Isabelle Epaillard a pris ses fonctions le 11 novembre dernier. Lors d’un point presse au sein de l’Etablissement public pour l’insertion dans l’emploi (Epide), elle analyse la situation et définit ses grandes lignes.
« Aller sur le terrain »
Son poste est complexe et son périmètre vaste : éducation, rénovation urbaine, lutte contre les discriminations, cohésion sociale… Elle a choisi l’Epide pour faire part de ses grandes lignes. L’occasion de montrer son intérêt et l’importance de cette structure pour insérer les jeunes. Pour Isabelle Epaillard -qui a été directrice d’hôpitaux avant d’intervenir dans divers cabinets ministériels-, il n’est pas question d’être une préfète hors-sol. « Moi je crois à l’écoute, au dialogue, j’aime aller sur le terrain, rencontrer les gens. En 5 semaines j’ai déjà fait plusieurs réunions publiques, à Marseille mais pas que, je suis allée à Châteaurenard, demain je serai à Tarascon et à Arles. Pour se rendre compte des problèmes que rencontrent les habitants, il faut aller sur le terrain. Ensuite c’’est la concertation et la décision mais c’est plus facile quand on est allés sur place ».
« Une pensée globale »
« On ne peut pas faire de la rénovation urbaine sans avoir une pensée globale », indique Isabelle Epaillard. Ce qui l’a le plus marqué ce sont « les conditions de vie de certains habitants et le délabrement de l’habitat, notamment de certaines copropriétés qui seront une priorité ». Dans le cadre de l’Anru 850M€ sont consacrés dans le département à la rénovation urbaine dont 650 M€ à Marseille. « Ces réalisations sont essentielles mais il faut aussi, selon la préfète, d’autres politiques conjointes notamment l’accompagnement des jeunes vers l’emploi dans ces quartiers et l’Epide est un moyen ».
Le blason « Epide »
Les quelque 200 jeunes de 17 à 25 ans qui fréquentent l’Epide sont fiers de ce blason sur leur tenue. Ce sont eux, qui à leur sortie, sont les meilleurs ambassadeurs. Souvent perdus, désœuvrés, ils ont été remis sur les rails. « Grâce à l’encadrement que j’ai eu, j’ai pu atteindre mes objectifs donc à l’Epide quand on veut on peut, analyse Iskander Abbes. Je dis que s’il y a des jeunes qui écoutent ce que je dis et bien venez à L’Epide, vous verrez vous aurez le permis, la formation, le travail. Moi j’ai eu des problèmes avec ma famille et l’Epide m’a accueilli et m’a donné un deuxième chance ». Joshua Hibon a trouvé un emploi de technicien dans une entreprise de loisirs et électroménager grand public. « Au début je n’aurais jamais pensé arriver jusque-là. Aujourd’hui j’aime cet emploi plus que tout et je remercie l’Epide de m’avoir mis dans cette voie ». Akram Mmada estime qu’il rentre aujourd’hui dans la vraie vie, dans le monde professionnel. « L’Epide, c’est un bon encadrement, ça fait du bien d’être soutenu. Au début c’est dur, c’est militaire mais après c’est la routine. Au moins on sait à l’Epide qu’il y a des règles comme avec un employeur il y a des règles aussi. Là, j’ai un emploi comme chauffeur-livreur chez Amazon. C’est un bon emploi, même si c’est un peu « cardio » dans ces périodes-là ».
Sur les 4 000 jeunes qui fréquentent les Epide au niveau national, plus des 2/3 trouvent un emploi à leur sortie. Ils fréquentent la structure en moyenne 10 mois.
Reportage Joël BARCY