C’est un lieu douillet, niché dans le 5e arrondissement de Marseille. Chaque femme victime de violences sexistes ou sexuelles peut pousser la porte de cet espace pour être écoutée et soignée. Le ministre de la santé est venu inaugurer cette Maison des femmes Marseille Provence. Le second lieu de ce type en France.
Une approche holistique
C’est le second espace de ce type à voir le jour en France. Dans cette Maison des femmes l’approche est holistique. Les besoins de la femme sont étudiés dans leur globalité. « On leur apporte une prise en charge basée sur le soin qui est pluriprofessionnelle, indique Florence Bretelle, professeur de gynécologie obstétrique et chef de service de la maison des femmes. On a une équipe composée de gynécologue obstétricien et médical, de psychiatre, de psychologue, d’assistante sociale et de sexologue. On leur propose un parcours de soins adaptés à leurs demandes».
« Elles sont en stress »
Les femmes qui arrivent ici ont subi diverses violences. « Elles arrivent souvent en état de stress aigu ou chronique, confie Anaïs Nuttall, gynécologue médicale. Les demandes sont très variables. Elles peuvent être sur le plan social ou médicale lors de mutilations sexuelles par exemple mais ça peut-être aussi pour prendre en charge et protéger leurs enfants ».
Des milliers de victimes
A Marseille, les femmes victimes de violences et qui osent l’avouer se comptent en milliers. « 4 600, c’est le nombre de plaintes pour violence conjugales qui sont déposées ici à Marseille, commente François Crémieux, le directeur de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille (AP-HM). Mais derrière ces chiffres combien de femmes qui n’ont pas pu, qui n’ont pas osé, qui n’ont pas su et qui se sont retrouvées coincées dans une situation familiale, professionnelle en lien avec un conjoint, un proche violent ? ».
Un modèle
Trouver des fonds
Restera à trouver un équilibre économique pour faire vivre cette maison des femmes où les euros manquent déjà.
Une Halte soins addiction ?
Verra-ton un jour l’ouverture de la Halte soins addiction (HSA) à Marseille, appelée salle de shoot. Interrogé en marge de l’inauguration de la Maison des femmes, le ministre la Santé estime que les HSA sont nécessaires pour lutter contre les addictions mais il ne se prononce pas sur le dossier phocéen.
Reportage Joël BARCY