Publié le 14 octobre 2014 à 22h15 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
C’est fait, avec un peu d’avance, Marseille a obtenu le titre de capitale européenne du sport 2017, un nouveau temps après la Capitale européenne de la culture et alors que Marseille et Aix-en-Provence attendent de savoir s’ils obtiendront le label French-Tech. Un succès qui entraînent de nombreuses réactions.
«C’est avec joie et fierté que j’apprends que le jury de l’Association des Capitales Européennes du Sport (ACES Europe) a choisi Marseille pour le titre de Capitale européenne du sport en 2017» a immédiatement réagi Jean-Claude Gaudin, le sénateur-maire UMP de Marseille. Et de poursuivre : «Cette nouvelle marque de confiance apportée à Marseille est le signe incontestable de son attractivité nouvelle. Creuset d’un brassage culturel unique, la deuxième ville de France est aujourd’hui en pleine expansion. C’ est une cité dynamique, en pleine mutation, qui s’impose comme une métropole méditerranéenne et internationale de premier plan ». De se réjouir: «Élaborée avec tous les partenaires de notre territoire, les acteurs sportifs, sociaux, économiques et les citoyens de notre région, notre candidature propulse une nouvelle fois Marseille sur les plus hautes marches du podium ».
«Notre ville poursuit son ascension»
Le maire de Marseille de considérer: « Après le succès remporté par l’année Capitale européenne de la Culture, notre ville poursuit son ascension, riche de nouveaux équipements et de projets structurants pour son avenir. Le Mucem, le nouveau stade vélodrome sont autant « d’objets monde » dont la renommée dépasse désormais les frontières de notre territoire. Des signatures architecturales qui permettent à notre ville de porter avec fierté son identité dans tous les pays, aux côtés de Notre-Dame de la Garde et du Vieux Port pour attirer toujours plus de visiteurs. En effet, Marseille continue de surfer sur la vague de 2013. Les investissements réalisés ont permis de dynamiser notre patrimoine et d’offrir une programmation culturelle de qualité aux tourismes et aux croisiéristes qui séjournent de plus en plus nombreux dans notre ville».
Il rappelle : «Attribué pour la première fois en 2001 à Madrid, le titre de « Capitale européenne du sport « distingue les villes où le sport représente un vecteur d’intégration de toutes les catégories sociales et qui respectent l’éthique ainsi que le rôle du sport dans l’amélioration de la qualité de vie, de la santé physique et psychologique des habitants. Marseille a su montrer tout son savoir-faire dans ces domaines pour convaincre les membres du jury de lui accorder leur label ».
Précisant: «Chaque année, la municipalité consacre un budget de 70 M€ aux Sports et à la Jeunesse afin de proposer aux 220 000 pratiquants et aux 1 500 clubs toutes disciplines confondues des équipements à la hauteur de son potentiel.»
Et de remercier: «Richard Miron, l’Adjoint aux sports, pour toute son implication dans la réussite de ce projet ainsi que Frédérick Bousquet, Conseiller municipal délégué à la « Capitale européenne du sport 2017 » qui a apporté la sagesse des grands champions, Dominique Tian, le Premier adjoint, Didier Réault, Adjoint délégué au nautisme, pour leur mobilisation en faveur de ce dossier, et de tous les acteurs de l’univers sportif sans lesquels rien n’aurait été possible». Avant de conclure: «Il nous appartient maintenant de nous réunir plus largement encore pour faire de l’année 2017 une année exceptionnelle, riche de grands rendez-vous sportifs et d’événements pérennes au service du sport pour tous.»
«On peut se poser quelques questions sur la valeur de ce classement »
Stéphane Mari, le Président du groupe socialiste au Conseil Municipal de la cité phocéenne considère pour sa part : «La Ville de Marseille vient de se voir décerner le label « Capitale européenne du Sport ». Le groupe socialiste ne peut que se féliciter de cette distinction qui permettra de valoriser l’image de notre métropole».
Mais c’est pour avancer immédiatement : «Il faut néanmoins relativiser cette récompense « médiatique » attribuée par une simple association (Association des capitales européennes du sport Europe) et non par la commission européenne. Ce «trophée » n’apportera à notre ville aucun événement particulier ni financement supplémentaire, contrairement au label européen « Capital de la Culture ».»
Et de s’interroger : « Au vue de la réalité quotidienne vécue par de nombreux marseillais, on peut même se poser quelques questions sur la valeur de ce classement (qui ne concernait que 2 villes en finale). Avec un budget d’investissement en baisse continue depuis 6 ans (26,5M€ en 2008, 22M€ en 2013) le sport est en effet depuis longtemps « le parent pauvre » de la gestion communale. 600.000€ de subvention étaient versées aux clubs en 2008 et 490.000€ en 2013 soit une baisse de 25% en euros constants.»
