Publié le 23 décembre 2022 à 18h23 - Dernière mise à jour le 5 janvier 2023 à 12h02
C’est un moment rare, précieux, comme Marseille sait en offrir qui vient de se dérouler ce 22 décembre. Fabien Ganizate, homme de solidarité, organisait, au sein de la brasserie « le Colombia » (8e) une cérémonie œcuménique à l’occasion de l’allumage du chandelier de Hannouca, fête des lumières. Un moment fort où musulmans, chrétiens, juifs étaient réunis «autour d’une même lumière»
Fabien Ganizate remercie les personnes de tous horizons réunies «pour cette cérémonie du chandelier de la tolérance». Il avoue: «J’aimerais que cette initiative se renouvelle, que toutes les religions se retrouvent pour faire face à la haine et la méchanceté». Et de présenter le drapeau tricolore qu’il a apporté:«Nous sommes en France, le pays où chacun peut pratiquer sa religion».
Le Rabbin Eliahou Altabe explique: «Hannouca c’est la fête des lumières, célébrant la victoire de la lumière sur les ténèbres, de l’esprit sur la matière, de la paix sur la barbarie ». Il poursuit: «Un tel moment partagé avec les autres religions permet de faire sauter les barrières derrière lesquelles se construisent les haines. Cette fête est l’occasion de rappeler que la lumière éclaire tout le monde, où que l’on soit». Il signale: «Pendant la période de Hannouca on allume tout les soirs pour montrer qu’il faut évoluer tout en étant équilibré. C’est le combat que nous devons mener en nous-même» Le Rabbin Eliahou Altabe rappelle qu’«il y a plusieurs branches sur le chandelier car il y a plusieurs manières d’éclairer jusqu’au jour où tout le monde se réunira autour d’une même lumière».
La célébration de la paix
Chrétiens, musulmans et juifs se succèdent pour allumer une bougie. Puis, au nom de la communauté arménienne, Garo Hovsepian en allume une, il se souvient: «Pendant plus de 16 ans j’ai participé aux cérémonies d’Hannouca, à Saint-Just (14e). Cette fête c’est l’œcuménisme, c’est la célébration de la paix, de la sécurité et du respect de l’autre. C’est une cérémonie d’autant plus importante pour moi que Juifs et Arméniens partagent un destin commun». Puis c’est au tour de Michèle Taïeb d’allumer une bougie: «Quelles que soient nos couleurs, nos religions, nous sommes tous humains et je suis heureuse d’allumer cette bougie au nom des Femmes». Marie-France Ouret Dropy, présidente d’énergie solidaire 13 allumera à son tour une bougie.
«Le partage dissipe les peurs, les méfiances»
Pour le père Jean-Paul Sorragi, curé de l’Église de Saint-Giniez: «C’est un devoir et un plaisir de venir à cette cérémonie, c’est une façon de ne pas oublier que les juifs sont nos frères aînés». l’Imam Ndieguene considère: «Cette manifestation est très importante pour le vivre ensemble. Le partage dissipe les peurs, les méfiances. Nous sommes tous enfants de la République et nous partageons un temps, un espace, il est donc regrettable de ne pas s’entendre ». Pour l’Imam Dahmani: «Il est important de partager ce moment de joie. Je suis venu en tant que frère, que responsable du culte musulman».
Michel CAIRE