La mobilisation contre la loi Travail a été une réussite à Marseille où plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté à l’appel des unions départementales CGT, FO, FSU, Union syndicale Solidaires, UNEF, UNL 13 pour réclamer l’abandon de la Loi.
Pour Olivier Mateu, secrétaire de l’UD CGT 13 : «Il faut non seulement retirer la Loi travail mais aussi créer les conditions d’un véritable dialogue pour améliorer les conditions de travail. Car il faut bien être conscient que ce n’est pas en jetant à la merci du patronat des millions de salariés que l’on réduira le chômage. Preuve en est des pays à l’instar de l’Italie ou l’Espagne où une telle politique a été mise en œuvre sans résultat si ce n’est qu’aggraver la situation et créer des millions de pauvres. Pendant ce temps, la France reste le pays où l’on distribue le plus de dividendes en Europe. Alors il est clair que nous ne lâcherons pas tant que nous n’aurons pas obtenu un retrait véritable de ce projet». Franck Bergamini, secrétaire de l’UD FO 13, se réjouit de la forte mobilisation. «Il faut maintenant que le gouvernement prenne la mesure du mécontentement, si tel n’est pas le cas nous sommes prêts à poursuivre. Il y aura très rapidement des suites car, si pour certains la poudre aux yeux suffit tel n’est pas notre cas»,prévient-il.
Alain Barlatier, secrétaire départemental de la FSU, alerte les fonctionnaires : «Nous dénonçons ce projet régressif et nous invitons les fonctionnaires à se méfier. Bien sûr que, dans un premier temps ils ne sont pas touchés mais, l’Histoire a prouvé qu’une réforme dans le privé touche dans les années qui suivent le public». «Avant tout, poursuit-il, nous sommes solidaires du monde du travail. Non seulement les revendications ne sont pas entendues mais en plus on veut ajouter une nouvelle couche avec ce projet de Loi, fragiliser un peu plus les salariés. Alors il est clair que si le gouvernement n’entend pas le message de ce 31 mars nous poursuivrons la mobilisation. Nous verrons avec l’intersyndicale sous quelle forme. Ce qui est sûr c’est qu’il ne faut pas seulement retiré ce projet mais définir un projet d’accompagnement des salariés». Magali Bailleul, SNES, dénonce: «Une inversion de la hiérarchie puisque ce projet de loi veut privilégier les accords d’entreprise à ceux de branches ».
Etudiants et lycéens étaient également en nombre dans la manifestation avec des pancartes révélant un certain sens du verbe telle « On n’est pas de la chair à patrons». Des échauffourées ont eu lieu à la fin de la manifestation, selon la Préfecture de police, sept policiers ont été légèrement blessés et huit personnes interpellées.
Michel CAIRE