Publié le 7 décembre 2014 à 22h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h30
C’est sous la gare Saint-Charles, boulevard Bourdet à Marseille dans le 1er arrondissement que s’est installé depuis le mois de mai le Service interdépartemental de sécurisation des transports en commun (SISTC*). Ces locaux ont été inaugurés ce 5 décembre en présence du Préfet de police des Bouches-du-Rhône, Jean-Paul Bonnetain, Pierre-Marie Bourniquel, Inspecteur général, Directeur départemental de la sécurité publique, Maxime Tommasini, président de la RTM, Pierre Reboud, directeur général de la RTM, Robert Assante, vice-président de MPM, en charge des transport et Caroline Pozmentier, adjointe au maire de Marseille, en charge de la sécurité.
Il a été rappelé que cette opération a pu se réaliser dans le cadre du déménagement des services du métro, qui occupaient cet espace, vers le Centre de supervision des réseaux (CSR). La RTM a décidé d’y loger une partie de ses services financiers (caisse principale, pour l’achat de titres de transports et les régularisations des impayés) et a ainsi proposé à la Direction de la police en lien avec MPM, autorité organisatrice des transports sur son territoire, d’y affecter le Service de Police nationale dédié à la sécurité des Transports en commun dans la partie restante des locaux libérés. Cette unité ayant manifesté le souhait de regrouper l’ensemble de ses moyens sur un point central et dans des conditions plus adaptées à sa mission. Ces locaux ont permis au SISCT de regrouper ses effectifs affectés aux transports urbains qui se trouvaient sur le site de Bougainville ainsi que sa structure de commandement jusqu’alors logée dans la gare Saint-Charles. Le poste de Police ouvert au public, également installé dans la gare est lui maintenu in situ.
Pierre Reboud de souligner qu’il n’y a pas de sécurité sur le réseau sans une capacité forte de la Police. Le SISCT est un outil qui permet d’avoir plus.» Indiquant que sur le terrain «il y a 500 agents de la RTM et 3 000 caméras accessibles, en temps réels depuis le mois de novembre, au SISTC. Cette collaboration a permis que les 2/3 des incidents soient résolus et a contribué à une réduction de 56% des incidents depuis 2009 et 35% des incidents sur nos agents».
Maxime Tommasini évoquera les travaux réalisés « Un investissement très lourd de 1,2 M€, pour centraliser les locaux en cœur de ville, à la jonction des 2 lignes de métro, à proximité des lignes de tramway et de nombreuses lignes de bus, à côté de la gare routière.» «La sécurité, poursuit-il, n’est pas le rôle de la RTM. Nous, nous luttons contre la fraude. Avec l’appui de la police nationale, il s’agit de protéger les usagers et les agents de la RTM. Mais, -35% sur nos salariés ce n’est pas suffisant. La mise en œuvre du Contrat local de sécurité des Transport (CLST) avec Caroline Pozmentier a permis qu’un magistrat du Parquet soit désigné pour la RTM , ce qui permet d’éviter les longues procédures. Au dernier Conseil d’administration de la RTM j’ai fait voter deux dossiers : un accès facilité sur le réseau pour la Police nationale et la Police municipale, pour mettre du bleu partout et, en accord avec Caroline Pozmentier, une personne dédiée à la RTM pour verbaliser les véhicules gênant la circulation des bus.»
Pour Pierre-Marie Bourniquel, ce qui se passe entre la RTM et la Police nationale est «exemplaire». «Ce décloisonnement est une réalité. La mise à disposition de ces locaux est la preuve d’une excellente entente. Nous sommes très présents mais il existe une vacuité le matin par manque d’effectif. On a une baisse des agressions mais il faut aller plus loin pour cela il faut anticiper.» Et de mettre en exergue le rôle de vidéo-protection. «Elle est notre alliée. Elle est essentielle dans la résolution et la baisse de certains délit et permet de monter de bonnes procédures». Il souligne l’intérêt qu’il porte à cette unité rattachée au Chef d’état-major de la police. Évoque son rôle dans le bon fonctionnement de l’économie marseillaise. «Il y a une augmentation des touristes mais s’il n’y a pas de sécurité, ils ne reviendront plus à Marseille. Le tourisme représente des emplois, de services, qui donnent une chance à nos jeunes.»
