Marseille. « La Folle Criée » a célébré avec faste Beethoven, Schubert et Vienne

Publié le 24 décembre 2019 à  11h53 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h29

Mona, spectatrice marseillaise fidèle parmi les fidèles de la manifestation «La folle criée» était très émue : «Anne Queffélec nous a presque fait toucher le ciel », a-t-elle lancé à l’issue du concert de la pianiste consacré à Haydn et Beethoven. Une Anne Queffélec rayonnante qui outre cette intervention remplaça la veille Florent Boffard en jouant la sonate «La tempête» de Beethoven, à la place de l’«Appassionata» initialement prévue. «Ce soir vous aurez deux pianos au lieu d’un», a précisé Jean-Philippe Dambreville qui est à la tête de l’Orchestre symphonique du Conservatoire Darius Milhaud d’Aix au moment de présenter le concerto pour piano n°3 de Beethoven interprété par Florent Boffard justement. Anne Queffélec en renfort donc, pour le meilleur du meilleur. Énergie, humanité, enthousiasme que ce soit dans la 5e de Beethoven ou encore dans le concerto pour piano, le chef a su galvaniser ses jeunes troupes musicales. Non seulement ce fut virtuose mais on notera l’esprit de transmission et de partage animant Jean-Philippe Dambreville, très à l’écoute de ses élèves et passionné par l’idée de réunir de jeunes talents autour d’un classicisme inventif.

Performance des cordes

Un week-end qui a mis lumière l’excellence des intervenants. On saluera l’excellence des cordes du Quatuor Psophos et du Trio Chausson, notamment dans une «Jeune fille et la mort» de Schubert. Jusque dans les silences l’entente est parfaite, avec un deuxième mouvement splendide, tous les instruments se répondant. Beau moment aussi dans l’union de la violoniste Fanny Clamagirand et du pianiste David Bismuth. Au programme deux monuments de la musique beethovénienne à savoir les sonates pour violon et piano numéro 5 dite «Le printemps » et la 7e en ut mineur. Le pianiste donnant l’impulsion, la violoniste semblant donner en écho les vibrations des deux œuvres. On notera plus tard le travail de l’altiste Hélène Desaint, dans un programme original puisqu’il s’agissait de donner la sonate n° 9 de Beethoven dans une transcription pour quatuor à cordes, et un morceau du Concerto n° 4 pour piano de (toujours) Beethoven en retranscription pour quintette avec piano. Force est de constater que ces chefs-d’œuvre de la musique sont également propices à de tels arrangements où les cordes sublimeront encore et toujours la partition originale.

Admirables pianistes «Mirare»

Anne Queffélec au sommet de son art (Photo Samuel Cortès)
Anne Queffélec au sommet de son art (Photo Samuel Cortès)
Côté claviers l’excellence était également au rendez-vous. On a parlé d’Anne Queffélec, on saluera parallèlement l’alliance entre Claire Désert et Florent Boffard, dans un concert de pianos à quatre mains comportant essentiellement trois morceaux de Schubert à savoir l’Andantino, une marche et la Fantaisie en fa mineur, donnée avec éclats, intériorité et en jouant fort peu de la pédale, privilégiant la poésie à la virtuosité pure. Jonas Vitaud, avec le quatuor Psophos, David Bismuth et Sélim Mazari, -pianiste d’exception qui sort un disque et dont nous parlerons prochainement- ont illuminé de leur présence et de leur talent ces deux journées de musique consacrées à Vienne, Schubert et Beethoven. Ainsi cette «Folle Criée» pendant Marseillais de «La folle journée» de Nantes, a donné la possibilité d’écouter des artistes issus de Mirare la maison d’éditions créée par René Martin, qui est aussi le directeur artistique du Festival de piano de la Roque d’Anthéron. Au final un public venu nombreux, qui a palpité aux accents essentiellement beethovéniens d’une manifestation inscrite dans la vie artistique provençale.
Jean-Rémi BARLAND

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