Publié le 7 janvier 2017 à 12h03 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h47
Début décembre Jean Roatta, adjoint LR au maire de Marseille en charge des relations internationales et la coopération Euro-méditerranéenne était à Marrakech dans le cadre des Assises décentralisées maroco-françaises, une manifestation qui a mis fin à un troisième trimestre particulièrement riche en rencontres entre les rives du pourtour méditerranéen.
Jean Roatta s’est en effet rendu à plusieurs reprises au Maroc, notamment pour la Med-Cop 22 et la Cop22 mais aussi lors de la conférence annuelle des MedCités. «Nous avons également eu un intense travail de partenariat avec Alger», ne manque pas d’ajouter l’élu. Précisant: «Nous avons accueilli deux délégations en 2016 pour travailler sur la réhabilitation du centre-ville d’Alger et tout particulièrement les voûtes d’Alger forts de notre expérience marseillaise». Et à ce propos il tient à alerter les entreprises françaises: «La Loi de finance de février 2017 va estomper la règle dite du 49/51 qui, instaurée en 2009, fixe la part de participation d’un investisseur étranger dans une société de droit algérien à 49%. Il faut que les entreprises françaises soient prêtes à se positionner, les Espagnols, les Américains, les Japonais, les Chinois… sont sur ce marché, notamment sur le secteur touristique qui est appelé à connaître un fort développement dans les années à venir. Si nous ne le comprenons pas c’est à désespéré de tout ».
«L’attente était grande de la part de toutes nos collectivités»
Revient sur les Assises maroco-françaises qu’il a co-présidées en tant que président du groupe-pays Maroc de Cités Unies France avec Ahmed Akhchichine, président du Conseil régional de Marrakech-Safi. «Ces 3e Assises, note-t-il, ont réuni près de 500 participants, dont 200 Français. Trente-six collectivités françaises étaient représentées, ainsi que des opérateurs du Ministère des affaires étrangères et du développement international (MAEDI), des associations, opérateurs des collectivités, entreprises, etc.». Assises qui ont été ouvertes par le ministre de l’Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités Territoriales, Jean-Michel Baylet et par le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur Charki Draiss. «Il s’agit, poursuit Jean Roatta, d’espace de coopération particulière entre nos deux pays. Or, une telle réunion ne s’était plus tenue depuis 2009. L’attente était donc grande de la part de toutes nos collectivités. Nous avons notamment évoqué l’économie, le tourisme, la formation, la mobilité… et décidé de nous retrouver dans deux ans. D’autre part, ce que je trouve particulièrement intéressant c’est que tous les ans des techniciens effectueront une évaluation pour vérifier si les engagements pris lors des plénières se traduisent dans les faits». En ce qui concerne la Med COP et la COP 22, il rappelle: «En 2015, la ville de Marseille avait contribué à l’organisation de la Med COP 21 aux côtés de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, initiative préparatoire à la COP21.»
Cette année, le Maroc, pays hôte de la COP22 (7-18 novembre 2016 à Marrakech), a souhaité pérenniser cet événement préparatoire qui réunit les acteurs non étatiques afin de mobiliser les acteurs de la Méditerranée autour de la lutte contre le changement climatique à Tanger les 18 et 19 juillet 2016. «Nous avons présenté, lors de la journée des Maires, en partenariat avec le Barreau de Marseille, une motion sur droit et changement climatique» L’élu évoque ensuite le Forum des Autorités Locales et régionales de la Méditerranée qui s’est tenu le 30 novembre à Tanger, manifestation qui avait donné lieu à des rencontres préparatoires à Sousse, les 22 et 23 septembre. «Ce Forum, organisé pour la première fois sur la rive sud, avait pour thème la diplomatie territoriale en Méditerranée. Une opportunité, dans le contexte que nous connaissons, de prendre en compte le rôle d’alerte que jouent les élus locaux. De mesurer à quel point les collectivités -au travers de leurs coopérations, de leurs actions de plaidoyers mais également des politiques d’ouvertures de leurs territoires sur le monde- jouent un rôle important dans le maintien de relations constructives pour la promotion de la paix, de la justice sociale, du développement durable et des droits humains». Enfin, Jean Roatta aborde la Conférence annuelle des MedCités qui a eu pour cadre Tétouan les 1e et 2 décembre 2016. Un séminaire qui a visé à analyser la relation entre grands projets et rénovation urbaine en Méditerranée. «La requalification et la valorisation du patrimoine construit, le réaménagement des zones industrielles, la requalification du front de mer, les grands événements culturels et sportifs, la valorisation de leurs attractions territoriales étaient parmi les questions, à partir desquelles nous avons réfléchi, sur les bonnes pratiques à avoir. Un débat dans lequel l’actualité était bien présente puisque des élus jordaniens et palestiniens nous ont dit que c’était bien de penser à l’avenir mais que c’est un luxe qu’il ne pouvait s’offrir eux étant contraints d’en rester au présent. Enfin, les Jordaniens et les Libanais ont évoqué la question des réfugiés».
Michel CAIRE