Publié le 15 août 2013 à 22h20 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 16h08
Il y avait foule en ce 15 août à l’intérieur de la cathédrale de La Major et sur le Parvis. Il est près de 18 heures lorsque la statue de la Vierge Marie est retirée de son socle pour être transportée par plusieurs dizaines de porteurs pour une procession, avec sa tête le père Alain Ottonello, curé de la Cathédrale, dans les ruelles du plus ancien quartier de Marseille, le Panier. Des milliers de personnes suivent le cortège scandant, en italien le nom de la Vierge. Des « viva la Madone » résonnent dans le quartier. L’ambiance est à la joie, à la ferveur. Toutes les générations se retrouvent, des parents avec leurs enfants, des ados, des anciens. Des chants sont entonnés, le cortège déambule dans ces rues devenues trop étroites pour accueillir un public aussi nombreux. Les habitants sont aux fenêtres, applaudissent au passage de ce convoi très exceptionnel, prennent des photos.
« C’est la première fois que je viens, habituellement je suis celle de Notre-Dame de la garde. C’est magnifique, il faut que cela perdure. Mon père, aujourd’hui décédé, portait la vierge quand il était en Afrique du Nord et plus tard à Lille. J’espère que nos enfants prendront la relève », explique Marie (Marseille 14e).
Pour Vita et Rosano (Marseille 14e), il s’agit d’un acte important : « On est croyant même si on n’est pas pratiquant mais on essaie de venir chaque année. On suivait également, à l’époque, la procession de Tunis. »
C’est une histoire de famille pour Anaïs 16 ans (11e).« Je viens en famille depuis que je suis née. C’est comme ça et j’aime bien. » Plus loin Joëlle (12e) avoue : « Cela m’apporte un bien être, un moment de sérénité, de calme. C’est ma religion et je la pratique à ma façon en assistant à des moments forts dans l’année comme la Chandeleur ou l’Assomption. J’aimerais amener mes enfants mais les jeunes ont parfois d’autres occupations.»
Viviane (2e) est originaire des Antilles. Son pas est léger, dansant, son sourire illumine son visage. « Je viens chaque année depuis que j’ai appris l’existence de cette procession. Cela me fait du bien et je demande beaucoup de choses à la Vierge. » Sandrine (7e) souligne qu’elle n’est pas croyante. « Je viens pour la beauté de cette Vierge, de cette tradition qui est maintenue. C’est symbolique à Marseille. »
Moment d’émotion, lorsque la Vierge dorée a été présentée à Notre-Dame de la garde sur le parvis de l’église Saint-Laurent. Il est près de 19 heures lorsqu’elle a retrouvé sa demeure en la cathédrale de La Major.
Patricia MAILLE-CAIRE