Il n’omet pas de rappeler : «La fermeture de 6 piscines et l’état général des gymnases et des stades dans de nombreux quartiers ne plaident pas, là non plus, en faveur d’une municipalité qui s’est contentée jusqu’à aujourd’hui de rédiger des plans stade, piscine et gymnase, très peu suivis d’effets comme en témoignent les chiffres et la réalité quotidienne de nombreux pratiquants. Ainsi 50% des enfants qui rentrent en 6e ne savent pas nager à Marseille et près de 3 sur 4 dans les Quartiers Nord.»
« Espérons que la municipalité actuelle cherchera à aller de l’avant»
Il formule un espoir : « Cette distinction va contraindre, je l’espère, la municipalité a faire un effort significatif en direction des clubs et des équipements sportifs de proximité. Au vu de la situation financière de la ville et des déficits engendrés par la rénovation du Stade Vélodrome et le fonctionnement du Palais de la Glisse, on peut néanmoins douter de l’ampleur de ce rattrapage. Or, « en sport, dés que l’on s’arrête, on régresse », affirme Marc Pajot. Espérons que la municipalité actuelle cherchera à aller de l’avant, au delà d’une campagne d’image et de communication dont elle est si friande. »
C’est un tout autre propos que tient Guy Teissier, le président UMP, de la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM): «Ce choix du jury de l’ACES Europe est une excellente nouvelle pour l’attractivité et le développement de notre ville et de notre région. Portée par le monde sportif et associatif et toutes les collectivités locales, notre candidature a remporté une victoire importante qui va bien au-delà du sport. Quand on joue collectivement, nous faisons gagner Marseille et la Provence. Nous l’avions déjà prouvé l’année dernière quand nous avions remporté le titre de Marseille-Provence Capitale européenne de la Culture, une année durant laquelle nous avons organisé 1 000 manifestations qui ont attiré plus de 1,2 million de visiteurs français et étrangers, et qui ont redoré l’image de Marseille.»
« le Vélodrome -qui sera inauguré jeudi- est une carte maîtresse pour l’attractivité de notre territoire »
A ses yeux, ce nouveau titre «vient couronner nos efforts de promotion et de développement de Marseille-Provence. En 2016, Marseille accueillera plusieurs matches de l’Euro. Dans cette perspective, le stade Vélodrome a été entièrement rénové, grâce à une union des collectivités locales dont la Communauté urbaine, qui a versé 20 millions d’euros pour la réalisation de ce chantier d’envergure. Le sport ne fait pas partie des compétences directes de MPM, mais le Vélodrome -qui sera inauguré ce jeudi- est une carte maîtresse pour l’attractivité de notre territoire ».
Selon le président de MPM: « Renforcer l’attractivité de notre territoire, c’est lui permettre d’attirer de nouveaux investisseurs et de nouveaux chefs d’entreprise qui vont créer de la richesse et des emplois, dont vont bénéficier directement les habitants de Marseille et de la région. Le titre de Marseille-Provence Capitale européenne du Sport s’inscrit parfaitement dans ce cercle vertueux que je veux mettre durablement en place au profit du plus grand nombre».
« Positionner Marseille comme capitale française de la Méditerranée»
Michel Vauzelle, le Président socialiste de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, de se réjouir du succès de la candidature de Marseille comme capitale européenne du sport en 2017. «C’est une véritable reconnaissance pour les acteurs du mouvement sportif régional qui œuvrent au quotidien pour le dynamisme et la promotion du sport en région. Le choix de Marseille, comme capitale européenne du sport en 2017, représente un grand défi. Il doit contribuer à rapprocher les citoyens autour de projets communs et à positionner Marseille comme Capitale française de la Méditerranée avec le soutien de la Région».
« Le jeu collectif a fonctionné une nouvelle fois »
Jean-Luc Chauvin, le président de l’UPE 13 va dans le même sens : «Le jeu collectif a fonctionné une nouvelle fois. Nous nous réjouissons de cette bonne nouvelle, une semaine après le lancement de la campagne « si vous saviez tout ce qui se passe ici ». Nous nous félicitons de la capacité de notre territoire à accueillir de grands événements, reconnus à l’international, et à se mobiliser pour des grands enjeux ».
Il en va de même à la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille-Provence, Jacques Pfister s’enthousiasme : « Le titre de Capitale Européenne du Sport 2017 constitue une nouvelle chance de faire rayonner Marseille Provence. Le sport est un puissant vecteur de cohésion, de rayonnement et de développement ». « Au-delà des valeurs du sport, poursuit-il, qui sont familières aux chefs d’entreprises, la CCI Marseille Provence et les acteurs économiques ont soutenu cette initiative avec envie et énergie, aux côtés de la Ville de Marseille, pour témoigner de leur engagement en faveur du renouveau de ce territoire.»
Considérant: «Ce titre est aujourd’hui l’opportunité de faire émerger des projets structurants, de combler le déficit d’infrastructures, de fédérer les investissements pour pérenniser la dynamique économique vertueuse installée par Marseille-Provence 2013».
Michel CAIRE