Marseille. Evocae: un nouveau dispositif d’orientation pour bacheliers ou étudiants en difficulté

Publié le 12 octobre 2022 à  10h25 - Dernière mise à  jour le 11 juin 2023 à  18h00

«T’inquiète, je gère». Vous n’êtes sans doute pas les premiers à avoir entendu cette parole rassurante de la part de votre progéniture. Mais elle masque bien souvent une orientation incertaine et son corolaire, un gros risque de décrochage. Evocae (Éducation pour la Vocation à l’Emploi) est un dispositif d’accompagnement post-bac. Il propose une année de césure pour les bacheliers qui naviguent à vue ou les étudiants qui ont fait fausse route. La seconde promotion va rentrer en novembre.

François-Xavier Huard  et 3 étudiants Nadjima Aboudou, Dina Houari et Valentin Darmante (Photo Joël Barcy)
François-Xavier Huard et 3 étudiants Nadjima Aboudou, Dina Houari et Valentin Darmante (Photo Joël Barcy)

Un sésame pour les étudiants

«En arrivant d’Algérie avec mon BAC j’étais perdue», confie Dina Houari. «Même si je suis Franco-algérienne, Parcoursup tout cela c’était compliqué. Sans « Evocae » je me serais, au mieux, retrouvée à l’université et sans doute pas dans ma branche préférée : l’informatique. Après cette césure, j’ai pu rejoindre le CESI à Aix-en-Provence à la rentrée (un campus d’enseignement supérieur et de formation professionnel) et obtenir une alternance chez Bourbon, une entreprise marseillaise. Je pense étudier pendant six années pour être au top ». Nadjima Aboudou venait de terminer deux années d’études de commerce quand les interrogations sont apparues. Que faire avec cela ? Elle se dirige elle aussi vers «Evocae». «Pendant 8 mois on a des personnes qui sont là non-stop pour nous aider, nous écouter, nous orienter. Je n’aurais jamais trouvé l’école où je suis sans cette césure. J’ai pu intégrer une école de management spécialisée dans l’humanitaire et le social et J’ai trouvé une alternance dans une association».

Dina Houari et Nadjima Aboudou

L’anxiété de l’orientation

«L’orientation est devenue aussi anxiogène pour une famille que les résultats du baccalauréat», insiste François-Xavier Huard, le directeur d’Evocae. «Avec Parcoursup vous avez une diversité de formations et face au foisonnement on a besoin de temps et d’aide. On n’est pas une énième structure d’accompagnement des jeunes vers l’insertion professionnelle, un métier. Dans notre cursus on propose de faire un pas de côté pour préparer l’avenir. Il faut être titulaire du BAC et pendant huit mois on leur apprend à faire une introspection, à se découvrir. Qu’est-ce qui leur parle ? Ensuite on essaie de trouver une formation qui leur convienne. Elle peut être longue ou pas. Ou une alternance, c’est selon».

François-Xavier Huard

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Tenter de trouver sa voie

Valentin va intégrer l’Evocae en novembre. Il a fait un BAC pro puis des langues étrangères appliquées à Aix-en-Provence mais rapidement il a découvert que cela n’allait pas. «J’en ai parlé à mes parents puis j’ai découvert Evocae dans un salon d’étudiants. J’ai eu deux entretiens et je suis retenu. J’ai rencontré les étudiants de la première promotion et je suis confiant. Je pense que je trouverais ma voie au bout de la formation».

Valentin Darmante

Rentrée de la seconde promotion le 2 novembre. 25 étudiants devraient être au rendez-vous sur la centaine qui a frappé à la porte. Reportage Joël BARCY

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