Marseille. Friche Belle de Mai : ‘Plasticocène’ des œuvres d’art où se mêlent le vivant et les déchets plastiques

Publié le 19 février 2023 à  19h23 - Dernière mise à  jour le 7 juin 2023 à  22h00

Plasticocène, c’est le titre de cette exposition à la Friche Belle de mai. Une dizaine d’artistes ont conçu des œuvres à partir de déchets sauvages, collectés par l’association MerTerre, ou ont conçu des œuvres biodégradables. Chaque création devient le symbole d’une régénération de la planète.

Côme Di Meglio:
Côme Di Meglio:

« Je fais pousser mes œuvres »

Une arche mène à un sarcophage. La première, posée au milieu de la pièce, invite à la franchir. Elle semble issue d’un vestige d’une chapelle romane mais on peine à distinguer le matériau. Marbre ? Pierre ? béton ? Rien de tout cela. «C’est une architecture que j’ai fait pousser», commente Côme Di Meglio. «C’est une œuvre de digestion. Des déchets de bois sont digérés par un être vivant, le mycélium, dont le champignon est l’organe reproducteur». Le réseau tentaculaire créé par le mycélium permet de bâtir des structures. Le rendu est très surprenant : «Cela ressemble à du minéral mais au toucher cela a la douceur d’une peau. Il y a de la rouille, des écailles. C’est très surprenant ». Au-delà, cette création est vertueuse. «Sa disparition est pensée, elle fait partie de l’œuvre. On peut la rendre à la nature». En franchissant l’arche on découvre la genèse des œuvres avec un gisant dans un reliquaire où règne une abondante humidité. «C’est la première fois que je montre une œuvre en évolution», précise Côme Di Meglio. «L’idée est de montrer quelles traces et quelle matière on laissera après notre passage sur terre. C’est une réinterprétation joyeuse des mises au tombeau qu’on retrouve dans l’histoire de l’art». Un time lapse fera revivre l’évolution.

Côme Di Meglio

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Régénération

Le collectif Polymer est à l’origine de cette exposition contemporaine. Composé d’artistes, d’entrepreneurs et de scientifiques il a imaginé une exposition contemporaine autour de la pollution plastique, omniprésente notamment en Méditerranée. L’idée est de valoriser les déchets en leur donnant une seconde vie à travers une œuvre d’art. « On cristallise la matière, ce n’est pas du recyclage. Elle n’a pas vocation à être jetée à nouveau», insiste Edouard Granero, cofondateur de l’association. «Ces œuvres d’art sont vendues et nous permettent de créer d’autres expositions. Elles permettent aussi de sensibiliser le public à la masse de déchets qu’on fabrique».

Edouard Granero

A travers cette exposition une somme d’animations autour de l’environnement va aussi irriguer le quartier de la Belle de mai. Reportage Joël BARCY Plastocène, Friche Belle de mai jusqu’au 27 mai 2023- mardi au samedi – Gratuit – Plus d’info: lafriche.org

Diaporama Joël Barcy

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