Marseille. Exposition. Le peintre ukrainien Victor Orly a délaissé pendant 2 ans sa palette pour aider son peuple

Victor Orly achevait son tableau, sublimant le soleil couchant sur les Goudes à Marseille quand le 24 février 2022 est arrivé. Les colonnes de chars russes envahissent son pays, les massacres se multiplient. Il déserte son atelier phocéen pour se consacrer à l’Ukraine.

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Toile de la collection de l’artiste Victor Orly (Photo Joël Barcy)

C’est son « Guernica »

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Toile de la collection de l’artiste Victor Orly (Photo Joël Barcy)

Pendant plus de deux ans il a remisé pinceaux et couteaux où il magnifie la nature pour se consacrer à la solidarité envers l’Ukraine et l’accueil des réfugiés. Seule entorse, la représentation de la guerre à laquelle il s’attèle en 2023. Son « Guernica » à lui est en train de naître. Il l’appellera « installation Boutcha », en mémoire des massacres perpétrés dans cette ville par l’armée russe au début du conflit. « J’avais besoin d’exprimer mes émotions sur cette invasion, confie Victor Orly. J’avais les larmes aux yeux quand on m’a envoyé, dans un colis, les éclats de missiles russes tombés sur deux villes ukrainiennes. J’ai voulu les intégrer dans l’œuvre ». Et puis l’artiste transforme l’ensemble en un travail collectif. « Les visiteurs ont pu apporter leur touche et leur énergie sur la toile ». Moins pessimiste que le tableau de Picasso, la toile de Victor commence dans le sang mais se termine avec une diagonale de tournesols en fleur. « Finalement la vie continue et tout le temps il y a l’espoir que l’avenir soit positif »

Une série sur les iris

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Toile de la collection de l’artiste Victor Orly (Photo Joël Barcy)
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(Photo Joël Barcy)

Ce tableau a servi d’exutoire. Victoire Orly est à nouveau au travail depuis le printemps dernier, tout en se mobilisant pour l’envoi en Ukraine de containers équipés de matériels chirurgical et de radiologie. L’émotion, la couleur, que la guerre avait emportées, sont revenues. Il a passé plusieurs semaines dans la Drôme et à Trets pour peindre des Iris. A l’arrivée une série de tableaux éclatants. « Pour mes huiles j’utilise principalement le couteau. Il offre une toile chargée d’émotions, il donne une impression de quelque chose de vivant et de joyeux. Je mets mon chevalet dans la nature car, comme disait Van Gogh à Gauguin, si tu ne travailles pas devant la nature tu ne connais pas cette beauté, cette lumière unique au monde du soleil de Provence ».

Éternel optimiste Victor Orly, qui a failli arrêter son activité de peintre après le tableau des Goudes, a retrouvé sa palette d’une trentaine de couleurs. La plus ancienne galerie de Marseille dans laquelle il expose date de 1859. Elle ne s’arrêtera pas dans sa 165e année.

Reportage Joël BARCY

Galerie Capitale & Victor Orly – 39, rue Paradis – 13001  Marseille

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L’artiste Victor Orly © Joël Barcy

 

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