Publié le 20 décembre 2022 à 20h54 - Dernière mise à jour le 9 juin 2023 à 20h22
La région Sud compte 80 ports certifiés mais aucune infrastructure du Vieux-Port ne bénéficiait pour l’instant d’une certification. Cette fois c’est fait, le périmètre de l’anse de la Réserve, face au fort St Jean a obtenu ce Saint Graal. Une ambition revendiquée dès le départ par la chambre de commerce qui a repris la gestion en 2018.
17 critères
Pour obtenir cette certification Afnor, il faut répondre à «17 critères assez difficile à obtenir, l’Afnor ne fait pas de cadeau», insiste Véronique Tourrel-Clément, déléguée générale de l’Union des ports de plaisance de Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Monaco qui précise: «Sont pris en compte les rejets et effluents dans le milieu marin, tout ce qui touche le tri des déchets et l’épuration des effluents pour ne rien rejeter de toxique». Cette certification devrait faire des émules. Le CNTL (Centre Nautique et Touristique du Lacydon) est aussi en bonne voie pour obtenir cette certification. Pour Véronique Tourrel-Clément, «cette dernière va avoir un impact car on va pouvoir communiquer sur les efforts effectués par tout ce qui touche le nautisme. Actuellement c’est 5% des rejets en mer. L’idée est d’arrivée à 0% ».
Une prise de conscience
Les mentalités des plaisanciers ont changé ces dernières années au niveau des carénages et des produits toxiques «On a connu ça les batteries à la mer, les moteurs… mais la sensibilisation a payé avec les systèmes des collectes», note Denis Deschamps, agent portuaire. «Surtout avec les fils et petits-fils des plaisanciers. La notion de protection de l’environnement est très présente».
Une première étape
En reprenant la gestion du port de l’anse de la réserve, la CCIAMP voulait mettre l’accent sur l’environnement et atteindre la certification «ports propres». «Mais ce n’est que le début d’une démarche, il faudra poursuivre, garder cette certification et obtenir à terme une certification mondiale avec la norme ISO. C’est important en vue des JO 2024», insiste Jean-Luc Chauvin le président de la Chambre de commerce. Cette certification met aussi en avant L’Union Nautique Marseillaise, le plus ancien club de Marseille. Cela a demandé une volonté et des investissements admet le gestionnaire du port. «Centre de tri, de récupération des huiles, isolation des bâtiments, éclairage basse consommation nous voulons prouver que préservation de l’environnement peut aller de pair avec les activités nautiques». De la contrainte nait souvent la créativité. Cette certification en est la démonstration. «Elle démontre qu’économie et écologie ne s’opposent pas.»
De l’art avec des déchets
L’idée lui est venue en se promenant sur le port, en découvrant des pare-battages qui traînaient. Pourquoi ne pas les transformer en lampes ? Béatrice Sosna, à la tête de l’Atelier poupe, a voulu «récupérer ces objets en les transformant sans nuire à l’environnement et apporter de la poésie». Elle les travaille comme du bois ou de la céramique. Fait du sur-mesure, fonctionne à la commande. «Aujourd’hui j’ai déjà récolté environ 400 kg de marchandise. A raison de deux ou trois lampes par pare battage je peux produire une belle quantité». L’idée maintenant est de mettre des bacs dans différents ports pour développer ma société.
Reportage Joël BARCY