Publié le 1 novembre 2019 à 10h15 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h24
Jean Roatta, adjoint en charge de l’international à la ville de Marseille connaît un mois d’octobre chargé, entre une manifestation sur le tourisme solidaire au Maroc et un déplacement à Moscou. L’élu se félicite de participer à un séminaire sur le tourisme solidaire au Maroc en cette fin de mois d’octobre. Il salue à ce propos «la nomination de Nadia Fettah Alaoui, première femme à occuper le poste de ministre du Tourisme, de l’Artisanat, du Transport aérien et de l’Économie sociale». Avant de rappeler : «La Constitution de 2011 a prévu que les membres des conseils régionaux seront désormais élus au suffrage universel direct. Son article premier précise que l’organisation territoriale du Royaume est décentralisée, fondée sur une régionalisation avancée. Et c’est à partir de cette organisation que peut se développer un tourisme solidaire au plus près des réalités, à l’opposé du tourisme des palaces, une économie tenue par des capitaux étrangers. Un tourisme qui doit être complétée par une autre offre, plus durable et plus au bénéfice des populations». En ce sens, il se réjouit de la tenue de ce séminaire, «une initiative conjointe du Maroc et de la France en partenariat avec Cités Unies France via le groupe pays Maroc que je préside». Jean Roatta souligne que le tourisme «est le premier secteur économique mondial qui ne cesse de croître. On comptait 300 millions de touristes en 1980, on en compte 900 millions aujourd’hui et ils devraient être 1,6 milliard en 2020». Il en vient au Maroc: «avec plus de 11 millions de visiteurs il a connu un nombre record de touristes en 2017. Cette manne touristique représente 11% du PIB et 5% de l’emploi». L’élu marseillais n’omet pourtant pas d’évoquer «les effets pervers de l’industrie du tourisme: hyper concentration des infrastructures, en particulier sur les littoraux et dans les grands centres urbains, pollution, augmentation du prix du foncier, précarité de l’emploi, surexploitation de la main-d’œuvre, dégradation de la biodiversité…». Il rappelle que, face à cette dérive, dès les années 90: «des associations ont développé une nouvelle forme de tourisme orientée vers le développement économique local, dans le respect de la nature et de la culture du pays visité. Et, le plus souvent, les villages choisis se situent dans des régions dont l’attractivité touristique n’est pas forcément reconnue à sa juste valeur». Un tourisme qui encourage la protection de la nature «et permet la création d’emplois viables et durables in situ avec une rémunération plus juste et souvent au-dessus de la moyenne locale. Le tourisme solidaire c’est aussi et avant tout découvrir l’autre, voir le pays autrement, faire de vraies rencontres, laisser un souvenir plus qu’une empreinte».
Cap sur Moscou
Une fois quitté Tanger, Jean Roatta a pris la direction de Moscou: «L’aéroport de Marseille-Provence propose six vols par semaine vers Moscou avec un taux de remplissage exceptionnel». Ainsi du 27 octobre au 1er novembre 2019, une délégation marseillaise s’est donc rendue à Moscou afin de pérenniser et renforcer les liens entre les deux villes. «Axée sur l’industrie et les nouvelles technologies, cette mission comprend notamment des échanges économiques avec la Chambre de commerce franco-russe de Moscou. Et plusieurs rencontres institutionnelles, avec à la clé des signatures d’accords de coopération, ont été également programmées», explique l’élu qui considère que «la destination Moscou est primordiale pour le tourisme, en Provence et à Marseille car la clientèle russe dispose d’un pouvoir d’achat important». il tient à rappeler que cette mission s’inscrit dans un travail mené depuis plusieurs années de rapprochement entre la cité phocéenne et la capitale russe. «En septembre 2017 nous avons reçu Sergey Cheremin, ministre du gouvernement de Moscou, en charge des Relations économiques et internationales, pour participer à une conférence sur l’attractivité économique de Moscou, au Palais du Pharo. A cette occasion, les autorités moscovites et la ville de Marseille avaient signé une lettre d’intention visant à développer les relations entre les deux villes.» En mai 2018 une délégation économique se rendait à Moscou, pour promouvoir les atouts du territoire Marseille Provence, notamment en matière de santé, biotechnologies, tourisme et numérique.
Des accords étaient signés entre différents partenaires moscovites et les acteurs du territoire tels que Aix Marseille Université, Le Château de la Buzine, les barreaux moscovite et marseillais. L’Office Métropolitain du Tourisme et des Congrès de Marseille a, lui, poursuivi son implantation auprès des tours opérateurs, agences de tourisme et acteurs touristiques moscovites. «C’est cette mission qui a permis de faire émerger le projet d’ouverture d’une ligne aérienne entre Marseille et Moscou, ligne inaugurée en Juin 2019».
Michel CAIRE