Publié le 21 août 2021 à 20h51 - Dernière mise à jour le 1 novembre 2022 à 14h54
Il y a dix ans, Abdoulaye Wade, président du Sénégal, proclamait le 23 août “Journée du Tirailleur”. La date avait été choisie en référence à la libération de Toulon : dans la soirée du 23 août 1944, « les soldats du 6e Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Colonel Salan pénètrent les premiers à Toulon» . Ce lundi 23 août 2021 se tiendra à Marseille la Journée du Tirailleur Sénégalais : «Tirailleurs d’Afrique : des massacres de Mai -Juin 1940 à la Libération de 1944-1945, Histoire croisée et Mémoire Commune».
Le Consulat Général du Sénégal en collaboration avec la Mairie de Marseille et en Partenariat EuraFricain propose cette journée en hommage aux Tirailleurs sénégalais en présence de
– Benoit Payan, Maire de Marseille,
-Abdourahmane Koita, Consul Général du Sénégal à Marseille,
-Marion Bareille, maire des 13e et 14e Arrondissements,
-Joël Broquet, Président du partenariat EuraFricain,
-Michel Richaud, Président de l’UNC- 13
-Pascal Coget, Président de l‘ONAC / V.G. – 13
-Serge Barcellini, Président du Souvenir Français,
En présence également des Autorités Civiles et Militaires.
Au programme
-10h30 : Début des Allocutions – Dépôt de gerbes
Devant le Monument aux Morts, au Cimetière Le Canet – 28, Bd Charles Moretti – 13014 Marseille
-11h40 : Exposition, Salle 3 de la Mairie des 13e et 14e – 72, rue Paul Coxe – 13014 Marseille. Exposition qui sera suivie d’une lecture d’un extrait de « Diaba, l’Ange Tirailleur » par l’auteur Babacar Mbaye – Création Festival d’Avignon 2019 – Livre audio Oxitoire Africa – Harmattan Mali.
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A propos des Tirailleurs sénagalais
Les premiers soldats noirs à servir la France sont d’anciens esclaves de confiance, les “laptots”, recrutés au XVIIIe siècle, pour assurer la sécurité des navires de la Compagnie générale des Indes qui commerce avec l’Afrique. Le corps des tirailleurs sénégalais est créé, en 1857, par un décret de Napoléon III. De cette date à leur suppression, dans les années 1960, les tirailleurs participent à toutes les campagnes coloniales menées par la France.
Ils combattent en Afrique noire à la fin du XIXe siècle et 150 d’entre eux participent notamment à la mission Marchand (1896-1899). Ils interviennent encore au Maroc (1912-1934).
Les tirailleurs sénégalais jouèrent un rôle actif dans la défense ou la reconquête du territoire national lors des deux conflits mondiaux.
Entre 1914 et 1918, sur les 161 250 tirailleurs recrutés, 134 000 intervinrent sur différents théâtres d’opération, notamment aux Dardanelles et sur le front de France, à Verdun ou sur la Somme (1916), tandis que les autres servirent outre-mer comme troupe de souveraineté.
Durant la Seconde Guerre mondiale, ils participèrent aussi bien à la Bataille de France, en 1940, qu’à l’ensemble des combats menés par la France Libre, intervenant notamment au Gabon (1940), à Bir Hakeim (1942) ou encore débarquant en Provence avec la 1ère armée (1944).
Pour leur bravoure et leur efficacité dans la campagne de France, les tirailleurs sénégalais se virent décerner plusieurs décorations et citations tant individuelles que collectives. Ainsi, parmi tant d’autres, le 1er bataillon du 6e RICMS, les 53e et 57e RICMS furent cités à l’ordre de l’armée. Le drapeau du 53e RICMS reçut en outre l’inscription “Airaines 1940” ; ce fait est suffisamment exceptionnel pour être mentionné, les inscriptions attribuées au titre de la campagne de 1940 étant peu nombreuses.
Des tirailleurs intervinrent également lors des deux grands conflits de décolonisation, en Indochine (1945-1954) et en Algérie (1954-1962). Les régiments de tirailleurs sénégalais furent transformés en régiments d’infanterie de marine en 1958 avant d’être définitivement supprimés entre 1960 et 1962.
Source senegal-online
Le massacre de Thiaroye.
Des tirailleurs sénégalais, libérés des camps de prisonniers de guerre allemands, et démobilisés, débarquent le 21 novembre 1944 à Dakar. Rassemblés au camp de Thiaroye, à quelques kilomètres de la capitale, ils attendaient de recevoir les arriérés de leur solde. En France, malgré leurs réclamations, on le leur avait refusé sous divers prétextes, et on leur avait promis que tout cela se ferait au Sénégal. Mais ici non plus rien ne venait ; ils recevaient seulement un nouvel ordre de départ … C’en était trop. Les tirailleurs protestèrent, manifestèrent sans doute. Aussitôt l’armée française intervint et ouvrit le feu. Combien de morts ? 25, 38, 60 ou plus ? En tout cas, un massacre, aisé de surplus puisque les tirailleurs n’avaient pas d’armes. Et pour avoir réclamé leur dû, quelques-uns de ceux qui n’avaient pas été tués passèrent en jugement et furent emprisonnés jusqu’à une grâce présidentielle en avril 1947. Le massacre a pu être étouffé par la censure militaire parce qu’il avait eu lieu le 1er décembre 1944, donc alors que la guerre durait encore.
Source histoirecoloniale.net )]