Publié le 27 octobre 2020 à 22h22 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 12h19
Le 5 novembre 2018 à 9h05, deux immeubles situés aux numéros 63 et 65 de la rue d’Aubagne s’effondraient, entraînant la mort de 8 personnes. Ce drame a révélé la situation catastrophique de l’habitat à Marseille. Un habitat indigne qui met en danger une grande partie des habitants. Danger d’effondrements, insalubrité qui apporte maladies et mal-vivre puis, cette même triste année et l’année suivante une frénésie d’évacuations. Plus de 3 000 personnes se sont vu rajouter du malheur au malheur. Sans être préparés, du jour au lendemain, tout laisser et trouver d’autres conditions de vie de misère dans des hôtels et autres lieux… Ce mercredi 28 octobre l’exposition hommage «Indigne Toit» signée Anthony Micallef, témoignant de la vie des délogés de la rue d’Aubagne, après le drame, sera dévoilée au public. Une cinquantaine de portraits accompagnés d’interviews écrites et sonores, envelopperont l’Hôtel de Ville et la place Villeneuve Bargemon.
La ville de Marseille offre aujourd’hui un espace d’expression inédit au photo-reporter Anthony Micallef afin de présenter au plus grand nombre son projet photographique et sonore «Indigne toit, une histoire des délogés à Marseille». Du 28 octobre au 22 novembre, l’Hôtel de Ville et la place Bargemon seront recouverts du portrait d’hommes et de femmes délogés. Cette exposition veut «mettre des visages et des voix sur des chiffres anonymes». Conçue comme un hommage aux personnes délogées, cette exposition «veut montrer pour relier les hommes, raconter pour délier les langues.»
Anthony Micallef explique: «Mon métier de photo-reporter indépendant, c’est de raconter ce que vivent les gens, de donner un écho à d’autres vies que la mienne. Quand les immeubles de la rue d’Aubagne se sont effondrés, il y a eu les médias du monde entier sur place, puis 10 jours plus tard il n’y avait plus personne. Moi j’ai commencé à photographier plusieurs semaines après, je ne voulais pas documenter le drame lui-même, mais ses conséquences sur la ville, la réplique du séisme sur les vivants. À cette époque, plusieurs fois par semaine, on pouvait voir des familles sortant de leur immeuble en urgence avec quelques valises, encadrées par les services d’urgence. Où allaient-elles et pour combien de temps, même elles ne le savaient pas. Je trouvais qu’en tant que photographe, c’était mon rôle de raconter cette disparition.»
La rédaction
«Indigne toit, une histoire des délogés à Marseille» d’Anthony Micallef Exposition gratuite du 28 octobre au 22 novembre 2020 Hôtel de Ville & place Villeneuve Bargemon 13002 Marseille