Robert Assante, représentant le président de MPM, Guy Teissier, se félicite: «Nous avons ces locaux de 600 m² rénovés, réhabilités qui font beaucoup de jaloux. Outre ces 3840 caméras, d’ici 2015-2016, il y en aura aussi dans les rames. Depuis peu, le SISCT est en direct avec les caméras de la RTM et le réseau va se développer à la fin mars le tramway jusqu’à Castellane sera mis en service puis sont en projet ceux d’Arenc-Saint-Exupéry, Castellane-les hôpitaux… Vous allez continuer à bosser mais s’il faut anticiper, il faut plus d’effectifs »
Caroline Pozmentier met en avant, au nom du maire de Marseille, le travail partenarial qui été réalisé depuis 2009 avec le CSLT. Et de regretter: «Les conditions de sécurité trop faibles pour les personnels de la RTM et des moyens qui ne sont pas toujours suffisants ». Et de proposer pour 2015, «un diagnostic afin que ce service puisse nous apporter toute la lumière et l’expérience pour déployer nos moyens aux services de nos concitoyens et agents.»
Jean-Paul Bonnetain considère: «Les bons ouvriers n’ont pas toujours les bons outils quand on sait l’état de l’immobilier de la police. Je me réjouis aujourd’hui, les bons ouvriers ont les bons outils. Les policiers ont un métier bien difficile quand j’entends ce qui se dit… La reconnaissance ne creuse pas les budgets mais va au cœur de nos policiers.»
«La population,estime-t-il,a depuis longtemps fait la métropole dans ces déplacements, les voyous aussi». Et de préconiser: «une approche globale de la sécurité qui prend en compte la sécurité sur les trajets.» Puis, de s’inscrire dans les moyens technologiques, signifiant leur importance: « Avec la vidéo, on patrouille, on fait des filatures pour des faits qui sont commis. Les résultats sont encourageants. On n’a pas la culture des chiffres, on mesure l’activité, les résultats pour savoir si on va dans le bon sens.»
Patricia MAILLE-CAIRE
Le SISTC
Le Service interdépartemental de sécurisation des Transports en commun est une unité de la police nationale créé en 2005 en remplacement de l’USTC (Unité de surveillance des transports en commun) rattaché à la Direction départementale de la Sécurité publique des Bouches-du-Rhône (DDSP). Le SISCT a subi une vaste refonte en mars 2013, en recentrant son activité sur l’agglomération marseillaise et sur les transport en commun évoluant en Zones de sécurité prioritaires (ZSP). Cette refonte a permis d’optimiser l’efficacité du SISCT dans le domaine de la lutte anti-délinquance sur l’ensemble des réseaux RTM et SNCF. A Marseille le Service est actuellement commandé par le Commandant Didier Delacolonge. Il est composé de 100 policiers et divisé en quatre entités. Il est à noter que trois unités de ce type ont été créés en France : Lille, Lyon et Marseille
Il convient de souligner que le SISCT n’est pas une unité réservée à la RTM, il peut être appelé à intervenir en toute circonstance et en tout lieu de la ville où sa présence à proximité d’un fait permet à la Police nationale de réagir dans l’urgence et avec efficacité.
Inversement la DDSP fait intervenir toute autre unité de police sur un fait touchant la RTM selon les mêmes principes de proximité permettant la réactivité et l’efficacité. C’est toute la DDSP qui est impliquée dans la sécurisation des transports en commun marseillais.
A ce jour, pour 2014, le SISTC a déjà enregistré plus de 3 000 interpellations, tous réseaux confondus (RTM ,SNCF). En 2013, il a procédé à 3271 interpellations, 1468 d’entre-elles ayant été réalisées en lien avec des faits intervenus sur le réseau RTM.
Les différentes unités du SISCT
Le groupe opérationnel de sécurisation (GOS)
Ce groupe composé de 15 policiers a une vocation de lutte anti-délinquance dans l’ensemble des transports en commun, il exerce en civil et à pied.
Le groupe d’appui, de recherche, d’identification, d’interpellation (GARII)
Ce groupe de 15 policiers oriente son action sur le réseau RTM par une exploitation du réseau video, la reconnaissance et l’interpellation des mis en cause en flagrant délit ou en préliminaire
La section ferrée
Elle est constituée de 3 brigades de 8 policiers. Elle évolue exclusivement en tenue. Elle assure l’accueil du public et la prise de plainte au poste de police de la gare Saint-Charles et déploie en permanence une patrouille de 3 policiers dans la gare et ses abords directs . Ponctuellement elle effectue des patrouilles sur les lignes TER du département et notamment la ligne TER Aix/Marseille
La section urbaine
La section urbaine qui évolue en tenue est constituée de 3 brigades de 9 policiers. Ses missions principales sont les patrouilles et surveillance du réseau RTM , opérations anti-fraude conjointes avec la RTM et la lutte anti-délinquance sur le réseau.