtemps ignorés, il est impératif d’achever l’ensemble du réseau de transports en commun de la ville centre de la Métropole afin que tous ses quartiers puissent être accessibles facilement à chaque habitant du territoire. Pour ce faire, j’entends mettre en œuvre une vision globale car mon ambition est d’avoir de l’avance sur les défis que nous devons relever.» Martine Vassal entend aller au-delà du plan «Marseille en grand» actuel. Elle préconise: «Alors que les enjeux environnementaux sont plus forts que jamais, je souhaite que nous réfléchissions à la réalisation d’un tramway qui traverserait, de part en part, la zone à faibles émissions souhaitée par l’État dans le centre élargi de la cité phocéenne. Une proposition qui viendrait encore renforcer le réseau marseillais. Ce tramway prolongerait celui des Catalans pour emprunter la Corniche Kennedy, dans un second temps, aller jusqu’à la Pointe-Rouge. Sans oublier de désenclaver l’Est de Marseille avec la réalisation d’un tramway vers l’escale Borély et La Valentine ».
« Nous avons dans notre ville un retard considérable sur la question des transports »
Benoît Payan, devait indiquer : « En tant que maire de Marseille, mes priorités pour cette seconde réunion étaient celles des Marseillais : s’assurer que les projets marseillais avancent vite et fort, et qu’ils soient utiles au plus grand nombre des Marseillais. A l’issue de cette réunion, j’ai obtenu plusieurs avancées. Nous avons dans notre ville un retard considérable sur la question des transports. Je veux vraiment insister sur ce point : nous devons développer une offre décente de transport dans toute la ville, il faut construire plus. J’étais très réticent au tracé proposé initialement à la Belle-de-Mai, je ne pouvais pas accepter les destructions d’immeubles, de centaines d’habitations et de commerces. J’ai obtenu que le tracé du futur tramway soit revu pour préserver ce noyau villageois. J’ai obtenu aussi de se réunir plus souvent, à raison d’une rencontre tous les trois mois pour permettre un meilleur suivi et une concertation plus soutenue. Je vais mettre à profit ce délai pour étudier les projets pour Marseille proposés et découverts aujourd’hui. J’appelle aussi à une amélioration immédiate des transports à Marseille. Les métros qui ferment à 21h30, les tramways qui ne circulent pas, les bus en retard, ça pénalise les Marseillais et les commerçants qui doivent être indemnisés.»
Le BHNS Aix centre-les Milles la Duranne va être financé par le plan « Marseille en grand »
Sophie Joissains, maire d’Aix-en-Provence, a exprimé sa satisfaction de voir le rattachement du projet BHNS Aix centre-Les Milles La Duranne au plan Marseille en Grand. À cette occasion, elle a réaffirmé « l’importance du BHNS qui est la solution la plus évidente du fait de sa rapidité de faisabilité et sa finesse de desserte ». Même si elle n’exclut pas à terme la compatibilité avec la réouverture de la voie ferrée. Elle insiste sur « l’importance de ce projet qui doit répondre à la demande du monde économique et anticiper les aménagements de la Constance ». Il est à noter qu’en novembre 2022, le maire d’Aix-en-Provence, Sophie Joissains avait mobilisé l’ensemble du monde économique pour obtenir que ce BHNS soit mis à l’étude rapidement. À l’époque, le premier magistrat expliquait: « Il s’agit d’un tracé qui dépasse les frontières aixoises. C’est une priorité métropolitaine puisque sur les 40 000 usagers quotidiens, bon nombre viennent de l’ensemble du département. La RD9 dessert aussi la gare TGV et l’aéroport. C’est un axe majeur. Nous devons, dans l’intérêt général, trouver une solution rapide ». Sophie Joissains a cependant tenu à réaffirmer avec force «la nécessité d’aller plus vite et de fixer un objectif plus ambitieux que 2035».
Dans le cadre de ce GIP, le lancement du BHNS Malacrida, qui poursuivra la ligne de l’Aixpress sur les quartiers sud-est de la ville, a été acté et ce pour un budget de 18M€
«ll faut nous montrer unis pour faire des choix historiques, visionnaires…»
Jean-Luc Chauvin, le président de la CCI Aix-Marseille Provence se dit satisfait de voir les dossiers avancer. Il tient à rappeler : « Nous sommes devant un enjeu historique. Il se passe quelque chose à Fos qui va impacter notre territoire pour les 40 ou 50 prochaines années. Il s’agit de permettre des implantations de grandes entreprises sur ce territoire avec de l’industrie décarbonée et la transition énergétique sur Marseille Fos avec pas moins de 11 à 15 milliards d’euros d’investissement possibles et la création de 14 000 emplois ». Il cite notamment les projets Carbon, H2V, GravitHy… « Il s’agit d’une chance pour la souveraineté de la France et pour le made in Provence. Mais, afin que cela devienne réalité il faut nous montrer unis pour faire des choix historiques, visionnaires et prendre des décisions rapides». Pour Jean-Luc Chauvin: « Il faudra avec l’État, la Région Sud, la Métropole et les communes, débloquer des fonds pour mettre à niveau les infrastructures, notamment en matière de transport ; assouplir les règles administratives; rattraper nos retards et faire respecter les promesses. Il faut accélérer la desserte et l’accessibilité de la zone de Fos ».
Jean-Luc Chauvin précise: « Il faut réaliser le contournement autoroutier de Martigues et de Fos, débloquer le rond-point de la Fossette qui occasionne actuellement plus d’une heure de bouchon. Qu’en sera-t-il avec 14000 salariés supplémentaires ? L’État doit être conscient que la France peut gagner là un point de PIB pour la France ou entraîner des années de régression. Et puis ce dossier ne concerne pas que Marseille intra-muros. Il faut permettre aux salariés de venir travailler dans de bonnes conditions sur Marseille, Aix, Aubagne, Salon, La Ciotat… Si l’État veut un fort développement, et nous sommes un des rares territoires où cela est possible, il faut une aide aux communes pour du logement, des écoles, des crèches… ». Il met en exergue : «L’État a bien précisé que nous ne perdrions pas un centime sur les projets engagés alors… engageons ». Et d’exprimer sa satisfaction : « Martine Vassal propose de se voir une fois par trimestre, c’est une très bonne chose ».
Michel CAIRE
