Publié le 24 juillet 2022 à 21h34 - Dernière mise à jour le 11 juin 2023 à 19h07
Il vient de boucler sa tournée européenne au festival « Jazz des cinq continents ». Yessaï Karapetian est un enfant de Marseille. D’origine arménienne, il est arrivé tout bébé dans la cité phocéenne. Adolescent, il venait avec ses parents assister aux concerts du festival. Depuis, l’homme a fait son chemin. De spectateur, il est devenu acteur et emballe le public avec son piano et son quintet. Il vient de décrocher le prix LetterOne Rising Star, une distinction qui le propulse comme l’étoile montante du jazz européen.
« C’est un honneur de jouer ici »
C’est la deuxième fois que le musicien se produit sur la scène du palais Longchamp. «Je joue à domicile pour mon dernier concert estival. C’est toujours une grande joie de venir ici. Là où j’ai grandi». On sent une émotion chez Yessaï, attaché à son pays d’origine, l’Arménie, mais aussi à Marseille qui l’a vu grandir musicalement. Être aujourd’hui sur scène après y avoir admirer des talents étant ado. «C’est une chance énorme. On ne réalise pas… mais c’est beaucoup de travail», indique-t-il. Le prix de l’étoile montante du jazz ? «C’est un honneur de le recevoir mais ce n’est pas une fin. C’est une étape», tient à préciser le musicien de 28 ans qui ne compte pas s’arrêter là.
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Le conservatoire, la perfection mais…
Conservatoire de Marseille puis conservatoire national supérieur de Paris, Yessaï karapetian a fait les gammes classiques du parfait musicien. «On est formés à la perfection en France, mais on est sans doute trop élitistes. On forme des musiciens exceptionnels et j’en ai bénéficié. Mais la musique ce n’est pas que de la science et du savoir. On est au top techniquement mais on manque un peu de profondeur, de chair, de liberté. C’est ce que remettent en cause les jeunes».
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« La culture arménienne me nourrit »
Bercé entre deux cultures, Yessaï les a intégrées dans sa musique. « Évidemment ça m’a nourri de la même façon. La danse, la musique, la langue arménienne cela fait partie de moi et ça transpire sur scène. Définir mon jazz ? On est avant tout respectueux et dans la continuité des grands musiciens afro-américains. Le jazz est une musique très profonde culturellement. En tant que diaspora on peut sentir des liens mais il faut aller sur place pour en prendre la mesure».
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« Un projet excitant »
Les fans de Yessaï n’ont connu jusqu’à présent qu’une facette de l’artiste. « Je me lance dans un projet extrêmement excitant. Avec mon frère et un autre musicien on va former un nouveau trio. Je compte montrer une palette beaucoup plus complète de qui je suis. On retrouvera le piano mais aussi de la musique électronique, de la musique arménienne … ». Toujours ce mélange des cultures, source de richesse.
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L’étoile montante est donc encore loin d’avoir atteint le firmament.
Reportage Joël BARCY
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Diaporama de Joël Barcy sur le concert Yessaï Karapetian Quintet
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